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Aleksandr Kokorin : «il y avait bien des discussions avec l’OM, malheureusement ça ne s’est pas fait»

Par Aurélien Macedo - Josué Cassé
21 min.
Aleksandr Kokorin sous le maillot d'Aris Limassol @Maxppp

Autrefois considéré comme un grand espoir du football russe, Aleksandr Kokorin (31 ans), condamné à de la prison ferme en mai 2019, n’a certainement pas honoré tous les espoirs placés en lui. Qu’importe. Prêté par la Fiorentina à l’Aris Limassol jusqu’en juin prochain, l’attaquant de la Sbornaya (48 sélections, 12 buts), passé par le Dynamo Moscou ou encore le Zenit Saint-Pétersbourg, retrouve aujourd’hui le plaisir de jouer sur la baie d’Akrotiri, au sud de Chypre. De ses débuts en Russie à son exil en Serie A en passant par son transfert avorté du côté de l’OM et les différentes polémiques associées à son nom, l’enfant terrible de Valyuki est revenu sur l’ensemble de sa carrière. Entretien sans concession pour Foot Mercato d’un personnage à part.

Foot Mercato : pouvez-vous nous parler de vos débuts dans le football ? Vous êtes né à Valuyki, à la frontière ukrainienne, comment se sont passés vos premiers pas dans ce sport ?

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Aleksandr Kokorin : c’est une très très vieille histoire (rires). Rapidement, il y a avait un coach qui était de passage dans ma petite ville, il a vu que j’étais bon et il m’a emmené à Moscou. Je ne savais pas ce qu’il faisait dans ma ville, mais j’adore ce gars. Quand il était de passage dans ma ville et qu’il m’a vu, il m’a dit "Aleksandr, il faut que tu ailles à Moscou et que tu fasses de ton mieux, car c’est à Moscou qu’il y a les meilleures académies de Russie". C’était en 2001, il me semble.

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FM : votre première grosse expérience est au Dynamo Moscou (50 buts, 26 passes décisives en 203 matches), que retenez-vous de ce passage de votre carrière ?

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AK : je pense que ce sont mes meilleures saisons (10 buts et 3 passes décisives en 22 matches lors de la saison 2012-2013, 10 buts et 9 passes décisives en 22 matches sur l’exercice 2013-2014, ndlr) qu’on a construit une belle équipe capable de jouer les premières places, le titre, mais aussi les places qualificatives en Ligue des Champions et en Ligue Europa. C’était de bons moments, le Dynamo est un grand club, mais on n’a pas gagné le titre (trois fois 4e avec Aleksandr Kokorin ndlr). Après je suis allé au Zenit, qui est le plus grand club de Russie où j’ai joué le titre, j’ai joué la Ligue des Champions. Pour moi c’est le meilleur club des dix dernières années en Russie. C’est comme le Bayern Munich en Allemagne.

«Votre transfert à l’Anzhi ? J’ai vu Samuel Eto’o et je suis reparti ! (rires)»

FM : vous quittez le Dynamo, une première fois en 2013, pour rejoindre l’Anzhi contre 19 M€ avant un dénouement surprenant… Pouvez-vous nous parler de ce transfert très particulier à l’Anzhi ?

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AK : oui, quand je suis arrivé à l’Anzhi c’était pour me battre pour une place sur le terrain. Quand je suis arrivé, j’ai commencé à m’entraîner et après un mois au club, le "Big Boss" a annoncé que c’était la fin du projet. C’était terminé. Samuel Eto’o est reparti chez lui, Roberto Carlos est reparti chez lui et pour moi c’était bien. Je n’ai pas joué, c’était assez sympa, j’avais fait des entraînements individuels. Physiquement, j’étais bien. Je suis retourné au Dynamo et rien n’a changé pour moi. Je suis allé à Anzhi, j’ai vu Eto’o et je suis reparti (rires). Mais c’est vrai que c’est assez hallucinant comme situation, ce n’est pas quelque chose d’habituel. Je suis arrivé pour environ 20M€, j’y suis allé un mois et je suis revenu pour le même montant.

FM : juste avant l’Euro 2016, vous êtes finalement transféré au Zenit lors du mercato hivernal. Pourquoi ce choix de quitter le Dynamo ?

