L'Italie applaudit le renouveau d'Antonio Cassano !

Parme poursuit sa route. Ce dimanche, le club a repoussé plus loin son record d’invincibilité historique – désormais fixé à 16 matches –, en allant battre chez lui le Milan AC. Une victoire qui porte la marque d’un ex-rossonero, un certain Antonio Cassano. Avec son doublé, l’attaquant a porté son total de buts en saison à 11, confirmant qu’il était bien sur les bases de la meilleure saison de sa carrière – il n’est qu’à 3 longueurs de son record de buts dans l’élite, établi avec la Roma en 2004 – et que c’était bien dans un environnement dénué de pression, comme celui qu’il avait trouvé à la Sampdoria par le passé, qu’il pouvait exprimer au mieux son immense talent. Régulier, décisif, le Pibe de Bari est l’un des symboles de ce surprenant Parme, qui truste l’Europe comme aux temps de la Parmalat. Mais si l’Europe est désormais l'objectif des Crociati, Cassano, lui, a aussi un autre rêve : le Mondial.

Fantantonio a beau réunir tous les composants inhérents au bon postulant à une place en sélection, Cesare Prandelli n’a plus fait appel à ses services depuis la fin de l’Euro 2012, compétition que le joueur avait pourtant disputé en titulaire. Raison officielle, le désir du sélectionneur de rajeunir son effectif. Raison officieuse pour les médias, le caractère de l’énergumène, peu apprécié dans les vestiaires. Une thèse balayée seulement aujourd'hui. « Non il n'y a rien de spécial. Vous les journalistes, naturellement, vous mettez toujours de l'huile sur le feu, mais moi je ne vais pas m'enflammer maintenant » assurait hier le principal intéressé au micro de Sky Sport. Des propos corroborés par le capitaine de la Squadra Azzurra, l’éminent Gianluigi Buffon, sur Rai Sport. « Nous avons un sélectionneur qui a la charge et l'honneur de choisir. S'il estime juste de faire ce type de choix, il sera accepté. Si Prandelli devait prendre en considération le fait d'appeler Antonio, qui réalise une superbe saison, il en a le droit, parce qu'Antonio attire l'attention avec ses prestations et il me semble logique que le Mister cherche à constituer la meilleure des Squadre Azzurre en vue du Mondial. » Avec l’appui de Gigi et du vestiaire, les voyants sont au vert.

D'autant que Cassano commence à être réclamé. En guise d’échantillon, près de 80 % des lecteurs de la Gazzetta dello Sport veulent retrouver le joueur dans le groupe italien pour le Mondial. Un réel plébiscite qui apparaîtrait logique au seul regard de ses performances. Mais on ne peut s’empêcher d’y déceler du curieux. Car Cassano, trublion s’il en fut, est un personnage qui a toujours divisé la Botte. Entre ses crises, ses coups de gueule, et le fait qu’il ait navigué entre de multiples clubs, il ne s’est pas procuré que des supporters en 15 ans de carrière. À croire que lorsqu’il s’agit de Nazionale, l’opinion est différente. Peut-être parce que l'opinion demeure consciente que ce footballeur que l’on « adore détester » apporterait en équipe nationale ce petit brin de folie, cette capacité à pouvoir débloquer une partie sur un seul geste. « Je veux seulement continuer de bien faire avec mon équipe, mais j'espère mettre Prandelli en grande difficulté, parce que j'aimerais disputer au moins un Mondial. Ne pas le disputer serait l'unique regret de ma carrière. Aller au Brésil ferait de moi l'homme le plus heureux du monde. » Oui, Antonio Cassano, trois Euros à son actif, n’a jamais disputé la plus prestigieuse des compétitions. Logique, pour un élément qui n'était guère apprécié de Marcello Lippi. Mais un comble tout de même, pour un joueur qui naquit un 12 juillet 1982, au lendemain de la victoire de l’Italie au Mondial espagnol…