Red Star, Sébastien Renot : «j’ai marqué et nous avons célébré avec les supporters pour que la fête ne soit pas gâchée»

Par Maxime Barbaud
4 min.
Red Star Sebastien Renot @Maxppp

Avec le forfait du Gazélec, Sébastien Renot et le Red Star ont vécu une drôle de soirée hier pour l'ouverture du championnat de National 1. Après avoir marqué dans un but vide, le gardien est revenu avec nous sur ce match dont il est un peu le héros.

Le Red Star pensait vivre une rencontre comme les autres. Une de plus à l'heure de lancer ce championnat de National 1. Sauf qu'à deux heures du coup d'envoi, la nouvelle est tombée. Pour protester contre le repêchage de Sochaux en Ligue 2 par la DNCG, le Gazélec a décidé de ne pas se présenter sur la pelouse de Bauer, déclarant ainsi forfait (selon l'article 10 du championnat de France, le club corse perd le match 3-0 et doit s'acquitter d'un point de pénalité). Qu'à cela ne tienne, comme le veut le protocole, les banlieusards se sont tout de même présentés pour donner le coup d'envoi. L'occasion pour Sébastien Renot, le gardien du Red Star, d'aller marquer dans un but vide et de faire la fête avec les 3000 supporters présents en tribune. Une situation ubuesque et quasiment inédite à ce niveau de compétition en France, qu'il a bien voulu partager pour Foot Mercato.

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Foot Mercato : déjà pour commencer, bravo pour votre but marqué. Malheureusement, il ne sera pas retenu puisque vous avez gagné par forfait. C'était le premier but de votre carrière ?

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Sébastien Renot : j’avais déjà marqué il y a quelques années en CFA (Avec Poissy en 2016, ndlr), mais hier, je ne considère pas ça comme un but. D’ailleurs, l’arbitre a sifflé la fin du match aussitôt le coup d’envoi effectué. Le fait de ne pas jouer était frustrant pour nous joueurs mais avant tout pour le public, qui était venu nombreux pour ce premier match. Alors juste avant l’engagement, mes coéquipiers m’ont tous demandé d’aller seul au but pour marquer. C'est ce que j’ai fait et nous avons célébré avec les supporters pour que la fête ne soit pas totalement gâchée.

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FM : cette fausse célébration avec les supporters et vos coéquipiers, ça donne envie de marquer d’autres buts ?

SR : je pense que le rêve de tout gardien est de marquer un but au moins une fois dans sa carrière. J’ai pu le faire de manière originale mais je préfère voir les attaquants marquer. Mon rôle à moi est de ne pas prendre de but.

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FM : finalement, vous gagnez la rencontre par forfait mais vous décidez de rester sur la pelouse pour un entraînement dans un stade plein. Ce n'est pas une séance comme les autres...

SR : je ne sais pas si la rencontre sera gagnée, ce n’est pas de notre ressort. Les instances compétentes vont s’occuper de ça. C’est vrai que s’entraîner devant autant de monde et en tenue de match, c’est rare, mais les supporters sont restés jusqu’au bout et ont célébré les buts marqués pendant la séance. Ils ont été extraordinaires malgré le contexte.

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«je n’avais jamais vécu un tel scénario»

FM : quand est-ce que vous avez appris le forfait du Gazélec ?

SR : on a pris connaissance du communiqué du club du Gazélec en même temps que tout le monde. À partir de là, nous sommes restés malgré tout dans notre match, en faisant un échauffement sérieux. Ensuite les officiels de la rencontre nous ont signalé que le Gazélec pouvait arriver jusqu’à un quart d’heure avant le début de la rencontre. Et puis il fallait faire le protocole habituel afin que l’arbitre puisse constater l'absence de l’équipe adverse.

FM : comment se sont passés les préparatifs de la rencontre ? Vous avez de suite eu l’idée de faire quelque chose de particulier ?

SR : c’était assez particulier puisqu’on ne savait pas si la rencontre aurait lieu ou non, si le Gazélec allait arriver à la dernière minute ou pas, mais nous sommes restés très concentrés. Notre capitaine, Formose Mendy, a même pris la parole dans le vestiaire. En ce qui concerne le « but » rien n’était prévu. C’est en allant se placer sur le terrain qu’un de mes coéquipiers a soumis l’idée que je marque et tout le monde était d’accord.

FM : c’est quoi les sensations quand vous arrivez sur la pelouse à onze contre… aucun adversaire ?

SR : personnellement, je n’avais jamais vécu un tel scénario, comme peu de monde d’ailleurs, mais il fallait respecter le protocole officiel. C'est ce qu’on a fait.

FM : est-ce qu’il y a eu un sentiment de participer à une petite mascarade de foot, ou vous les joueurs avez pris ça avec le sourire, en vous disant que vous aviez sans doute vécu un truc unique ?

SR : on avait à cœur de faire un bon premier match à domicile. On avait préparé ce match très sérieusement. Après plus d’un mois de préparation, on avait hâte de rentrer dans la compétition. Nous ne nous permettrons pas de juger les décisions qu’un club peut prendre. Ils ont sans doute des raisons à cela. Nous joueurs, tout cela nous dépasse. Nous sommes concentrés essentiellement sur le terrain.

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