Euro

Espagne - Portugal : les notes du match

Au terme d'un suspense insoutenable et d'une rencontre qui aurait pu basculer d'un côté comme de l'autre, c'est bien l'Espagne qui s'impose au détriment du Portugal au bout de la séance des tirs au but (0-0, 4 tab 2). La Roja est la première équipe qualifiée pour la finale de l'Euro.

Par La Rédaction FM
10 min.
Espagne Andrés Iniesta Luján Maxppp

Espagne - Portugal, voilà donc une affiche 100% ibérique pour la première demi-finale de l'Euro. Et c'est la Selecção qui se met la première en évidence, avec un corner direct signé Veloso (2e) dévié par un Casillas vigilant. La Roja ne tarde pas à répondre et, suite à un une-deux d'école entre Iniesta et Xavi, Arbeloa (9e) récupère le ballon à l'entrée de la surface, mais son tir ne trouve pas le cadre. Les deux blocs se neutralisent, et Iniesta (28e) décoche une merveille d'enroulé, mais là encore le cadre se dérobe. Pas de quoi faire frémir les Lusitaniens, qui répliquent par l'intermédiaire de Cristiano Ronaldo (32e), dont la frappe passe à quelques centimètres du montant gauche espagnol. 0-0 à la pause donc, entre deux équipes se rendant coup pour coup.

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Au retour des vestiaires, c'est Almeida (57e, 59e) qui dégaine le premier, mais ses tentatives précipitées ou inappropriées passent à côté de la cage de Casillas. La tension monte, et chaque ballon perdu devient l'occasion de s'offrir une action chaude, à l'image d'un Xavi (68e) qui profite de l'aubaine pour tenter sa chance, trouvant les bras de Rui Patricio. Cristiano Ronaldo (72e, 83e) obtient ensuite deux excellents coups francs, mais ses frappes puissantes ne sont une fois de plus pas cadrées. Et malgré un dernier contre mené tambour battant et conclu par un tir au-dessus de Cristiano Ronaldo (90e), les 22 acteurs ne parviennent pas à se départager. Résultat des courses : prolongations.

L'Espagne prend les choses en main pour marquer mais, suite à un numéro exceptionnel de Pedro et un centre impeccable d'Alba, le tir d'Iniesta (103e) est repoussé par un Rui Patricio déterminant. Ramos (105e+1) fait lui aussi passer un frisson dans les rangs portugais, mais son coup franc puissant fuit le cadre. La Roja tente le tout pour le tout et, sur une belle percée d'Arbeloa, Navas (110e) récupère le ballon, mais son tir soudain et puissant est stoppé en deux temps par le gardien de but portugais. Le sort refuse de choisir son camp, et c'est donc à la loterie des tirs au but que les deux équipes doivent se départager. Et à ce petit jeu, c'est la Roja qui l'emporte finalement (4 tab 2), Moutinho et Alves n'inscrivant pas leur tentative, avant que Cesc Fabregas ne délivre tout le peuple espagnol.

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L'homme du match : Andres Iniesta (8) : sans doute l'un des rares titulaires à vocation offensive à ne pas avoir déçu dans les rangs espagnols. Toujours aussi juste techniquement, le milieu offensif n'a perdu que très peu de ballons, faisant courir ses adversaires ballon au pied. Une activité permanente et des appels bien sentis, l'homme à tout bien faire a été à l'origine de bon nombre d'actions espagnoles. Et histoire de parachever son œuvre comme il se doit, il réussit son tir au but.

Espagne :

Casillas (6) : pas vraiment inquiété par des Portugais ne cadrant pas la majorité de leurs tentatives, le capitaine espagnol a fait le métier comme on dit. Une bonne sortie sur un corner direct de Veloso d'entrée de jeu, puis de bonnes interventions sur quelques centres dangereux, le portier n'a pas déçu. Aux tirs au but, il stoppe la première frappe de Moutinho, avant de voir Alves tirer sur la barre transversale.

Arbeloa (5) : pas vraiment très en vue depuis le début de l'Euro, le latéral a retrouvé un peu de couleurs. Plutôt solide défensivement, il a contenu tant que possible Cristiano Ronaldo, bien que pris de court les fois où le Portugais a pris de la vitesse. L'arrière droit s'est également offert le premier tir espagnol du match et quelques bonnes montées dans son couloir.

