Les vérités de John Obi Mikel sur l’eldorado chinois

Par Alexis Pereira
3 min.
Tianjin Teda John Michael Nchekwube Obinna @Maxppp

De retour en Angleterre, à Middlesbrough, John Obi Mikel a raconté son aventure en Chine, au Tianjin Teda. Et visiblement, le Nigérian ne gardera pas un souvenir impérissable de son passage dans l'Empire du Milieu. Une destination qu'il ne conseille pas franchement à ses collègues de profession...

Souvenez-vous, à l'hiver 2017, John Obi Mikel, alors en manque de temps de jeu à Chelsea, était annoncé du côté de l'Olympique de Marseille. Une piste finalement abandonnée par les Phocéens. Le Nigérian, lui, était parti exporter ses talents en Chine, au Tianjin Teda, moyennant un salaire plus que confortable de 8,5 M€ par an. Seulement, derrière les billets, le quotidien du milieu de terrain était loin d'être une partie de plaisir. Au cours d'un long entretien accordé au Telegraph, il raconte son expérience mitigée.

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«Ce furent deux années de choc culturel», a-t-il lancé, brossant un portrait peu emballant du football en Chine. «Quand tu as passé 11 ans en Premier League à Chelsea, c'est très dur de t'adapter à la manière dont les choses sont faites là-bas. Disons-le clairement, ce n'est pas vraiment du haut niveau. Les terrains étaient nuls, les stades aussi. Les installations médicales étaient loin de ce que j'avais pu connaître. Je ne dis pas que c'est comme ça pour tous les clubs chinois. Certains sont plus professionnels, mais celui où j'étais ne l'était pas», a-t-il confié.

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Le niveau de jeu de la Chinese Super League laisse lui aussi grandement à désirer. «Ce n'est même pas comparable au Championship. Je l'ai très vite réalisé. C'est un championnat qui veut grandir, beaucoup d'argent est investi, mais il y a vraiment beaucoup de chemin à faire. Je pense qu'ils vont galérer pour aller où ils le veulent. (...) La Chine est bien loin de la Major League Soccer par exemple. Malgré l'argent, ils vont galérer à hausser leur niveau. C'est peut-être à cause de la langue. C'est assez décourageant», a-t-il lâché.

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«L'argent rend le transfert attirant, nous ne sommes que des hommes»

S'il ne regrette pas son choix, l'ancien Blue n'a pas adoré son passage en Chine. C'est devenu compliqué pour moi presque immédiatement. «Je ne dirai pas que je regrette ce choix, j'ai vécu de bons moments avec mes partenaires, mais cela n'a jamais été facile. Je me suis demandé si je n'avais pas fait une grosse erreur. Mais, avec le recul, je ne regrette pas. Comme expérience humaine, j'ai apprécié. Professionnellement, c'était dur, mais j'ai passé quelques bons moments. C'était une ville sympa et les gens que j'ai rencontrés au club étaient géniaux», a-t-il expliqué avant de poursuivre.

«Mais l'heure de rentrer avait clairement sonné pour rejouer à un plus haut niveau. Je savais que j'allais partir un an après mon arrivée », a-t-il révélé. Le Super Eagle (86 sélections, 6 réalisations) s'est ensuite glissé dans la peau d'un conseiller pour un joueur sollicité en Chine. «Mon conseil à quiconque souhaiterait y aller, c'est de bien y réfléchir. Il faut y aller au bon moment. Je ne dirais certainement pas à un joueur de moins de 30 ans d'y aller. Il le regretterait. (...) L'argent rend le transfert attirant, nous ne sommes que des hommes, mais il ne faut pas se laisser séduire par les zéro sur le chèque si tu es au début de ta carrière, ça ne vaut pas le coup», a-t-il assuré d'emblée avant de préciser.

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«Ça peut valoir le coup pendant deux ans, pour découvrir une culture différente, pour vivre une nouvelle expérience qui te sort de ta zone de confort, mais il ne faut pas se laisser tenter uniquement par l'argent si tu es jeune. Il faut bien se renseigner, savoir dans quelle sorte de club tu vas tomber là-bas. Il est préférable d'attendre la fin de carrière», a-t-il conclu. L'autre visage de l'eldorado chinois dépeint par John Obi Mikel devrait en refroidir plus d'un...

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