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AK : oui je suis parti au Zenit, car quand j’étais jeune, que j’avais 20-21 ans, j’ai vu le Zenit venir vers moi. J’ai compris que je n’allais pas jouer. La première fois que j’ai entendu "veux tu aller au Zenit" quand j’avais 21 ans, je savais que je ne jouerais pas. Si je venais et que je jouais ok, j’avais besoin de jouer plus de matches et de commencer à être un joueur régulier. Quand j’ai compris que c’était le moment pour moi, j’ai décidé d’y aller. Si j’y étais allé plus tôt, j’aurais gagné beaucoup de titres, j’aurais plus joué la Ligue des Champions, mais ce n’était pas un problème. Je suis devenu international russe (avant d’aller au Zenit, ndlr) avec une belle carrière et ça me va comme ça.

FM : au Zenit, vous vivez une expérience très contrastée avec des bons débuts puis une blessure aux ligaments croisés, une suspension pour un scandale, c’est aussi là-bas que vous gagnez la majorité de vos trophées… Quel regard portez-vous sur ce club ?

AK : je pense que cela dépend des moments. Des fois je me dis que ce n’était pas si bien et d’autres moments je suis ravi, car c’est une équipe géniale avec un stade merveilleux et une grosse atmosphère. Tout était impressionnant.

Aleksandr Kokorin avec l’Aris Limassol

(crédits photo : Aris Limassol)

FM : par la suite, un prêt très convaincant à Sochi (7 buts et 3 passes décisives en 10 matchs) et un transfert libre au Spartak, beaucoup plus difficile (de nombreuses blessures musculaires) …

AK : je suis allé à Sochi, car le club à des bonnes relations avec le Zenit et j’avais besoin de jouer. Sochi était alors relégable et la menace de la deuxième division était réelle. Le président de Sochi est venu me voir et m’a demandé de faire mon possible pour aider l’équipe pour six mois afin de se maintenir et pour retourner derrière au Zenit. Si je jouais et que j’étais performant, cela pourrait se dérouler ainsi. C’était parfait pour moi, j’ai fait environ 10 matches et ça s’est bien passé. Quand je suis revenu au Zenit, ils ne voulaient plus de moi et je ne voulais pas de cette situation. Quand je suis allé au Spartak, c’était pour être compétitif. Et vous savez, il y a une histoire assez marrante. J’avais dit auparavant dans une interview que je n’irais jamais au Spartak. Mais après que le Zenit m’a dit qu’ils n’avaient pas besoin de moi, qu’ils allaient jouer sans moi, je me suis dit que je devais faire ça. J’avais dit que je n’irais jamais au Spartak et c’est pour ça que je devais y aller.

FM : quelles sont les caractéristiques du football russe ?

AK : avant c’était un championnat vraiment très bon. Le CSKA et le Zenit ont gagné la Ligue Europa (Coupe UEFA 2005 pour les Moscovites et Coupe UEFA 2008 pour le club de Saint-Pétersbourg, ndlr). Le Zenit a même gagné la Supercoupe d’Europe (saison 2008-2009 contre Manchester United (2-1), ndlr). Le Zenit est un habitué de la Ligue des Champions et reste une bonne équipe, mais cela a changé. De moins en moins de joueurs internationaux sont venus et cela n’était pas normal pour le football russe. C’était comme une anomalie pour le championnat.

FM : ensuite vous quittez la Russie pour rejoindre l’Italie, comment cette arrivée à la Fiorentina s’est passée et pourquoi ce choix de rejoindre la Serie A ?

AK : après plusieurs mois au Spartak, j’avais plusieurs options qui s’offraient à moi. Pour moi, c’était super. Durant ma carrière, j’avais envie de jouer dans de très grands championnats comme l’Italie ou l’Espagne. La Fiorentina est une superbe équipe dans une belle ville et avec une grande histoire et je voulais forcément y jouer. J’avais joué 12 ans en Russie et j’avais besoin de changer d’air.

FM : pouvez-vous nous parler du football italien ?

AK : tu dois être bien plus cérébral, c’est bien plus tactique. Physiquement, il y avait pas mal d’intensité. C’est un football que j’aime. Tous les matches que ce soit contre la Juventus ou Lecce, ce ne sont pas des matches faciles. J’ai été en Italie pendant deux ans et, à chaque rencontre, c’était un véritable spectacle dans de grands stades. Que ce soit avant ou après les matches on ne parle que de ça. J’adore ça et c’est un grand championnat.

FM : pour de nombreux de joueurs russes, il est difficile de jouer en dehors du pays. Comment pouvez-vous l’expliquer ?

AK : je pense que le passeport russe est un frein, notamment par rapport au statut d’extracommunautaire. Les joueurs russes ont du talent, mais aussi ont du mal à passer le pas pour aller à l’étranger.

Arsenal et la Real Sociedad, des rendez-vous manqués !

FM : aller en dehors de la Russie était essentiel dans votre carrière ?

