Le foot business va-t-il faire de la Serie A un championnat à deux vitesses ?

À l'heure où la Serie A a connu une drôle de zone de turbulences avec une grève organisée par les joueurs pour manifester leur souhait de mettre en place une nouvelle convention collective, la Gazzetta dello Sport a décidé de publier une enquête consacrée aux salaires dans le championnat italien. L'occasion de noter l'écart toujours plus grand entre les plus hauts revenus du Calcio et ceux les plus bas. Ainsi, avec un salaire estimé à 9 M€ par an, Zlatan Ibrahimovic domine de la tête et des épaules le classement des footballeurs les mieux payés d'Italie, Wesley Sneijder et Gianluigi Buffon (émargeant tous deux à 6 M€) complétant ce podium.

Mais loin de ces millions à foison, d'autres joueurs sont loin de jouir du même traitement. Ainsi, le jeune gardien de but de Parme Alberto Gallinetta a pour l'heure le salaire le moins élevé de toute la botte transalpine, lui qui perçoit « seulement » 30 000 € par an. Un écart substantiel donc, qui se retrouve également dans le fossé existant entre la masse salariale des plus grands clubs et celle des plus petites équipes. Le constat est saisissant : là où le montant global de tous les revenus des joueurs du Milan AC atteint les 160 M€ (Flamini étant le deuxième joueur le mieux payé chez les Rossoneri avec 4,5 M€), celui du promu Novara est estimé à 9,8 M€. Vous l'aurez donc compris, c'est un championnat à deux voire trois vitesses qui se dessine là, entre des grosses cylindrées bien armées financièrement et des seconds couteaux qui doivent se battre avec des moyens plus que limités.

Et dans cette ligue hétérogène, les plus gros revenus augmentent constamment, faisant exploser littéralement la somme totale des revenus de tout le championnat. Ainsi, lors de la saison 2006-2007, l'addition de tous les salaires de la Serie A (bonus et incentives compris) représentait 633 M€. Aujourd'hui, ce même calcul offre un résultat largement supérieur, puisque le chiffre atteint 1 100 M€ ! La barre du milliard est donc cette fois-ci franchie. Qu'on se le dise, les revenus sont en train d'exploser en Italie, des joueurs aux salaires quelconques côtoyant des footballeurs qui voient leur portefeuilles toujours plus pleins. Des montants disparates pour un championnat qui s'étire entre des clubs phares toujours plus dominants et des petites équipes qui se partagent les miettes. Pas vraiment l'idéal pour la compétitivité de la Serie A.

Voici l'équipe des joueurs les mieux payés de Serie A (entre parenthèses le salaire annuel en millions d'euros) :