Ligue des Champions : Galatasaray fait-il toujours peur ?

Par Matthieu Margueritte
5 min.
Galatasaray SK @Maxppp

Pour son deuxième match de Ligue des Champions, le Paris Saint-Germain affronte Galatasaray à Istanbul. Réputé notamment pour l'accueil bouillant de la Türk Telekom Arena, le club turc semble promettre l'enfer aux hommes de Thomas Tuchel. Vraiment ?

Ce lundi, les joueurs du Paris Saint-Germain ont embarqué direction Istanbul pour leur deuxième match de Ligue des Champions face à Galatasaray (match à suivre en direct sur notre live commenté). Pour ce déplacement, Thomas Tuchel pourra compter sur un groupe privé notamment de Neymar (qui purge son dernier match de suspension), Edinson Cavani, Colin Dagba, Julian Draxler et de Thilo Kehrer. Plusieurs absents notables, même si la démonstration réalisée face au Real Madrid il y a deux semaines (3-0) a démontré que le PSG savait performer sans plusieurs de ses stars (Cavani, Neymar et Mbappé manquaient à l'appel par exemple). De quoi laisser penser qu'une deuxième victoire de rang est largement dans les cordes des hommes de Thomas Tuchel.

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Galatasaray compte surtout sur des exploits de Babel

Mais à chaque fois qu'une équipe française doit jouer une rencontre importante en Turquie, le célèbre refrain du "match de l'enfer joué dans une enceinte chauffée à blanc" est de sortie. L'été dernier, cela s'est vérifié avec l'équipe de France, corrigée 2-0 à Konya par les Turcs, lors des éliminatoires de l'Euro 2020. Cela vaudra-t-il également pour le PSG ? S'il est bien évidemment impossible de prédire le score final, plusieurs éléments recueillis sur les rives du Bosphore démontrent que les observateurs stambouliotes ne voient pas forcément Galatasaray se transcender et marcher sur le PSG. Pourtant, les champions de Turquie en titre ont recruté l'été dernier plusieurs noms bien connus de la planète football et du football français. (Falcao, Seri, Nzonzi, Mor, Lemina (qui sera absent), Babel entre autres). Sur le papier, l'équipe entraînée par Fatih Terim pourrait d'ailleurs aligner un onze de départ ressemblant à celui-ci : Muslera - Mariano, Luyindama, Marcao, Nagatomo - Nzonzi, Seri- Feghouli, Belhanda, Babel- Falcao.

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Cependant, le champion de Süper Lig signe un début de saison très timide. Outre le match nul et vierge concédé à Bruges, Galatasaray n'a remporté que deux de ses six matches de championnat (4 nuls, 6e du classement). A domicile, la Türk Telekom Arena n'a pas vraiment eu l'occasion de vibrer puisque les coéquipiers de Radamel Falcao n'ont gagné qu'un match (1-0 contre Kasimpasa) et partagé les points face à Konyaspor (1-0) et lors du derby contre Fenerbahçe (0-0). Pas de quoi générer une peur paralysante chez leurs adversaires a priori. « Le PSG va jouer sans Neymar ni Cavani, mais il sera le favori du match. Galatasaray aura besoin de chance et de jouer plus rapidement s’ils voudront obtenir un résultat positif. Le stade sera plein bien évidemment et les supporters seront là jusqu’à la dernière minute, mais bon… », nous confie Cagri Davran, journaliste au quotidien Fanatik.

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Une défense pas vraiment rassurante

Une prudence qui s’explique par certains cadres jugés très âgés et d’autres n’ayant pas vraiment lancé leur saison comme il se doit. «Galatasaray a été champion de Turquie la saison dernière, mais cette saison, ils ne sont pas très en forme. Le jeu de l’équipe est trop lent. On l’a vu lors du choc contre Fenerbahçe. Ils ne bougent pas trop et comptent surtout sur un exploit individuel de Ryan Babel (32 ans) », poursuit Davran. Arrivé en provenance de Fulham, le Batave devrait être l’homme le plus recherché par ses partenaires. « Babel est en bonne forme, mais l’équipe ne suit pas pour le moment. Ses coéquipiers lui envoient souvent le ballon, Muslera (le gardien, ndlr) tentera souvent de le chercher directement, et attendent de lui qu’il fasse des différences ». Au milieu, Terim comptera sur une autre recrue estivale pour faire face aux Parisiens.

« Steven Nzonzi (30 ans) est aussi un élément important. Il a été bon et c’est lui qui a souvent couvert les espaces laissés par l’équipe. C’est un peu le métronome du milieu ». Un rôle important pour le Français qui s’explique en partie par l’un des points faibles du club turc : sa défense centrale Marcão-Luyindama. « Ces deux-là font souvent des erreurs. Ils aiment avoir le ballon, mais se comportent parfois comme des milieux de terrain. Du coup, Nzonzi a plein d’espaces à colmater. Ils ont un peu trop confiance en eux. Les supporters ne sont pas très fans de leur style. C’est aussi pour ça que le capitaine Nestor Muslera aura lui aussi un grand rôle à jouer. Il est capable de sortir de très grands matches donc s’il est dans un grand soir, Galatasaray peut espérer accrocher au moins un nul », ajoute Davran, qui a pointé un autre souci en défense.

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Le duo Feghouli-Belhanda encore au ralenti

« Les latéraux Mariano et Nagatomo ont 33 ans tous les deux. Ils sont assez âgés. Quand je vous disais que Galatasaray devra se bouger… Contre Bruges, par exemple, toute l’équipe n’a couru que 102 kms (soit moins de 10 kms par joueur). Donc ce sera très dur pour eux et un nul sera considéré comme une victoire. » Une statistique qui n’a au final rien d’étonnant puisque Galatasaray a fini à la dernière place (32e) des équipes ayant le plus couru lors de la précédente édition de la Ligue des Champions (102 kms en moyenne). Pas de quoi en tirer de grandes leçons non plus, mais on peut en déduire que la formation turque n’imposera pas forcément un pressing d’enfer aux Parisiens. Le PSG, à qui on a souvent reproché un manque d’intensité dans cette compétition, a d’ailleurs terminé 30e de ce classement de 2018/2019 avec 105 kms parcourus en moyenne.

Enfin, outre ces considérations physiques, Radamel Falcao et la paire Belhanda-Feghouli sont également encore loin du compte. Concernant le Colombien arrivé en provenance de Monaco, il est bien trop esseulé devant. A 33 ans, El Tigre n'a plus ses jambes de 20 ans et s'est souvent retrouvé livré à lui-même, sans soutien. Compliqué de faire des différences. Quand au duo Belhanda-Feghouli (1 but, 2 passes décisives à eux deux en championnat), il est trop transparent. « Feghouli n’est pas bon. Il n’a pas retrouvé le niveau de la saison dernière. C’était le meilleur l’an passé, mais là, on peut dire que parfois c’est un fantôme sur le terrain. Quant à Belhanda, il est très apprécié par Terim et c’est le maître à jouer de cette équipe, son chef d’orchestre. Mais il a eu une blessure à la mâchoire donc il va peut-être devoir jouer avec un masque. ce qui n’est pas vraiment idéal pour un match comme ça », conclut Davran. Pas très fringant, Galatasaray saura-t-il se réveiller grâce à l'odeur enivrante de la Ligue des Champions ? Réponse demain soir.

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