AK : en Russie j’ai joué au Dynamo et au Zenit qui sont de bonnes équipes. Chaque année on jouait des matches européens, je jouais aussi avec l’équipe nationale. J’aurais pu aller dans d’autres équipes quand j’étais au Dynamo et au Zenit. Ce n’était pas le plus haut niveau, mais c’était un bon niveau. Quand j’ai compris que le niveau du championnat baissait, j’ai su que c’était le moment pour aller ailleurs. Découvrir autre chose en Europe. Je ne voulais pas aller dans une petite équipe, car j’ai eu de bons contrats et j’ai joué à bon niveau. Il y avait des équipes comme la Real Sociedad qui sont venues. Quelques années avant, il y avait Arsenal qui était allé me voir pendant un an. Si j’avais été suffisamment bon à l’Euro 2016, je pense que j’aurais pu y aller, mais ça ne s’est pas passé comme prévu. Je pense que le Dynamo et le Zenit sont de bonnes équipes, j’ai joué pour la Russie. Je voulais être champion de Russie et je l’ai été.

FM : pour nos lecteurs, pouvez-vous nous parler de votre profil, comment vous vous qualifieriez en tant qu’attaquant ?

AK : pour moi, ma meilleure position est attaquant ou numéro 10. Quand j’ai commencé, les coachs m’ont mis aussi sur les ailes et je pouvais bien me montrer, mais je suis meilleur dans l’axe. En tout cas, c’est mon opinion. Je peux marquer et faire des passes décisives. Mon modèle ? Ronaldo de Nazario.

FM : malheureusement, vous avez connu différentes blessures, comment on appréhende ces moments dans une carrière ? Des doutes apparaissent ?

AK : tu as besoin d’une bonne aide, de bons docteurs et d’une bonne confiance en eux. En Russie parfois tu continues de jouer alors que tu es un peu diminué et tu te blesses encore. C’est normal dans le sport de se blesser. Ce n’est jamais un bon moment dans une carrière. Pour moi au Zenit ça s’est bien passé, car j’avais un bon staff qui était très attentif à ma situation.

FM : aujourd’hui, vous êtes prêté à Chypre jusqu’en juin prochain, parlez-nous de votre adaptation du côté de Limassol ?

AK : pour moi l’adaptation a été très rapide, car l’équipe est aux petits soins. Quand j’ai besoin d’aide, toute l’équipe est là pour moi. Je parle russe au quotidien, je parle russe au coach. Quand j’étais en Italie, le problème de la langue dans le vestiaire se faisait plus ressentir. La météo est bonne, je peux bien jouer, cela se passe bien.

FM : quel regard portez-vous sur vos performances du côté de l’Aris Limassol ?

AK : sincèrement, je suis heureux parce que quand je suis arrivé ici, l’objectif était de retrouver le plaisir des terrains, je voulais continuer à jouer parce que ces derniers mois quand j’étais en Italie, je ne jouais pas beaucoup (216 minutes de jeu seulement en 40 matches toutes compétitions confondues du côté de la Fiorentina, ndlr). J’avais besoin de jouer avec une équipe. J’ai eu quelques blessures musculaires, j’avais besoin de retrouver le rythme, il fallait que mon corps se remette et pour ça j’avais besoin de jouer. L’entraînement c’est bien, mais il me fallait l’esprit de compétition. Quand je suis arrivé ici, à Limassol, j’ai pu rapidement jouer, j’ai enchaîné 12 matches je crois, les matches amicaux aussi puis les matches officiels donc je suis vraiment content de ça. Maintenant, il faut continuer dans ce sens.

FM : pouvez-vous nous en dire plus sur la philosophie d’Aleksey Shpilevski, votre coach ?

AK : c’est un jeune coach qui, pour moi, est juste génial, il commence à apprendre. C’est un technicien qui est aussi jeune, il y va étape par étape. Il a une vision offensive du football. C’est ce que je vois au quotidien, c’est mon opinion. C’est sa première réelle expérience à la tête d’une grosse équipe et il a de l’ambition.

La Fiorentina ? Si je reviens, c’est pour jouer !

FM : quels sont vos objectifs à 31 ans ? Un retour en Russie est-il envisageable ?

AK : non parce qu’il me reste une saison en Serie A, je suis en contrat jusqu’en 2024 avec la Fiorentina donc si je ne continue pas ici, à l’Aris, je vais devoir retourner en Italie. Pour l’instant, je suis en prêt, ça se passe bien et après nous verrons, nous parlerons avec le directeur, avec le président pour voir ce qu’il en est.

FM : vous avez l’envie de vous imposer à Chypre ou vous préférez, malgré tout, retourner en Serie A ?

AK : bien sûr que j’ai envie de retourner en Serie A, mais si je reviens, c’est pour jouer. Si je ne joue pas avec la Fiorentina, évidemment qu’il faudra décider autre chose.

Aleksandr Kokorin avec l’Aris Limassol

(crédits photo : Aris Limassol)

FM : un autre championnat est possible ?

AK : oui après comme je disais, pour l’instant je ne peux pas me projeter, car il me reste un an de contrat en Italie. Pour ce qui est de l’après, je ne sais pas ce qu’il va se passer…

FM : concernant la sélection russe, avez-vous encore l’espoir d’être appelé ? Quelles sont vos ambitions à ce niveau ? (48 sélections, 12 buts, dernière apparition en 2017)

AK : je vais être réaliste parce qu’aujourd’hui, avec le contexte actuel, l’équipe nationale ne risque pas de jouer de match officiel avant longtemps, peut-être que la situation va durer comme cela, au moins, jusqu’en 2025 (la Russie a été officiellement exclue de l’Euro 2024, ndlr). Je ne veux pas, dans ce contexte, jouer pour l’équipe nationale. Bien sûr, si vous m’appelez, bien sûr je vais parler avec l’entraîneur, mais je veux savoir pourquoi je suis appelé. Si c’est juste pour jouer un match amical, je pense que c’est une meilleure chose pour des jeunes talents que pour moi. Si nous avons un match officiel bien sûr, je veux vraiment être de retour dans l’équipe nationale. Porter le maillot russe, c’est un sentiment incroyable, mais pas dans une situation comme celle-ci.

FM : quel est votre plus beau souvenir sous le maillot russe ?

AK : je pense que mon meilleur souvenir en club reste au Zenit parce que là-bas je gagne la Coupe, la SuperCoupe et le championnat. C’était vraiment un sentiment incroyable parce que j’aime vraiment gagner. J’ai toujours voulu ça. Concernant l’équipe nationale, ce que je peux retenir évidemment c’est d’avoir disputé deux Euro (2012 et 2016, nldr) et une Coupe du monde (2014, ndlr), c’était incroyable.

FM : blessé lors de l’Euro 2012, une Coupe du monde 2014 difficile, un nouvel échec lors de l’Euro 2016 (suspendu dans la foulée après un nouveau scandale), votre parcours avec la Russie ne vous laisse pas un goût amer ?

AK : oui oui évidemment, il y a ce sentiment de frustration. D’un côté, il y a cette part qui n’est pas si mauvaise, mais de l’autre, la Russie est une sélection qui doit affronter les plus grosses nations du football mondial et aujourd’hui, ce n’est pas le cas, le niveau n’est pas au rendez-vous. Il faut le comprendre. Après, la Russie n’a pas été à la Coupe du monde de 2002 à 2014, pendant plus de 10 ans, mais on est revenu, on a affiché un beau visage, j’ai joué, j’ai marqué des buts, on s’est battu contre des belles sélections. Si nous jouons mieux, plus de gars parviendront à jouer en Europe. Rappelez-vous du niveau de jeu en 2008 à l’Euro, c’était incroyable le jeu de la Russie.

«Pavel Mamaev ? C’est un mec génial mais quand nous buvons en vacances, souvent les problèmes arrivent !»

FM : un autre épisode fait partie de votre carrière, un épisode particulier… Vous avez été condamné à de la prison ferme avec Pavel Mamaev (violente agression sur un chauffeur et deux hauts fonctionnaires russes), 17 mois pour lui, 18 mois pour vous, comment avez-vous vécu ce passage très difficile dans votre carrière ?

AK : (rires) bien sûr c’était quelque chose de très difficile à gérer et à vivre au départ, depuis le temps a passé, pour lui, comme pour moi, on a chacun réalisé l’ampleur et la gravité de nos actes et nous ne commettrons plus jamais, jamais de telles choses.

Aleksandr Kokorin avec l’Aris Limassol

(crédits photo : Aris Limassol)

FM : pouvez-vous nous parler de votre relation avec Pavel Mamaev ?

AK : oui, pour moi c’est un mec génial, mais il y a un problème, c’est quand on commence à faire de la merde. En fait, il doit y avoir un certain problème quand nous sommes ensemble en vacances. Nous buvons et à partir de-là, en général, les problèmes arrivent. Mais après cette triste expérience pour lui et moi, nous avons compris qu’on avait franchi une limite, il a changé, vraiment. Il a arrêté de boire depuis 5 ans, il a une famille, des projets avec, des enfants. C’est une histoire incroyable, forcément, pour vous les journalistes. Nous étions jeunes, c’était insensé, pour cette histoire, j’ai donné beaucoup d’interviews. Ça peut se comprendre, c’est une histoire intéressante, mais c’est entre nous. J’ai bientôt 32 ans, en mars prochain, lui en a bientôt 35, les temps ont changé. Il a eu un bon niveau au CSKA Moscou, environ 8 ans à un bon niveau mais après nous avons commis une erreur, une grosse erreur, ça a affecté notre réputation.