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Piqué (5,5) : auteur d'une saison mi-figue mi-raisin avec le Barça, le défenseur central n'a une fois de plus pas été à son avantage. Des relances parfois approximatives et quelques duels perdus, pour un défenseur qui a son meilleur niveau est tout bonnement étincelant. À noter tout de même du mieux au fil du match. Montant en régime, il a assuré en inscrivant son tir au but.

Ramos (7,5) : solide au poste, le défenseur central n'a pas failli à sa réputation. Quand il faut aller à la guerre, Ramos répond toujours présent, et n'y va que rarement avec le dos de la cuillère. Beaucoup d'agressivité, parfois trop, pour celui qui a commis quelques fautes assez grossières. Mais ses quelques excès d'engagement ne sont rien comparé à ses sauvetages et autres interventions pleines d'à propos. Parfait jusqu'au bout, avec un tir au but inscrit avec classe.

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Alba (6,5) : le latéral n'a rien à se reprocher. S'il n'a pas été aussi parfait que contre les Bleus, l'arrière gauche a joué avec brio, se montrant plutôt solide dans son couloir malgré les déboulés de ses vis-à-vis. En revanche dans un premier temps moins présent offensivement que d'habitude, il a été à deux doigts d'offrir une passe décisive à Iniesta dans les prolongations. Une prolongation qui lui a permis de lâcher les chevaux et de nous gratifier de quelques montées de classe.

Busquets (6) : la sentinelle du milieu de terrain n'a très clairement pas eu à rougir de sa prestation. Répondant présent dans les duels, il a gratté de nombreux ballons, s'offrant également quelques gestes techniques marquant toute sa classe. A par ailleurs comblé les trous laissé parfois par ses partenaires.

Alonso (5) : d'un match à l'autre, le succès n'est pas le même pour le milieu de terrain. Auteur d'un doublé pour sa 100ème cape avec la Roja contre les Bleus, le maître des transversales n'a pas connu pareille réussite ce coup-ci, peinant à vraiment exister dans les débats, ses erreurs de passes gommant son travail à la récupération. Tirant le premier tir au but de la Roja, il voit sa tentative déviée par le portier adverse.

Xavi (5) : s'il n'a pas raté son match dans les grandes lignes, le meneur de jeu n'a toutefois pas été déterminant. Habituant à l'excellence, le métronome n'était pas à son meilleur niveau dans cette partie, semblant avoir toutes les peines du monde à trouver un champ d'expression. Remplacé par Pedro (86e), dont les appels en profondeur et la vista ont mis à mal les défenseurs adverses.

Iniesta (8) : voir ci-dessus.

Silva (4,5) : d'ordinaire si étincelant, l'élégant gaucher est passé à côté de son match. Si son activité et ses appels de balle incessants ne sont pas à nier, nombreux ont été ses jugements malvenus au moment de faire la dernière passe, ratant un nombre incalculable de transmissions pour un joueur d'un tel niveau. Remplacé par Navas (60e).

Negredo (3) : titulaire à la surprise générale, l'avant-centre n'a pas vraiment justifié la confiance placée en lui par Del Bosque, c'est un doux euphémisme. Aucune action de but, beaucoup de courses dans le vide et peu de duels remportés devant Pepe et Bruno Alves... Bref, pas grand-chose de positif à se mettre sous la dent, malgré une bonne volonté affichée. Remplacé par Fabregas (53e), qui inscrit le tir au but de la victoire pour l'Espagne.

Portugal :

Rui Patricio (7,5) : il n'a strictement rien eu à faire en première période puisque qu'aucun Espagnol n'est parvenu à trouver le cadre. Sollicité en seconde période, il a répondu présent sur une tête de Ramos et un tir de Xavi facilement capté (68e). Énorme en prolongation où il réussit un arrêt immense et décisif sur Iniesta (103e) avant de mettre en échec Navas (110e) pour offrir la séance de tirs au but à son équipe où il arrête le premier tir espagnol de Xabi Alonso.

Joao Pereira (7) : en difficulté en début de match face à Iniesta, il a peu à peu pris la mesure de son adversaire pour enfin remporter quelques duels et verrouiller un peu mieux son couloir droit. Il a ensuite profité des bonnes dispositions de ses partenaires et des périodes de domination de son équipe pour se projeter un peu plus vers l'avant, combiner avec Nani et centrer. Présent dans le combat, il a eu le mérite de ne jamais lâcher, ce qui lui valut un avertissement pour une faute sur Fabregas aux abords de la surface (64e).

