OM-Manchester City : les notes du match

Par La Rédaction FM
12 min.
Balerdi au duel avec Laporte lors d'OM-Man City @Maxppp

Comme redouté, l'OM n'a pas fait le poids face à un Manchester City pourtant au petit trot. Plombés par une première période très faible, les Olympiens ont un peu réagi après la pause, mais Manchester City s'est définitivement détaché en fin de rencontre.

Nul doute que l'OM avait imaginé une autre atmosphère pour son premier gros choc de Ligue des Champions depuis 7 ans. C'est en effet à huis clos, dans un Orange Vélodrome tristement vide, que les Olympiens accueillaient ce mardi soir Manchester City, cador européen entraîné par Pep Guardiola. Pas franchement emballants depuis le début de la saison, les hommes d'André Villas-Boas avaient fort à faire pour espérer un bon résultat à domicile, important à acquérir pour ne pas déjà condamner la suite du parcours en Coupe d'Europe. Pour cela, le technicien portugais décidait d'aligner un 5-3-2, sans Payet ni Benedetto, quand Manchester City alignait son 4-3-3 habituel, sans Agüero ni Gabriel Jesus, indisponibles pour cette rencontre.

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Et le début de match laissait craindre ce que l'on pouvait craindre, avec un OM pressé très haut et à la peine pour ressortir le ballon. Il fallait attendre près de 10 minutes de jeu pour voir le bloc olympien dépasser la ligne médiane. City laissait donc planer une menace quasi-constante, mais butait sur la défense marseillaise, forcément regroupée. Foden tentait une frappe angle fermée (14e) après avoir été servi dans le dos de Sakai. Les Olympiens rendaient bien trop vite le cuir et Rongier allait faire l'erreur fatale en dosant mal une passe en retrait vers Caleta-Car, qui arrivait dans les pieds de De Bruyne. Le Belge n'avait plus qu'à servir Ferran Torres pour l'ouverture du score (0-1, 18e). En difficulté depuis le début de la rencontre, Rongier ruinait les espoirs d'AVB de voir son équipe faire douter l'adversaire le plus longtemps possible.

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L'OM totalement dépassé en première période, du mieux en deuxième

L'OM était totalement dépassé par le pressing adverse et ne parvenait pas à enchaîner 3 passes consécutives vers l'avant. Résultat, la pression était quasi-constante sur les trois défenseurs centraux et les trois milieux, qui ne trouvaient pas la solution. Une nouvelle erreur individuelle, de Balerdi, très fébrile avec le ballon, était exploitée par Zinchenko, dont la frappe croisée touchait le poteau (35e). Faible lueur d'espoir, une frappe cadrée de Radonjic, aux 20 mètres, après avoir repiqué dans l'axe. Bien trop peu évidemment pour espérer recoller au score. Au retour des vestiaires, aucun changement des deux côtés. L'OM repartait avec des intentions enfin un peu plus offensives, et déroulait une bonne séquence dans la moitié de terrain adverse. Thauvin s'essayait à la frappe de loin et obtenait un corner. C'était trop peu pour déstabiliser l'arrière-garde anglaise.

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Toujours est-il que l'OM jouait un cran plus haut et pouvait parfois se rapprocher de la surface adverse. Le pressing intense de Manchester City de la première période avait presque disparu. Mais il manquait clairement de précision technique aux joueurs marseillais pour pouvoir enchaîner plusieurs passes rapides. L'entrée de Sanson amenait un peu de dynamisme mais cela restait encore insuffisant, face à un City de plus en plus décevant. Décevant mais toujours dangereux. Sur une rare accélération, signée Foden, ce dernier centrait vers Sterling, qui battait Amavi au duel aérien et remisait vers Gündogan, qui n'avait plus qu'à pousser le ballon au fond des filets (0-2, 76e). La fin du mince espoir marseillais de revenir au score. Manchester City, boosté par les entrées de Mahrez et Bernardo Silva, en collait un troisième, signé Sterling, après une belle action avec Mahrez et De Bruyne (0-3, 81e). L'OM pourra surtout regretter sa première période ratée, et se baser sur sa deuxième période en vue du match retour. La qualification pour les 8es de finale est en tout cas bien mal embarquée après deux défaites en deux rencontres.

L'homme du match : Kevin de Bruyne (7) : il était le premier à se créer une occasion avec une frappe en puissance dès la 2e minute. Le Belge, pour son retour en tant que titulaire, s'est tout de suite positionné comme l'habituel maître à jouer de City. C'était d'ailleurs lui qui profitait de l'erreur de relance de Rongier pour servir Torres pour l'ouverture du score (18e). Plus discret au fur et à mesure des minutes, il a montré de petites faiblesses physiques. Ce qui ne l'empêchait pas de distribuer une deuxième passe décisive pour Sterling en fin de match (82e). Il a pu sortir avec le sentiment du devoir accompli, remplacé par Palmer (82e).

