Sassuolo amorce son retour au premier plan

Par Aurélien Macedo
6 min.
Jeremie Boga @Maxppp

Sixième de Serie A lors de la saison 2015-2016, Sassuolo n'a pas réussi à confirmer et a enchaîné sur deux saisons dans le ventre mou du championnat. Pourtant, cette nouvelle saison s'annonce radieuse et les promesses sont nombreuses. Éléments de réponses dès ce dimanche à 15h avec un déplacement sur la pelouse de la Juventus.

Depuis sa promotion en Serie A acquis lors de la saison 2012/2013, Sassuolo est une équipe qui a suivi une constante progression. Portés par leur trio Berardi - Sansone - Zaza, les Neroverdi grimpent les échelons et deviennent de véritables poils à gratter. Tout naturellement, le club transalpin parvient à décrocher un strapontin qualificatif en Ligue Europa à l'issue de l'exercice 2015/2016 avec dans ses rangs Lorenzo Pellegrini, Sime Vrsaljko, Francesco Acerbi, Nicola Sansone, Matteo Politano ou encore Domenico Berardi. Une période faste pour le club d'Émilie-Romagne qui ne côtoie la Serie A que depuis sa seule et unique promotion dans l'élite.

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Pourtant s'en sont suivi deux années décevantes où le club dirigé par Carlo Rossi a terminé dans le ventre mou. Rentré dans le rang, Sassuolo a négocié un tournant l'été dernier avec un recrutement ambitieux. Très actifs, les Neroverdi se sont offert des joueurs rompus aux joutes de la Serie A comme Manuel Locatelli (AC Milan), Federico Di Francesco (Bologne) et Khouma Babacar (Fiorentina). Ils ont tenté le gros coup Kevin-Prince Boateng, libre depuis la fin de son contrat avec l'Eintracht Francfort et les deux prometteurs Jérémie Boga (Chelsea) et Marlon Santos (FC Barcelone). Pour encadrer cette équipe complètement remodelée, Roberto De Zerbi a été choisi. Auteur d'un passage intéressant sur le banc de Benevento (malgré la relégation des Sorciers), il a convaincu les dirigeants de Sassuolo.

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Un discours qui passe

Basant son jeu sur une possession importante et une recherche continue de la surface de réparation adverse, Roberto De Zerbi a déjà réussi ses débuts en faisant assimiler à ses joueurs ses principes de jeu. Pour autant, le technicien italien ne veut pas céder à l'enflammade comme il l'a expliqué dans une interview pour le Corriere dello Sport : «C’est une question à laquelle je n’ai pas de réponse. Je ne veux pas me cacher mais quand vous avez autant de jeunes, de joueurs qui viennent de l’étranger, c’est impossible de faire des prédictions. Vous pouvez percevoir le futur grâce au potentiel que vous voyez mais le rendement effectif, le développement des individualités et du collectif sont des choses que seul le temps vous dira. Nous nous impliquerons avec ambition et humilité, ce ne sont pas des mots qui s’opposent. Nous devons être intelligents et faire deux choses : travailler et s’amuser. Là encore ce ne sont pas des termes en opposition.»

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Des paroles qui ont réussi à toucher Kevin-Prince Boateng. Auteur d'une carrière en dent de scie, le Ghanéen a retrouvé ses sensations ces deux dernières années avec Las Palmas et l'Eintracht Francfort. Son arrivée à Sassuolo résulte en grande partie du projet présenté par Roberto De Zerbi. L'ancien joueur du Milan AC est sous le charme du sélectionneur italien comme il l'explique à la Gazzetta dello Sport : «Klopp à Dortmund. À ce moment-là, j'avais besoin d'une motivation, une personne qui me parlait, même de manière dure, comme un père peut le faire et il vous tue (au travail) ... De Zerbi, au contraire, me donne ce dont j'ai besoin aujourd'hui sur le terrain: la liberté, mais avec tant d'options. C'est un génie pour la façon dont il voit le football. Il m'apprend à toujours trouver la bonne position dans chaque match. J'ai eu la chance d'avoir toujours eu le bon coach au bon moment.»

