Serie A : zoom sur la renaissance de Sergio Pellissier, légende du Chievo Vérone

Par La Rédaction FM
4 min.
Chievo Sergio Pellissier @Maxppp

Il fait partie de ces rares joueurs pour qui l’amour du maillot a encore un sens. Sergio Pellissier, 12 ans de Chievo dans les pattes, a pourtant vu sa belle histoire être contrariée, et dû se résoudre à un long séjour aux oubliettes, d’où il est seulement ressorti lors de la dernière journée de Serie A. Parce qu'il y a des aléas dans chaque histoire d’amour, mais qu’on ne badine pas avec, retour sur une belle histoire.

Si on pense Chievo Vérone, on pense forcément Sergio Pellissier. 402 présences sous le maillot gialloblù, 113 buts, 12 ans de fidélité… sur le papier, on peut parler d’une idylle sans nuages entre le club considéré comme le Petit poucet de l’élite transalpine et le buteur vétéran, l’un de ces derniers « seigneurs de province » propres à l’Italie, ces joueurs ayant préféré décliner les grands pour jurer allégeance à un club de moindre dimension. Mais l’histoire d’amour n’est pas si linéaire que ça, à y regarder de plus près. Depuis un peu plus de deux ans, le joueur a vu son temps de jeu fondre comme neige au soleil, jusqu’à tomber dans l’oubli. La conséquence d’une suite d’événements malheureux.

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Calcioscommesse et imbroglio Corini

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Il y a d’abord cette « implication » dans le cadre du tristement fameux Calcioscommesse. Suspecté d’avoir arrangé des matches, Pellissier est interrogé, son domicile perquisitionné début 2012. Un choc psychologique, forcément, qui influe un long moment sur ses prestations. Pas de bon augure, alors qu’un nouveau coach est intronisé quelques mois plus tard, en l’occurrence Eugenio Corini. Pas convaincu par les sorties du joueur, l’ancien regista passe outre le statut de star locale et l’éjecte sur le banc de touche au profit du plus jeune Paloschi. Pellissier souffre, et alors qu’il est en fin de bail, envisage même le départ.

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« Ne pas sentir la confiance du coach ne t’aide pas à bien faire. Jusqu’à l’année dernière j’avais toujours joué. Me retrouver dehors m’a fait penser à beaucoup de choses. Plusieurs fois, j’ai pris en considération l’hypothèse de quitter le club. Il y a un motif : si je ne joue pas je ne suis pas utile à la cause, j’ai l’impression de voler mon salaire, et ce n’est pas ce que je veux faire. » Autant dire que le joueur y a repensé dès lors que Corini fut destitué au terme de la campagne. De là, Pellissier a prolongé jusqu’en 2015, parlé nouveau départ et renaissance. Il est tombé de haut : en novembre 2013, le nouveau technicien Giuseppe Sannino est évincé pour cause de mauvais résultats, et Corini est rappelé pour sauver la maison gialloblù. Pellissier ne disputera dès lors qu’un seul match dans la peau d’un titulaire sur l’exercice 2013/2014.

L’amour le retient, Maran le ressuscite

Là encore, l’attaquant pense au départ, d’autant que cette fois, Corini est reconduit pour la campagne suivante. Comment expliquer qu’il se soit finalement résigné à rester, alors ? « Des offres j’en ai eues. Mais ce n’est pas facile de changer quand les tifosi et le club sont toujours de ton côté, notamment et surtout dans les moments difficiles », a-t-il conté récemment à la Gazzetta dello Sport. Le soutien d’un public acquis à sa cause, du président Campedelli et du directeur sportif Sartori l’aident à surmonter la peine et l’attente, qui s’achève le 19 octobre : alors qu’il n’avait disputé jusque-là que 13 minutes en Serie A, Pellissier voit Corini faire ses valises, conséquence d’une suite de mauvais résultats et d'une lourde défaite face à la Roma. L’intronisation de Rolando Maran change totalement la donne.

Pellissier a joué 4 des 5 matches dirigés par l’ancien entraîneur de Catane, et tout porte à croire que ses sorties peuvent laisser présager mieux qu’un statut de joker : dans un duel au couteau pour le maintien face à Cesena, lors de la dernière journée de Serie A, l’avant-centre est rentré à la pause, pour claquer deux buts et offrir la victoire aux siens (2-1). Deux ans qu’il n’avait pas inscrit un doublé, un an qu’il n’avait tout simplement pas marqué. Autant dire que la joie était palpable sur chacune de ses célébrations. « J’avais une grande rage en moi. Je voulais démontrer que j’avais encore le niveau Serie A, que je pouvais y jouer. Je ne suis pas encore un retraité. J’ai souffert pendant ces années, j’ai pleuré aussi, mais j’ai toujours travaillé et je suis aujourd’hui un homme plus fort, qui veut démontrer qu’il peut encore être un acteur important. Pour longtemps. » À 35 ans, Pellissier est sorti du placard, et redevenu la bandiera du Chievo à part entière. Il y a des épreuves dans chaque histoire d'amour, mais dans certains cas, elles ne font que la rendre plus belle encore.

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