Inter Milan : la machine à marquer Romelu Lukaku prend le pouvoir

Romelu Lukaku prend du poids à l’Inter. Priorité absolue d’Antonio Conte, qui le voulait déjà lorsqu’il officiait à Chelsea, le buteur belge a rejoint les Nerazzurri cet été 2019. Pour s’attacher ses services et le déloger de Manchester United, les Lombards ont déboursé 78 millions d’euros bonus compris. Le Diable Rouge, qui a paraphé un contrat jusqu’en juin 2024, était satisfait de sa décision comme il l’avait avoué lors de sa présentation. « J’ai choisi l’Inter pour le projet du club. Je pense que l’Inter va dans la bonne direction et j’avais besoin d’un nouveau challenge. Ici, il y a de bonnes bases pour faire des choses bien. Par mon engagement et mon désir de performer, je veux aider l’équipe à accomplir de grandes choses. J’espère que nous allons avoir de supers résultats à la fin de la saison ». Il avait également évoqué le rôle primordial d’Antonio Conte lors de sa prise de décision. « Oui, le coach a été un facteur clé. Il est le meilleur coach du monde : il réussit à faire évoluer ses joueurs, sa carrière parle pour lui (…) Je suis heureux d’être ici. » Dans les petits papiers du technicien italien, Lukaku savait aussi qu’il n’aurait pas de traitement de faveur.

Critiqué, il répond sur le terrain

Arrivé en surpoids (104 kilos), le Belge a été rapidement invité par son coach et son club à passer sous la barre symbolique des 100 kilos avant le début du championnat italien fin août. Bien décidé à y parvenir, l’ancien joueur d’Everton souhaitait aussi par la même occasion faire taire ceux qui le critiquaient perpétuellement sur son poids à l’image de Gary Neville qui disait de lui qu’il était un joueur « en surpoids qui pèse plus de 100 kilos » avec un « manque de professionnalisme contagieux ». Le 31 août, le Belge de 26 ans n’avait pas manqué de lui répondre au micro de la BBC. « Il peut parler de mon physique, mais il ne devrait jamais parler de mon professionnalisme ou dire que je ne travaille pas assez dur. Il ne peut pas dire ça. Tous les coaches avec qui j’ai travaillé disent la même chose à mon propos. Qu’est-ce qu’Ole Gunnar Solskjaer disait sur moi à Manchester ? Que je travaillais dur, que je faisais toujours mon possible pour m’améliorer. Jose Mourinho disait la même chose, Roberto Martinez aussi et maintenant, Antonio Conte le dit aussi. Il n’a pas à questionner mon professionnalisme. »

Ce débat clos, Romelu Lukaku a pu se concentrer sur l’essentiel : le terrain. Titulaire lors de la première journée de Serie A face à Lecce, il a participé à la victoire 4 à 0 en inscrivant son premier but dans le championnat italien. Il a remis ça la semaine suivante en transformant un penalty face à Cagliari (victoire 2-1). Avec deux buts en deux matches, les débuts du Belge ont été convaincants. Mais le footballeur né en 93 a aussi rapidement connu l’un des mauvais côtés de certains stades en Italie. Au moment de tirer son penalty, il a été victime de cris racistes de la part de certains supporters rossoblù. Une affaire qui a fait énormément parler chez nos voisins transalpins, encore plus après l’hallucinant communiqué des fans de l’Inter Milan. Quelques jours plus tard, il a de nouveau été ciblé par des propos racistes venant de Luciano Passirani, consultant sur la chaîne TopCalcio24. Ce dernier a d’ailleurs été viré après sa sortie déplacée. Malgré ce contexte forcément particulier, Lukaku poursuit son chemin.

Lukaku enchaîne en Serie A mais n’a pas marqué en Champions League

Buteur lors du derby de Milan remporté 2 à 0 (1 but), il est ensuite resté muet trois rencontres en championnat avant de signer un doublé face à la Sampdoria (victoire 4-3). Critiqué pendant sa petite disette, il avait tenu à répondre sur le terrain et ensuite en interview. « Je me sens bien, même si je dois travailler encore beaucoup pour atteindre le sommet de ma condition. Je dois aider davantage l’équipe, dans tous les cas c’était fondamental pour gagner (…) Les critiques ? Je pense seulement à marquer et à donner le meilleur de moi-même à chaque match ». La machine à marquer des buts s’est ainsi remise en marche puisque Lukaku a été buteur face à Parme et Brescia hier (frappe du gauche). Ainsi, l’ancien de MU en est à 7 buts en 10 apparitions en Serie A. Il a donc été aligné par Conte lors de chaque journée de championnat d’Italie. Troisième meilleur buteur de la ligue derrière Ciro Immobile (10 buts, Lazio) et Luis Muriel (8 buts, Atalanta), il est l’atout offensif numéro un de l’écurie lombarde, qui est actuellement leader de Serie A, en attendant le match de la Juventus ce soir.

Pièce maîtresse de l’écurie italienne, Romelu Lukaku doit encore apporter plus dans les grandes rencontres, lui qui n’avait pas trouvé la mire face à la Lazio ou la Juventus. Son match face aux Bianconeri était très attendu et le Belge avait déçu. Son entraîneur était monté au créneau pour le défendre. « Romelu s’est montré très impliqué contre la Juve. Il a fait de son mieux et maintenant j’espère qu’il pourra mettre de côté ses petits soucis pour être à 100%. Romelu est définitivement un joueur qui doit s’entraîner plus. C’est un joueur avec un corps imposant et qui a besoin de s’entraîner et de jouer pour se trouver en bonne condition ». En Ligue des Champions, le natif de Bruxelles n’a pas encore marqué, contrairement à son coéquipier Lautaro Martinez (2 buts en LdC). Aligné face au Slavia Prague et au Borussia Dortmund, le Diable Rouge est resté muet. Touché au quadriceps, il n’avait pas été du déplacement à Barcelone lors de la deuxième journée de C1. L’Inter comptera sur lui mardi prochain face à Dortmund pour débloquer son compteur. Parti découvrir l’Italie et la Serie A après huit années en Angleterre, Romelu Lukaku - l’homme qui en est à 201 buts en 434 apparitions toutes compétitions confondues en club - réussit pour le moment son examen de passage.