Le PSG est-il l’actuelle meilleure équipe d’Europe ?
Tombeur de l’AS Monaco, vendredi soir, dans le cadre de la 21e journée de Ligue 1, le Paris Saint-Germain, toujours invaincu en championnat, a confirmé sa suprématie nationale avant de retrouver le Stade Brestois dans le cadre des barrages de la Ligue des Champions. Solide défensivement et étincelante offensivement, la formation entraînée par Luis Enrique peut-elle, aujourd’hui, être considérée comme la meilleure d’Europe ? Tour d’horizon.
«C’est la vie mon amour, c’est la vie». Interrogé en conférence de presse sur la baisse du régime du Paris Saint-Germain, Luis Enrique trouvait, en septembre dernier, la parade parfaite. Une sortie qui n’avait pas manqué de faire réagir les différents observateurs. Certains affichant une forme de défiance vis-à-vis de l’ex-sélectionneur de la Roja, d’autres regrettant l’ironie exacerbée du technicien asturien. Pourtant à deux jours d’accueillir l’AS Monaco, dans le cadre de la 21e journée de Ligue 1, l’enfant de Gijón rappelait à ses interlocuteurs qu’il ne s’agissait pas d’un simple discours de façade ou d’une communication travaillée pour éviter d’aborder les réelles problématiques parisiennes.
Une montée en puissance indiscutable
«J’ai été très courageux la saison dernière quand je vous ai dit qu’on aurait une meilleure équipe en attaque et en défense. Je continue de penser que nous sommes meilleurs en attaque et en défense, les chiffres sont là pour le dire. Les joueurs ont pris ça comme un défi. Bien sûr qu’on aurait voulu garder Kylian (Mbappé, ndlr), parce que tout le monde aimait Kyky, mais l’équipe répond très positivement, à un niveau spectaculaire. Je vous avais dit que plutôt qu’avoir un joueur qui marque 40 buts, je voulais des joueurs qui marquent tous beaucoup. C’est notre objectif, continuer à nous améliorer. Face à une situation qu’on ne souhaitait pas mais qui s’est passée, la maturité de l’équipe est très bonne», martelait l’ancien coach du Barça.
Et comment ne pas lui donner raison après le nouveau récital proposé par les Rouge et Bleu, vendredi soir, lors de la réception du club de la Principauté ? Accrochés au cours du premier acte et bousculés par des Asémistes ambitieux, les champions de France en titre renvoyaient finalement les hommes d’Adi Hütter à leurs chères études au retour des vestiaires. Résultat ? La première réalisation de Khvicha Kvaratskhelia, un doublé d’Ousmane Dembélé et une nouvelle victoire probante (4-1) pour asseoir, un peu plus, une suprématie nationale désormais incontestable. Présent face aux journalistes après la rencontre, l’architecte francilien refusait pourtant de considérer ce match comme le plus abouti de la saison. «Je ne pense pas», confiait sobrement l’homme de 54 ans avant d’expliciter.
L’AS Monaco s’incline face à la puissance parisienne
«Les 10-15 dernières minutes ne m’ont pas plu parce qu’on n’a pas réussi à prendre le contrôle du ballon. Au début, on a fait jeu égal. Ça a été difficile de presser Monaco, une équipe solide avec de bons joueurs qui vous rendent les choses compliquées. On a été plus incisif en deuxième période, et à la fin, on a mérité la victoire». Fier du rendement de ses protégés mais toujours aussi exigeant avec son groupe, l’Espagnol a pourtant fait des émules dans le camp monégasque. «Honnêtement, oui je pense que ce PSG n’a jamais été aussi fort. On est tombé sur une très belle équipe du PSG bravo. Après le 1 à 0 on a su revenir. En deuxième période, ils ont appuyé sur l’accélérateur et ont réussi à nous poser des problèmes et malheureusement on n’a pas su revenir et c’est dommage», avouait, à ce titre, Denis Zakaria, bluffé par le niveau des Franciliens, au même titre que la presse européenne.
«C’est la meilleure version du PSG que j’ai vue, ils ont été impressionnants et bien meilleurs. Cela fait un an et demi que je suis ici à Monaco, et peut-être qu’il a fallu du temps pour construire la tactique et le style de jeu de cette équipe. J’aime la façon dont Luis Enrique voit le football. Comme l’Inter Milan qu’on a affronté, ils sont un candidat sérieux pour la victoire finale en Ligue des champions, c’est peut-être la meilleure équipe d’Europe en ce moment. Leurs qualités, notamment en attaque sont un danger pour n’importe quelle équipe», s’emportait, de son côté, Adi Hütter, choqué par la progression de l’actuel leader de Ligue 1. Une analyse également présente dans les rangs parisiens, à l’instar des propos tenus par Vitinha, tout juste prolongé jusqu’en juin 2029 et admiratif du niveau de jeu proposé par le Paris Saint-Germain ces dernières semaines.
