Liga : qu'est-ce qui cloche à l'Atlético de Madrid ?

Par Max Franco Sanchez
4 min.
Diego Pablo Simeone en action sur le banc de l'Atlético @Maxppp

Les Colchoneros passeront les fêtes avec cette série noire de quatre défaites de rang en Liga au compteur. Décryptage.

L'été dernier, alors que la nouvelle saison de Liga s'apprêtait à démarrer, les amateurs de football espagnol étaient plus ou moins unanimes sur un point : l'Atlético de Madrid était le grand favori pour rééditer le titre obtenu en 2020/2021. Et pour cause, les Rojiblancos avaient conservé la quasi-intégralité de leur équipe, en plus de s'être renforcés avec Rodrigo de Paul ou Antoine Griezmann. Une bonne dynamique, et un effectif de qualité conséquente donc ; tout était là pour que la formation de Diego Simeone soit encore couronnée championne d'Espagne. La saison est encore loin d'être terminée certes, mais avec ces 17 points de retard sur le leader merengue (qui compte un match de plus), il faudrait plus qu'un miracle pour que Koke soulève le trophée à la fin mai. Il y a de nombreuses raisons qui expliquent ces difficultés, à commencer par le secteur défensif.

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Dans le 3-5-2 de Diego Simeone, la défense semble être le véritable maillon faible de l'équipe. Ce qui peut sembler paradoxal, puisque depuis l'arrivée du Cholo sur le banc il y a plus de dix ans, l'équipe a toujours été réputée pour sa solidité défensive, qu'elle soit individuelle ou collective. Des joueurs comme Felipe, Giménez, Mario Hermoso ou même Savic, si bons l'an dernier, n'y sont plus vraiment cette saison. Les erreurs individuelles sont ainsi légion, et à de nombreuses reprises, les attaquants adverses profitent de fautes de marquage ou de moments de déconcentration des derniers remparts colchoneros. Les suiveurs de l'Atleti ne seront cependant pas forcément surpris, puisque la saison dernière déjà, sur la deuxième partie, il y avait déjà quelques signes inquiétants, et les exploits de Jan Oblak sur sa ligne ont permis de gagner, ou de sauver au moins, beaucoup de points.

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Un jeu bien plus prévisible que l'an dernier

Autre explication, ou du moins élément à prendre en compte : Koke est bien seul au milieu. La plupart du temps, l'Espagnol est aligné en tant qu'unique joueur véritablement axial, avec des profils plus offensifs comme Thomas Lemar ou Rodrigo de Paul devant lui. Déjà qu'il n'est pas milieu défensif de métier, il doit couvrir énormément de terrain devant la défense et forcément, il laisse passer des choses, ce qui met la défense un peu à découvert. Et derrière, il n'est plus aussi lucide avec le ballon. Beaucoup estiment qu'avec un joueur comme Kondogbia ou même un repositionnement de Marcos Llorente à son poste de base aux côtés de Koke, l'Atlético serait un peu moins fébrile.

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Le secteur offensif lui n'est pas forcément problématique. Même s'il y a toujours cette polémique récurrente sur l'utilisation assez maigre de João Félix, les joueurs offensifs sont plutôt au niveau. Matheus Cunha s'adapte bien, Antoine Griezmann était sur la pente ascendante avant sa blessure et Angel Correa répond toujours présent. Moins de lucidité face au but peut-être, mais on ne peut pas dire que le principal souci colchonero soit l'attaque aujourd'hui. On se doit aussi de souligner que l'an dernier, Diego Simeone avait surpris tout le monde avec son 3-5-2, lui qui était un inconditionnel du 4-4-2 à plat. Un nouveau système qui avait déstabilisé les autres équipes de Liga, qui ont maintenant eu le temps d'étudier les rouages et les mécanismes de ce dispositif. On voit notamment que certaines connexions et certaines marques de fabrique, comme les déboulés de Marcos Llorente côté droit ou les relances létales de Mario Hermoso à gauche sont bien mieux neutralisées que l'an dernier.

Simeone a-t-il perdu son groupe ?

Plus inquiétant que ces problématiques tactiques qui peuvent toujours être réglées, surtout avec un groupe d'une telle qualité, ce sont les informations qui viennent de certains médias plutôt fiables et qui évoquent des problèmes entre Diego Simeone et une partie de l'effectif. Certains joueurs, dont Luis Suarez, n'apprécieraient pas vraiment le comportement de l'entraîneur argentin, qui n'hésite pas à crier sur ses troupes par exemple. D'où l'incident lors du match face à Séville, où l'Uruguayen a insulté son coach au moment d'être remplacé. On ne peut pas encore parler de mutin contre le Cholo, d'autant plus que ces quelques réfractaires seraient bien minoritaires au sein du vestiaire, mais difficile de remobiliser une équipe dans ces conditions.

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La rançon de la gloire diront certains, notamment parce qu'historiquement, l'Atlético avait l'habitude de faire progresser les joueurs pour qu'ils deviennent des références au sein du club, et non recruter des joueurs déjà considérés comme des stars, l'Uruguayen en étant un très bon exemple. Faut-il tirer la sonnette d'alarme ? Probablement pas encore, car l'Atlético n'est finalement qu'à deux points d'une potentielle place qualificative en Ligue des Champions, principale objectif du club. Et par le passé, combien de fois a-t-on entendu des phrases comme "fin de cycle pour Simeone" avant que l'entraîneur argentin ne parvienne à trouver des solutions. Toujours soutenu par une grande partie de son public, le tacticien argentin a encore une belle marge de manœuvre devant lui...

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