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OM :

- Mandanda (5) : il pouvait se douter qu'il allait être mis à contribution ce soir. Une première intervention ratée sur un centre tendu ne l'a pas mis en confiance. Il ne peut rien sur le but de Ferran Torres, seul face à lui. Son poteau le sauve face à Zinchenko. Presque plus sollicité en deuxième période, où il a été vigilant, contrairement à sa défense, qui l'a abandonné sur les deux derniers buts.

- Sakai (3) : cela fait plusieurs mois que les supporters olympiens sont agacés par les performances du Japonais, et ils ne se réconcilieront pas avec celle du soir. Le latéral droit a été bien trop souvent en retard, dans son marquage, que ce soit sur Foden ou sur les montées de Zinchenko, qui s'est régalé dans son dos. Un peu plus présent offensivement en deuxième période, mais ses limites sont clairement atteintes.

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- Balerdi (3) : on pensait sa saison marseillaise bien lancée grâce à son but et sa bonne performance à Lorient. Mais le niveau de la Ligue des Champions, et surtout de Manchester City, ce n'est pas la même chose. En panique dans les premières minutes à chaque fois que le ballon lui parvenait (à l'image de sa remise en hauteur vers Mandanda). Il n'a jamais semblé dans le bon tempo pour intervenir et a commis une erreur de contrôle qui aurait pu coûter très cher (35e). Il se fait déborder trop facilement par Foden sur le deuxième but adverse.

- Alvaro (6) : le seul défenseur au niveau de la rencontre. Plus serein que Balerdi et Caleta-Car, l'Espagnol a pu mettre l'impact qu'on lui connaît dans les duels, De Bruyne peut en témoigner. Quelques interventions bien senties et des tentatives de relance plus percutantes. Il est pris sur les deux derniers buts de Manchester City mais n'est pas directement en cause.

- Caleta-Car (4) : en grande difficulté avec le ballon en première période, il a caviardé dans les grandes largeurs 2-3 relances, mettant ses coéquipiers à la peine. On l'a senti sur le reculoir sur chaque accélération adverse. Il s'est repris après la pause, moins pressé, et a enfin pu faire parler sa qualité technique. Averti pour une faute sur Sterling. Il pourra regretter sa piètre première mi-temps.

- Amavi (5) : l'une des rares satisfactions en première période. Défensivement, il a été mis à contribution par Sterling, qu'il a su stopper ou freiner à plusieurs reprises. Sérieux et appliqué, il a été l'un des seuls Olympiens à tenter de jouer vers l'avant, quitte à prendre quelques risques. Un magnifique retour sur Sterling à la 60e, finalement hors-jeu. Il se fait prendre dans les airs par Sterling sur le deuxième but.

- Kamara (6,5) : le plus jeune et pourtant celui qui a montré le plus de personnalité. Dans ses prises de balle, de décision, de risque. Quelques bonnes récupérations, et la volonté de chercher l'espace vers l'avant malgré le pressing adverse intense. Un match de patron au cœur du jeu malgré la défaite et les limites de ses partenaires.

- Rongier (3) : un début de match catastrophique, marqué bien évidemment par cette erreur de relance, directement dans les pieds de De Bruyne, qui a amené le but des Citizens. Une erreur qui témoigne de son défaut majeur, celui de chercher prioritairement vers l'arrière ou latéralement. On l'a senti fébrile dans ses contrôles. Mais il s'est peu à peu repris. Remplacé par Sanson (63e), qui a apporté un peu de dynamisme et de courses vers l'avant, mais qui n'a pas pu créer de danger.

- Cuisance (3,5) : une grande déception. Non pas qu'on attendait Cuisance comme le maître à jouer de l'OM, à 21 ans et avec si peu de référence, mais le milieu prêté par le Bayern n'a pas su hausser son niveau de jeu. Un pressing trop souvent à contre-temps qui l'a fait courir dans le vide et s'épuiser. Beaucoup de déchet dans ses transmissions, sur les pourtant rares ballons à exploiter. A l'image de son équipe, du mieux en deuxième période, mais encore trop de déchets.

- Thauvin (4) : positionné en attaque avec Radonjic, l'international français a fait ce qu'il a pu. Il a tenté de porter le ballon et de se retourner pour donner de l'air à son équipe et faire reculer la défense adverse mais que ce fut laborieux. Rarement en position de frappe, ou même de donner un bon ballon, il a passé sa soirée à coulisser avec Radonjic pour tenter de limiter les angles de passes de Rodri et compagnie. Un peu plus d'espace après la pause, où il a pu tirer au but et tenter de toucher ses partenaires sur des centres. Remplacé à la 79e par Payet, qui ne s'est pas mis en évidence.

