Le lion est la fierté de l’Afrique. Roi majestueux sur ses terres, il est prêt à tout pour défendre son territoire. Si on devait se souvenir d’un lion, aujourd’hui entré dans la légende, on évoquerait sans problème le nom de Patrick MBoma. Clairement l’un des plus grands internationaux de l’histoire du football africain, le Camerounais en possède également l’un des meilleurs palmarès. Le jeune Patrick voit le jour le 15 novembre 1970 à Douala, capitale camerounaise. Alors âgé de 2 ans, il émigre avec sa famille en France où il chaussera ses premiers crampons, en banlieue parisienne. Très vite son talent explose et lui permet de signer son premier contrat pro avec le Paris Saint-Germain en 1990.
Le lion dort…
M’Boma débarque dans une équipe du PSG qui joue le titre, mais qui ne peut se permettre de coups de poker, car le championnat possède, avec l’OM, l’une des plus belles équipes de l’histoire. Après quatre saisons passées dans la réserve du club parisien, l’attaquant décide d’aller faire ses gammes en National à Chateauroux. Auteur d’une bonne saison, où il inscrira 17 buts, M’Boma charme à nouveau les dirigeants du PSG, qui rêvent de l’associer à George Weah. Mais le lionceau n’y arrive pas. Sa carrière en France ne semble pas décoller. En fait, elle ne décolle pas tout court. Avec un statut de faux espoir qui lui colle à la peau, le Camerounais s’envole alors pour un autre championnat, beaucoup plus exotique. C’est au Japon que le lionceau va devenir lion. Patrick M’Boma est international depuis 1995, mais son poids dans la sélection nationale va changer. Grâce à son club du Gamba Osaka, le buteur prend une tout autre dimension. Premier footballeur de l’histoire du championnat nippon à réaliser un triplé, le lion devient Roi au Pays du Soleil Levant… en attendant d’accéder au trône camerounais.
Le lion se réveille… et rugit
M’Boma revient en Europe en 1998, dans le club italien de Cagliari. Il y marquera alors 15 buts en 32 matchs de Serie A, avant de signer à Parme. Le puissant attaquant se confirme alors être un leader pour la sélection camerounaise. Les Lions Indomptables corrigent toutes les équipes africaines lors de la CAN en 2000. Depuis longtemps dans l’ombre Roger Milla, le Cameroun pose sa patte sur le football continental, et même au-delà. Accompagné de son jeune lieutenant, Samuel Eto’o, Patrick M’Boma s’en va conquérir le monde, lors des Jeux Olympiques de Sidney. Surprise en début de tournoi, la sélection espoir ajuste tour à tour le Brésil en quarts et l’Espagne en finale. Une année en or pour le footballeur, qui décroche, par la même occasion, le Ballon d’or africain. Le Cameroun récidive deux ans plus tard, et remporte la CAN en 2002. M’Boma est alors le meilleur buteur de l’histoire du pays, en attendant les récents exploits de Samuel Eto’o. Le joueur prend sa retraite en 2005 au Japon, après avoir évolué entre temps en Angleterre et en Lybie.
M’Boma est aujourd’hui agent sportif, et travaille également au sein de la Fédération Camerounaise de Football comme médiateur pour l’équipe nationale. Explosant sur le tard, Patrick est sans le plus indomptable des lions qui ait existé. Aujourd’hui, ce père de famille peut être fier d’avoir réalisé le rêve de toutes jeunes pousses africaines, porter ses couleurs nationales de la plus belle des manières.