Jeune espoir, l'Ivoirien Jérémie Boga (21 ans) tient un discours similaire. Contacté par nos soins, il a été totalement conquis par les préceptes de Roberto De Zerbi : «Les premiers contacts avec le coach se sont bien passés. A mon arrivée, on a eu la chance de discuter, de parler, il a dit ce qu'il attendait de moi et j'ai ressenti sa confiance. Après c'est un coach qui aime jouer au ballon, ressortir propre de derrière. C'est un coach qui aime gagner, qui aime le jeu de possession comme on a pu le voir lors de nos premiers matches. On essaye toujours de jouer au ballon et je pense que c'est ça qui fait aussi notre force.» Avec un groupe de qualité, impliqué et concerné, Roberto De Zerbi sait qu'il a les armes pour jouer les trouble-fêtes cette saison.

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Des débuts prometteurs

Après une préparation convaincante, les Neroverdi entament le championnat avec la réception de l'Internazionale. Un ogre qui s'est renforcé cet été avec entre autres Lautaro Martinez, Matteo Politano, Šime Vrsaljko, Keita Baldé ou encore Radja Nainggolan. La mission est d'autant plus difficile que l'effectif de Sassuolo n'en est qu'à sa gestation. Pourtant, le club d'Émilie-Romagne tient la dragée haute à l'Inter et réalise une grosse prestation. Sur penalty, Domenico Berardi délivrait l'enceinte du MAPEI Stadium pour une victoire 1-0. Une première victoire importante suivie d'un match nul sur la pelouse de Cagliari (2-2) et d'un nouveau succès contre le Genoa (5-3).

Un début de saison remarquable pour les joueurs de Roberto De Zerbi qui pointent à la deuxième place de la Serie A. Satisfait, Jérémie Boga préfère être prudent : «Oui c'est vrai, on fait un très bon début de saison, pour l'instant c'est deux victoires et un match nul mais il ne va pas falloir s'enflammer. C'est que le début de saison, c'est que les trois premiers matches. Il va falloir garder la tête sur les épaules, continuer à travailler, continuer à prendre match après match et faire ce que le coach nous dit. Nous les joueurs on sait que c'est un bon début de saison mais on garde la tête sur les épaules et on continue à travailler.» D'ailleurs, plusieurs points restent à améliorer. Notamment d'un point de vue défensif puisque l'équipe a déjà encaissé 5 buts en 3 matches. Un axe de progression important comme l'aborde Jérémie Boga.

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La Juventus : un déplacement périlleux

Selon lui, son équipe doit encore assimiler à la perfection les consignes du coach et travailler les automatismes. Pour autant Sassuolo semble sur le bon chemin : «Je pense qu'on est une équipe très soudée. Il y a beaucoup de jeunes joueurs, il y a un peu un mix et je pense que c'est ça, on est tous soudés, on est tous ensemble, il y a beaucoup de joueurs techniques qui aiment le jeu de possession et c'est ce que nous demande le coach aussi et je pense que les choses à améliorer sont au niveau défensif, les coups de pied arrêtés, le travail de pressing mais ça vient avec le temps. On est tous des nouveaux joueurs, il y a un nouveau coach donc ça va venir avec le temps mais on est sur le bon chemin, il faut continuer comme ça» nous a annoncé l'ancien Rennais.

Opposé à la Juventus ce dimanche (15h), Sassuolo aura fort à faire contre le leader du championnat. Néanmoins, son statut de dauphin lui permet de se présenter sans complexe comme l'assure Jérémie Boga «Oui, le prochain match est contre la Juventus, tout le monde connaît la Juve, c'est une très bonne équipe, l'une des meilleures équipes d'Europe, ils ont de très bons joueurs, on sait à quoi s'attendre. Nous on y va sans pression, pour l'instant on fait un bon début de saison, on va aller là-bas en essayant de chercher un résultat et on verra après le match.» Ambitieuse et pétrie de talent, cette cuvée 2018-2019 peut devenir la belle surprise de cette saison en Serie A.

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