Mercato : la place de Football Manager dans le vrai football

Par Constant Wicherek
4 min.
Emmanuel Mammana était une pépite dans Football Manager @Maxppp

Football Manager est un jeu de référence pour les amoureux des entraîneurs. Mais quel est la vraie place de l'opus de Sports Interactive dans le vrai football ?

Dans quelques jours seulement, le marché hivernal ouvrira ses portes. Ce qu'il faut préciser, c'est que c'est en règle générale un mercato d'ajustement pour la fin de saison. Mais avec l'Euro 2020 en ligne de mire, il pourrait aussi être un marché d'opportunités pour certains clubs. Quelques écuries travaillent bien sur ce genre de période et ont préparé en amont leur liste de joueurs pour venir renforcer et garnir leur effectif. Les manières de travailler sont très différentes d'un club à l'autre et certaines sont même parfois très surprenantes.

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En effet, il arrive que des recruteurs et des clubs se basent sur les statistiques ou encore sur des jeux vidéos pour travailler et trouver des solutions. En parlant de jeux vidéos, depuis le 18 novembre 2019, Football Manager 2020, l'opus de Sports Interactive, édité par Sega, est disponible. Dans ce jeu, vous vous mettez dans la peau d'un entraîneur et vous pouvez décider de vos affectations, à savoir entraîner les équipes, voir comment elles évoluent, mais aussi participer au recrutement et donc au marché des transferts.

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Doria et Mammana n'ont pas réussi

Pour cela, vous disposez d'une base étendue de joueurs, évidemment, mais aussi de statistiques. Les fans adoraient les pépites du jeu, Doria et Mammana notamment, débarquées pour l'un à l'Olympique de Marseille et l'autre à l'Olympique Lyonnais et qui ont été finalement bien loin, à cet instant de leur carrière et pour diverses raisons, de leur niveau du jeu. Mais quelle place a le jeu auprès des professionnels du football à l'heure actuelle? Les clubs et les recruteurs s'en servent-ils ?

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En 2009, le club anglais d'Everton avait signé un partenariat avec le jeu afin de consulter la base de données. Il a pris fin en 2012. Nemanja Pejcinovic et Fabian Monzon avaient été recrutés par Nice grâce à l'aide du jeu selon les dires d'un scout des Aiglons à l'époque. En 2014, Bafétimbi Gomis signait à Swansea et avouait, sur le site internet du club gallois, avoir joué au jeu pour avoir un avis plus précis sur son club : « avant de signer ici, j'ai passé un mois à jouer avec Swansea pour apprendre à connaître mes futurs coéquipiers (âge, poste, etc.). Il est vrai que le jeu m'a aidé à apprendre beaucoup de choses sur les caractéristiques de mes coéquipiers. »

Etienne Capoue a été recruté chez les Hornets grâce au jeu

Watford est un club particulier dans l'histoire du jeu. En effet, le créateur, Miles Jacobson, est fan des Hornets. Après deux saisons compliquées à Tottenham, Étienne Capoue est recruté par Watford un peu grâce à FM. « Capoue, on le connait depuis Toulouse. On l’a suivi à Tottenham. On lui fait confiance, c'est un super joueur qui va pouvoir jouer à un grand niveau cette saison. Être fort à FM n’est pas nécessaire pour être un bon scout, mais ça aide pas mal. Le jeu vous donne beaucoup de données utiles. C’est important de connaitre les joueurs », expliquait le chief scout de Watford à RMC Sport en 2015. « À Watford, les recruteurs étrangers ne l'utilisaient pas, mais les Anglais consultaient un peu », nous a-t-on confié sans plus de réelles précisions.

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Antonio Salamanca, lui, travaille dans le monde du football depuis de nombreuses années. Il a été notamment le scout de Villarreal et il ne connaissait pas le jeu. « Personnellement, je ne connaissais pas du tout. J'en ai entendu parler, car quelqu'un m'a dit que j'étais dedans et je m'y suis penché, juste pour voir », nous explique-t-il en guise d'introduction. Avant de poursuivre sur le fait qu'il ne voyait pas vraiment d'intérêt à se plonger dedans.

« Il y a des statistiques, mais il faut savoir les lire »

« J'ai regardé, j'ai essayé, juste pour le fun. Mais je n'ai pas le temps d'y jouer vraiment. Je ne m'en sers pas du tout. J'ai mon idée du football et ma façon de le voir. Je ne veux pas être conditionné par quoi que ce soit. Il y a, certes, beaucoup de données, mais il faut arrêter un peu avec les données. Il y a des statistiques, mais il faut savoir les lire. Je trouve que c'est devenu too much dans le football », détaille-t-il ensuite.

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Car, cela est vrai, la force de Football Manager, c'est sa base de données exceptionnelle en ce qui concerne les joueurs et les attributs de ses derniers (statistiques, note de niveau, etc.). Fulham, un temps, recrutait en fonction des statistiques. Cela n'a pas forcément payé en Premier League puisque les Cottagers sont redescendus directement en Championship. Si le jeu est un bel outil, il convient de savoir l'utiliser et si, ponctuellement, les clubs l'utilisent, cela est encore loin de tout faire et surtout pas l'unanimité.

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