«On se régale à chaque match, on prend du plaisir à jouer. Il y a encore des choses à régler, mais quand on est comme ça, les petites erreurs, ça passe. On est trop forts», s’enflammait le Portugais de 24 ans. Autant de déclarations menant à une interrogation centrale : le PSG peut-il, aujourd’hui, être considéré comme la meilleure équipe d’Europe ? «Non, assurément», répondront une partie des amoureux du ballon rond. Et pour cause. Faut-il rappeler les prouesses réalisées par le Liverpool d’Arne Slot outre-Manche, et plus globalement à travers l’Europe ? Comment omettre le FC Barcelone d’Hansi Flick, troisième de Liga et dauphin des Reds en Ligue des Champions après la phase de championnat ? Est-il sensé de placer le PSG au-dessus du Real Madrid, de l’Inter Milan ou encore d’Arsenal ?
Le Barça, le Real, Liverpool… des contre-arguments solides
Il convient, à ce titre, de rappeler que la campagne des Parisiens en C1 a, jusqu’alors, été loin d’être brillante, avec des défaites contre Arsenal, l’Atlético de Madrid, le Bayern Munich, un nul face au PSV Eindhoven et une victoire peu probante contre Gérone. Difficile, par ailleurs, d’oublier les semaines ô combien chaotiques du PSG sur le plan offensif. Régulièrement critiqués pour leur manque d’efficacité, les coéquipiers de Bradley Barcola ont longtemps affiché leurs limites dans ce secteur de jeu. De quoi recentrer le débat - à juste titre ou non - autour du numéro 9, ou plutôt du faux 9. Était-ce réellement le problème au regard de l’incroyable dynamique des Parisiens au cours des dernières semaines ?
Qualifiés pour les barrages de la Ligue des Champions, où ils retrouveront le Stade Brestois, après deux succès probants contre Manchester City et Stuttgart, les pensionnaires du Parc des Princes ont, dans le même temps, confirmé leur domination sans partage sur la scène hexagonale. Tombeur de Lens, Brest ou encore Monaco au cours de cette période, le PSG a surtout inscrit 40 buts en 14 rencontres, soit 2,86 buts par match. Dans le même temps, les Franciliens n’ont encaissé que 15 buts, soit 1,07 but par match. Ultra-performant en attaque, le PSG est notamment emmené par un Ousmane Dembélé impressionnant, auteur d’un doublé ce vendredi et qui totalise 13 but en 7 matches avec son club en 2025.
Une efficacité retrouvée, des individualités au service du collectif
Aux côtés de l’ancien Barcelonais, João Neves confirme tous les espoirs placés en lui alors que Désiré Doué poursuit, de son côté, son irrésistible ascension. Après une période de creux, Bradley Barcola, certainement réveillé par l’arrivée récente d’un Khvicha Kvaratskhelia déjà bien intégré, retrouve lui aussi ses sensations. Brillant offensivement, le PSG montre, par ailleurs, une solidité certaine sur le plan défensif, à l’instar d’un Willian Pacho toujours aussi dominant. Plus que des individualités retrouvées, Paris se distingue, aujourd’hui, par un collectif parfaitement huilé où chaque pièce du puzzle contribue à l’harmonie générale. Une polyvalence recherchée depuis de nombreux mois par Luis Enrique et qui porte (enfin) ses fruits.
Le classement de la Ligue 1
Impérial en Ligue 1, le PSG apparaît, dès lors, comme un candidat crédible à la victoire finale en Ligue des Champions. «Dans la Ligue des champions, tout nous est arrivé. On est passé par toutes les émotions. Tous ces moments délicats, où seuls les supporters ont cru en nous, nous ont apporté de la maturité. Nous avons grandi», reconnaissait, en ce sens, le technicien parisien, par ailleurs flatté par la déclaration d’Adi Hütter concernant la meilleure version du PSG : «Adi Hütter est mieux placé que moi pour le dire. J’en suis flatté et je l’accepte». Sur un petit nuage ces dernières semaines, «la meilleure équipe d’Europe en ce moment», aussi performante en attaque qu’en défense, devra désormais confirmer cette tendance, ce mardi 11 février à Brest (18h45) lors du match aller des barrages de la C1, et ce trois jours avant que les plus chanceux d’entre nous s’adonnent à un romantisme bienvenu avec leur Valentine. «C’est la vie mon amour, c’est la vie».
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