- Radonjic (4) : un début de match plutôt intéressant où sa capacité de percussion et ses inspirations étaient les seules lueurs d'espoir pour sortir le ballon. Et puis le Serbe est peu à peu retombé dans ses travers, cherchant trop le dribble et n'utilisant pas assez sa vitesse de course. De moins en moins trouvé par ses partenaires, même s'il a été capable, deux ou trois fois, de combiner et de prendre de la vitesse. A noter de bonnes remises de la tête durant toute la rencontre. Remplacé à la 77e par Benedetto, qui n'a pas pu faire mieux.

Manchester City

- Ederson (5) : le Brésilien a connu une soirée plus que tranquille. En première période, ses interventions se limitaient à une facile prise de balle sur un centre de Cuisance (29e), puis à une sortie en dehors de sa surface devant Thauvin et à un tranquille arrêt sur une frappe de Radonjic (42e). En deuxième période, il s'est quand même fait une frayeur sur une frappe de Thauvin sur le poteau (55e).

- Walker (6) : contre un OM regroupé et resserré dans l'axe, le latéral a pu apporter sa contribution offensive, allant souvent prêter main forte à Sterling. Mais il a aussi réalisé quelques retours et interventions bien senties. Un travail sérieux des deux côtés du terrain donc pour l'Anglais qui n'a presque jamais été débordé.

- Dias (6) : rarement mise en danger, la recrue portugaise a cependant fait le boulot sur les rares incursions des Phocéens, notamment une bonne intervention face à Radonjic (32e). En deuxième acte, il a eu plus de travail dans sa surface pour enrayer les attaques marseillaises et dégager son camp.

- Laporte (5) : le Français a eu du mal à se mettre au niveau technique en tout début de match en faisant quelques erreurs dans la relance. A part ça, peu de choses à signaler tant les attaquants marseillais ont semblé inoffensifs. Mais il est apparu en difficultés sur certaines situations, notamment face à Balerdi où un tacle une retard lui a valu un avertissement (58e). Remplacé par Stones (77e).

- Zinchenko (6) : un latéral très offensif. Pourtant, il a débuté le match un peu prudemment mais s'est enorgueilli au fil de la rencontre. Pour preuve, on le retrouvait presque en position d'avant-centre après un ballon récupéré très haut, ce qui lui donnait l'opportunité de toucher le poteau de Mandanda sur une frappe légèrement trop croisée (35e). Un bon match de reprise pour l'Ukrainien, remplacé par Cancelo (69e). Le Portugais a souvent pris son couloir gauche mais n'a pas eu l'opportunité de briller.

- Rodri (6,5) : l'Espagnol est le point d'équilibre de l'équipe de Pep Guardiola. Presque indispensable dans le milieu, il a dégagé énormément de sérénité devant la défense, en récupérant de nombreux ballons et en assurant de propres premières relances. Un bon match pour celui qui a orienté le jeu et dicté le rythme de son équipe. Une performance loin d'être flashy, mais diablement efficace.

- Gundogan (5,5) : peut-être le moins en vue techniquement dans le milieu. L'Allemand a surtout eu l'utilité d'orchestrer le pressing des siens. Balle au pied, il n'a pas pris trop de risques. Et sans le ballon, il a parfois tenté de plonger dans le dos de la défense marseillaise. C'est d'ailleurs en se projetant qu'il se trouvait au bon endroit au bon moment pour marquer le deuxième but de son équipe (77e). Remplacé par Silva (77e).

- Foden (6,5) : positionné sur le côté gauche, celui qui est plutôt numéro 10 a mis du temps a trouvé ses marques, même s'il parvenait quand même à faire chauffer les gants de Steve Mandanda d'une frappe trop molle (15e). Le joueur formé chez les Citizens a parfois réussi à faire des différences comme sur le deuxième but de son équipe avec un bon centre vers Sterling (77e). Il peut se satisfaire de sa performance.

- De Bruyne (7) : lire ci-dessus.

- F.Torres (5) : pour sa première titularisation en Ligue des Champions, la toute nouvelle recrue espagnole semblait perdu dans un rôle inhabituel pour lui : l'axe de l'attaque. Et pourtant, en touchant peu de ballons, il a réussi à conclure froidement une offrande d'abord de Rongier puis de De Bruyne, comme un vrai buteur opportuniste (18e). Bien heureux après un match où il a été transparent dans le jeu, il a ajouté du piment en marquant son 2e but en C1. Remplacé par Mahrez (77e). A peine entré, il était à l'origine du troisième but de son équipe, d'une belle ouverture vers De Bruyne.

- Sterling (6) : l'Anglais est un dribbleur. Il l'a encore montré dès le début de match, en n'hésitant pas à aller défier son adversaire direct, avec plus ou moins de réussite. Des éclairs de génie parfois, des déchets techniques surtout mais une vraie activité. Le virevoltant ailier a poser des problèmes à Amavi grâce à sa vitesse, notamment en fin de match. Impliqué sur le but de Gundogan (77e), il allait pouvoir faire trembler les filets 5 minutes plus tard sur un service de De Bruyne (82e).

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