Juventus : Sebastian Giovinco, l’éternel mystère

Par Alexandre Pauwels
3 min.
Juventus FC Sebastian Giovinco @Maxppp

Dans l'esprit du plus grand nombre, Sebastian Giovinco est encore un espoir. Or, la Formica Atomica n'en est plus un. Son évolution de carrière, que l'on pourrait qualifier de chaotique, pousse à l'interrogation.

Le temps passe vite. Hier encore, Sebastian Giovinco était un immense espoir du football italien. L'enfant de Turin et de la Juventus, l'héritier annoncé du maître Alessandro Del Piero. Mais aujourd'hui, Giovinco a 27 ans. Déjà. Et à l'âge où un joueur de son talent devrait être star, lui se morfond sur le banc des Bianconeri. Comment en est-on arrivé là, voilà la question qui s'impose. Et qui nécessite un flashback.

La suite après cette publicité

Direction la saison 2008/2009. La première de Giovinco en Serie A avec son club formateur la Vieille Dame, la base, solide, de toutes les promesses alors formulées. Au sortir d'un prêt fructueux en seconde division du côté d'Empoli, la Formica Atomica dispose d'un bon temps de jeu, et se montre de belle manière. Mais la suite est plus douloureuse : la saison suivante, dans une Juve morose qui verra se succéder sur le banc les Ciro Ferrara et Alberto Zaccheroni, Giovinco ne dispose pas d'un nombre suffisant de minutes. De quoi précipiter son départ, en prêt avec option d'achat de copropriété, du côté de Parme.

À lire Juve : la réponse honnête de Dušan Vlahović à la rumeur PSG

Loin de la pression inhérente au quotidien d'un grand club, Giovinco explosera enfin. Avec les Ducali, il disputera une première bonne saison (30 matches, 7 buts et 6 assists) qui lui ouvrira notamment les portes de la Nazionale, la suivante étant tout simplement dantesque (35 rencontres, 15 réalisations et 16 passes décisives !). De quoi pousser la Juve à livrer 12 M€ à Parme pour racheter la copropriété qu'elle lui avait cédé pour seulement 4 millions. De retour chez lui en grande pompe, Giovinco est attendu au tournant. D'autant que cette fois, les éléments sont réunis pour sa réussite, entre son évidente maturité, une concurrence loin d'être inaccessible et la confiance de son nouveau coach Antonio Conte.

La suite après cette publicité

Mais Giovinco déçoit. S'il participe activement à la saison de la Juventus, qui s'est octroyée le championnat et a décroché un quart de Ligue des Champions, et que ses statistiques demeurent honorables (7 buts et autant d'offrandes en 31 apparitions), le petit attaquant est souvent pris en grippe par les tifosi bianconeri, qui lui reprochent son manque de réalisme, notamment via quelques ratés dans des matches importants. Cette saison, la donne est toute autre : alors que les nouveaux arrivants Tévez et Llorente ont apporté une nouvelle concurrence, Giovinco se retrouve à cirer le banc (3 titularisations en Serie A seulement), sans convaincre davantage lors de ses sorties.

En cela, une image est marquante. Le 16 février dernier au Juventus Stadium, à son remplacement par Tévez à la 71e minute de la rencontre face au Chievo, la Formica est copieusement sifflée et insultée par son propre public. Antonio Conte aura beau défendre son joueur vigoureusement, la rupture semble consommée. Sebastian Giovinco pliera certainement bagages l'été prochain, et très logiquement, Parme est l'une des destinations annoncées. « Si je le reprendrais ? Oui, volontiers » déclarait le président parmesan Tommaso Ghirardi lorsqu'on lui posait l'hypothèse d'un retour du joueur, alimentant ainsi les rumeurs. Un éventuel échange, avec le Français Jonathan Biabiany ou le néo-international italien Paletta, est déjà évoqué par les médias transalpins. Quoi qu'il en soit, le plus grand espoir italien de sa génération cherchera à rebondir sous d'autres cieux. Pour – déjà – sauver sa carrière.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité