Super League : Jean-Michel Aulas tape du poing sur la table

Par Cédric Rablat
3 min.
Jean-Michel Aulas et Nasser Al-Khelaïfi au Parc des Princes @Maxppp

En à peine quelques heures, le projet de Super League s'est effondré comme un château de cartes. Un dénouement heureux qui ne satisfait absolument pas le président lyonnais qui se sent floué par l'attitude de certains dirigeants européens.

Le feuilleton de la Super League se poursuit. Après le désistement de dix clubs sur les douze impliqués dans ce projet, les réactions pleuvent dans le monde du football mais aussi politique. Si la majorité se réjouit que cette future compétition tombe à l'eau, beaucoup stigmatisent le comportement de certains dirigeants des clubs concernés. Et le président de la Juventus Andrea Agnelli cristallise les rancœurs des amateurs du ballon rond mais pas seulement.

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Dans une interview accordée à L'Equipe, le président de l'Olympique Lyonnais Jean-Michel Aulas, également membre de l'ECA, est revenu sur les événements qui ont précédé l'officialisation de cette Super League. La version du principal protagoniste laisse circonspect. Rien ne laissait présager en effet d'une telle bombe à retardement selon lui.

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Jean-Michel Aulas n'a rien vu venir

« Je connaissais cette menace, mais je n'imaginais pas qu'elle aboutirait à ce qui nous a été infligé. On a eu un "board" de l'ECA, dimanche soir à 20 h 30, où il y a eu un front du refus immédiat de la part de ceux qui n'étaient pas concernés. Sur le fond, la plupart des clubs n'étaient pas d'accord. Mais en plus, la manière était incroyable parce qu'il y avait eu un premier board de l'ECA, vendredi matin, qui avait validé la dernière négociation avec l'UEFA sur la Ligue des champions. L'UEFA avait accepté la demande principale de l'ECA, qui était d'avoir une gouvernance partagée pour gérer les Coupes européennes. C'était d'autant plus incroyable de voir sortir ce projet de Super Ligue », a ainsi révélé l'homme fort du club rhodanien. Une version qui confirme que l'UEFA semblait prête à trouver un terrain d'entente entre toutes les parties pour sa réforme de la Ligue des champions. Incrédule lors de la scission provoquée par les douze clubs en question, Jean-Michel Aulas s'est alors interrogé sur la stratégie à adopter face à la création de la Super League. Même si le président de l'OL a tergiversé un instant, il lui paraissait impossible de se joindre à un projet ambitieux au caractère si clivant.

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« Je me suis demandé, en tant que président de l'Olympique Lyonnais, si j'avais le droit de négliger une telle "opportunité". J'avais la conviction qu'il fallait refuser et le dire, mais par contre, je ne savais pas si je devais affirmer : on n'ira jamais. On parlait de sommes tellement énormes... La position de Nasser (al-Khelaïfi) m'a beaucoup aidé. J'ai été irrité en son temps par la manière et les moyens mis en œuvre par le PSG. Mais à partir du moment où Nasser résistait plus que tous les autres, ça démontrait qu'il fallait suivre le train UEFA et PSG. J'ai appelé mon associé principal, Jérôme Seydoux (coactionnaire). On a eu une longue conversation lundi matin, où l'on a décidé de faire front uni. D'ailleurs, le président de l'UEFA, en plein congrès, a dit qu'il appréciait la résistance de Nasser pour le PSG, de moi-même pour l'OL, et du Bayern, des clubs qui n'ont pas suivi en dépit des montants considérables qui étaient en jeu. Le lundi matin, je suis intervenu lors d'un nouveau board de l'ECA pour dire qu'il fallait que l'on regarde ce qu'il fallait faire pour que ce type d'histoires ne se renouvelle pas », lâche ainsi Aulas. Désormais, le football européen va devoir se relever après une telle déflagration. Nasser Al-Khelaïfi et Jean-Michel Aulas pourraient bien avoir un rôle à jouer dans le monde d'après...

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