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Coupe du Monde 2018, Argentine : l’interview hallucinante de Jorge Sampaoli

Pointé du doigt après le nul face à l’Islande (1-1), le sélectionneur de l’Argentine Jorge Sampaoli a livré un entretien lunaire au quotidien argentin La Nacion. Morceaux choisis.

Par Alexis Pereira
3 min.
Argentine Jorge Luis Sampaoli Moya Maxppp

Parmi les grandes nations à avoir déçu pour leur entrée en lice dans le Mondial 2018, l’Argentine de Lionel Messi a démarré bien timidement face à une Islande remarquable de cohésion (1-1). Évidemment, Jorge Sampaoli, sélectionneur de l’Albiceleste, n’a pas échappé aux critiques aux pays. La légende Diego Maradona n’y a par exemple pas été de main morte. « Je crois qu’en jouant ainsi, Sampaoli ne peut pas rentrer en Argentine, c’est une honte. Ne pas avoir préparé le match en sachant que l’Islande mesurait 1,90 m… J’ai l’impression qu’il y a une colère générale au sein de l’équipe », a lancé le champion du Monde 1986.

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Il y a fort à parier que l’interview du coach argentin accordé au quotidien local La Nacion ne va pas sans doute pas arranger ses affaires. «Le Mexique a battu l’Allemagne, championne du monde. La Suisse a tenu le Brésil en échec. L’Iran, un pays où on envoie plus de grenades que de frappes, a gagné. Il n’y a plus de rivaux faciles», a-t-il lancé d’emblée, avouant des erreurs de sa part, d’une manière assez surprenante. «Oui, je me suis trompé sur le onze de départ et sur l’équilibre. Lucas Biglia m’a-t-il déçu ? Exact. Il a fait ce que l’entraîneur adverse attendait de lui. Angel Di Maria ? Nous sommes très contents : il ne s’est pas blessé», a-t-il indiqué. Sans commentaires.

«Espagne-Portugal ? Eux, oui, comprennent la doctrine Sampaoli»

Et que dire de sa tirade sur l’Islande ? «L’Islande ? Je n’ai pas été surpris. On me dit que c’est le pays le plus égalitaire du monde. Et bon, ils ont cherché le nul. Je n’étudie pas trop les adversaires, parce que je crois en mon instinct. J’ai lu sur Google que c’est une île de 300 000 habitants, sans tradition footballistiques. Pour monter la sélection, ils ont mis une annonce dans les journaux. Leur joueur qui m’a séduit ? Son. Il était partout. Le gardien ? C’était un sacré duel. Il avait arrêté 9 des 24 derniers penaltys subis. Et Leo a le record des penaltys importants ratés. Il a bien étudié les penaltys de Leo ? Il a bien fait. Il ne faut pas se laisser guider par son instinct», a-t-il confié, n’ayant sans doute pas revu les images de l’Euro 2016, au cours duquel les Islandais avaient terminé quart de finalistes…

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Toutefois, le coach ne regrette pas tout. «Quelque chose de positif ? Bon, je crois que j’ai réussi mes changements. Banega a bien distribué le jeu, il nous a donné de la profondeur, et Pavon a débordé et créé du danger. Je mets un 4/10 à l’équipe, un 8/10 pour moi. Je vais faire des changements jeudi, parce que comme je l’ai dit, quand je fais des changements, je suis bon», a-t-il affirmé, évoquant les deux prochains adversaires. «J’ai vu Croatie-Nigeria, les deux autres équipes qui figurent dans notre groupe. Il faudra faire attention. Le Nigeria joue horriblement et, en amical, à Krasnodar, il nous en a mis 4. C’est pour ça qu’il faut se méfier. Nous allons jouer pour gagner contre la Croatie. Et si on ne gagne pas, on sortira. En courant», a-t-il expliqué.

Il a ensuite lâché une sacrée pique détournée à ses joueurs. «Espagne-Portugal ? Spectaculaire. Il y a eu de la tactique, du jeu, des combinaisons, des débordements, de la mobilité, des buts. Eux, oui, comprennent la doctrine Sampaoli», a-t-il glissé. Des mots lourds de sens. «Un dialogue dur, verrouillé, par moments invraisemblables. Mais, en même temps, d’une profondeur psychologique et footballistique extraordinaire», raconte le journaliste à qui Jorge Sampaoli s’est confié, Carlos M. Reymundo Roberts, qui parle également de second degré et d’ironie. Pas sûr que cela suffise à contenter les supporters argentins qui liront son interview. Sans parler des joueurs…

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