FM : avez-vous des regrets ?

AK : bien sûr que j’ai des regrets, ce sont des années de carrière envolées à un moment où je devais rejouer, à ce moment-là je revenais d’une blessure, la seule chose à faire était de récupérer de cette blessure et ainsi retrouver le football de haut niveau. Malheureusement, ça ne s’est pas passé comme cela et c’est pourquoi ce moment a été un vrai regret.

FM : autre sujet, plus ciblé sur le mercato, à l’époque où André Villas-Boas était entraîneur de l’OM, des rumeurs vous envoyaient en France, était-ce vrai, auriez-vous pu aller en Ligue 1 ?

AK : oui c’est vrai, il y avait bien des discussions avec l’OM, mais le problème pour Marseille, à cette époque-là était plus financier. Il y avait un blocage lié au fair-play financier, au règlement et donc à la capacité du club de m’accueillir. Malheureusement ça ne s’est pas fait, mais pour moi, André Villas-Boas, je l’ai côtoyé quelques mois, c’est vraiment le meilleur coach que j’ai eu dans ma carrière, un super coach, une magnifique personne.

«André Villas-Boas ? Ce n’est pas une question de sentiments, d’émotions, il est juste»

FM : d’où vient cette admiration pour André Villas-Boas ?

AK : c’est quelqu’un de très calme, avec lui il n’y a pas de scandales, si tu ne le respectes pas, tu peux partir, si tu reviens, que tu t’excuses auprès de lui et du groupe, ok tu peux continuer à t’entraîner. Ce n’est pas une question de sentiments, d’émotions, il est juste. C’est un super entraîneur, il a été très important dans ma carrière de joueur. Si je devais me rappeler d’un moment, ce serait trop compliqué, il y en a tellement. Et son staff aussi est incroyable. Il n’y avait pas un seul échauffement qui se ressemblait, les séances étaient toujours différentes, c’est un super souvenir. Vous savez, ce genre de ressentis que vous ne pouvez pas vraiment expliquer, c’est ce que j’ai vécu avec lui. Un super mec, un super coach, toujours disponible quand je l’appelais, capable de garder la confidence. Un homme vraiment top.

FM : vous avez joué pour de nombreux autres grands entraîneurs comme Capello, Lucescu, Mancini ou Tedesco, avec lequel avez-vous les meilleurs souvenirs ?

AK : avec tous. J’ai de très bons souvenirs avec tous les coachs. Capello était comme… je ne sais pas. C’est un entraîneur incroyable, mais il était très ambitieux, affamé. C’était quelqu’un de fort, qui avait de l’ambition. Dan Petrescu était comme mon ami. Tous les coaches ont leurs particularités. Tous ces coachs sont incroyables. Ils cherchent la connexion avec leurs hommes. Pour revenir à Capello, sous ses ordres, on s’est notamment qualifié pour la Coupe du monde 2014 en finissant devant le Portugal de Cristiano Ronaldo pendant les éliminatoires, je pense que pour lui c’était un excellent résultat d’amener la Russie à ce niveau-là.

FM : avec Alan Dzagoev et Denis Cheryshev vous faites partie de la génération post Arshavin et Pavlyuchenko demi-finaliste de l’Euro 2008, était-ce un héritage compliqué à assumer ?

AK : dans l’ensemble, la génération précédente était bien meilleure parce qu’ils avait des joueurs plus talentueux, le vivier était plus grand, la quantité de talents était présente, c’est un cycle générationnel, à ce moment-là les joueurs étaient bien plus forts que dans notre génération. Après regardez en 2018, sans avoir de gros talents dans notre effectif, mais avec l’atmosphère et un esprit d’équipe nous avons eu de très bons résultats. Nous pouvons être fiers de cela.

FM : quel message pouvez-vous envoyer à la nouvelle génération et à des joueurs comme Arsen Zakharyan et Sergey Pinyaev ?

AK : le message que je peux délivrer à ces deux promesses du football russe, c’est déjà de continuer à garder ce niveau de jeu. Après si tu as du talent et si tu veux une grande carrière, tu as besoin d’aller voir d’autres championnat alors je les encourage à aller voir ailleurs s’ils ont l’opportunité, un jour, de rejoindre une écurie plus forte.

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