Bruno Alves (6,5) : hormis quelques relances hasardeuses dont une brûlante dans l'axe qui profite à Arbeloa à deux doigts d'ouvrir le score (9e), il a été impérial dans les airs où il a totalement dominé un Negredo inexistant. Un certain manque de finesse mais un vrai gage de solidité. Averti pour une faute sur Fabregas (85e).

Pepe (8) : le Madrilène, qui ne semble jamais aussi bon que lorsqu'il contrôle ses nerfs, a offert ce soir une prestation de haute volée. Impeccable de la tête, il a remporté tous ses duels et récupéré un nombre incalculable de ballons. Omniprésent, il a multiplié les interventions devant Negredo (4e), Alba (6e) et Silva (9e), entre autres, et coupé bon nombre de trajectoires. Énorme. Averti pour une faute sur Xabi Alonso (60e).

Fabio Coentrao (7,5) : si souvent décrié au Real, il est comme transformé sous les couleurs du Portugal. Présent d'entrée de match, il s'est montré aussi solide défensivement que disponible offensivement. Il a progressivement pris le dessus sur David Silva dans son couloir gauche tout en combinant merveilleusement avec Ronaldo. Travailleur acharné, il a multiplié les allers-retours et les dédoublements avec son capitaine mais a manqué de précision dans ses centres. Énorme retour sur Pedro qui filait au but (114e). Averti (45e).

Miguel Veloso (7) : énorme à la récupération, il a effectué un travail de l'ombre incroyable et gratté énormément de ballons. Une frappe contrée et un corner rentrant détourné par Casillas (2e) pour seuls faits d'arme offensifs, mais quel travail ! Averti pour une faute sur Alba (90+3e). Remplacé par Custodio (105e).

Raul Meireles (7) : discret en début de match avec beaucoup de ballons joués vers l'arrière, il est monté en puissance rapidement pour abattre un travail défensif considérable. Des ballons récupérés en pagaille, des tacles bien sentis et des interceptions à foison. Un peu moins en vue offensivement, il s'est surtout appliqué à bien défendre, avec brio. Remplacé par Varela (112e).

Moutinho (7,5) : un bon pressing d'entrée de match pour gêner la relance adverse et une intensité incroyable mise tout au long de la rencontre. Une grosse activité à la récupération et une présence de tous les instants. Dans tous les bons coups offensivement, il n'a jamais rien lâché et encore une fois prouvé qu'il n'y avait pas que Ronaldo qui soit indispensable. Un retour décisif sur Silva (42e). Son penalty est stoppé par Casillas.

Nani (7) : il lui fallut quelques temps pour rentrer dans la match et prendre la mesure de son vis-à-vis avant de monter en puissance au fil des minutes. Des accélérations décisives et foudroyantes, un bon travail de harcèlement, et une aptitude à se montrer dangereux presque à chaque fois qu'il avait le ballon. Il a gratifié l'assistance de quelques dribbles déroutants et a remporté beaucoup de duels, le tout sans jamais relâcher ses efforts défensifs.

Ronaldo (7) : présent au pressing en début de match quand l'Espagne avait le ballon, il s'est montré patient et juste techniquement. Une fois le match lancé, il a multiplié les accélérations foudroyantes sur son côté gauche et mis à mal la défense espagnole, Arbeloa et Piqué en tête. Très en jambes, il a réussi des dribbles efficaces et parfois surprenants tout en se montrant collectif, notamment dans sa relation avec Coentrao. Mais, malgré un apport offensif indéniable, il n'a pas réussi à cadrer la moindre de ses tentatives (24e, 31e, 72e, 90e). Il se voyait déjà inscrire le penalty de la victoire, il n'aura même pas eu l'occasion de tirer. Un choix décisif qui coûte cher.

Almeida (4) : s'il est plutôt bien rentré dans son match en offrant une présence athlétique intéressante, il a très vite décliné et s'est montré particulièrement maladroit. Souvent battu dans les airs, peu inspiré dans ses choix, il n'a pas suffisamment décroché pour jouer en déviation et a manqué toutes ses occasions par des frappes mal avisées et trop enlevées (57e, 59e, 68e). Vaillant et disponible malgré tout, il est remplacé par Nelson Oliveira (81e).

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