Comment l’OM peut-il embêter Manchester City ?

Par Frederic Yang
6 min.
L'OM en plein match @Maxppp

Après avoir perdu (0-1) contre l’Olympiakos, l’OM va déjà jouer une grande partie de son avenir européen contre Manchester City, ce mardi soir (2e journée de la phase de poules de la Ligue des champions). Les Olympiens ont-ils les armes pour vraiment gêner l’escouade dirigée par Pep Guardiola et comment peuvent-ils s’y prendre ? Voici nos hypothèses.

Dire que l’OM n’aime pas la C1 est une hérésie. Même si les derniers résultats dans cette compétition semblent indiquer l’inverse (dix défaites d’affilée), les Olympiens pourraient profiter de la réception de Manchester City pour (se) prouver qu’ils peuvent exister de nouveau sur la plus grande scène européenne. Les mots et les belles phrases ne suffiront pas pour ça. Il faudra des actes et les dernières sorties marseillaises ne prêtent pas forcément à l'optimisme mais chaque match détient sa vérité. Une victoire, une belle prestation pourrait tout changer et lancer un nouveau cycle. Mais l’OM a-t-il vraiment les armes pour jouer yeux dans les yeux contre une équipe référencée en C1 comme Manchester City ?

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L’exemple de l’OL

Lors de la précédente campagne de C1, un autre Olympique, l’OL, avait justement réussi à déjouer les pronostics en quarts de finale de la compétition en battant les Citizens (3-1) d’un Pep Guardiola dépité à la fin du match. Ce soir-là, les hommes de Rudi Garcia avaient exécuté à la perfection (ou quasiment) leur plan pour contrer la machine mancunienne. Évidemment, l’histoire aurait été sans doute différente si Raheem Sterling n’avait pas envoyé la balle d’égalisation (à 1-2) dans le ciel alors qu’il était seul devant le but vide mais les Lyonnais ont eu le mérite de bien défendre et d’attendre chaque opportunité pour sanctionner Manchester City. Ce soir-là, les hommes de Rudi Garcia étaient organisés en 3-5-2 (3-4-3 sur phase défensive, voir la photo ci-après) et avaient misé sur les courses en profondeur de Karl-Toko Ekambi sur contre pour mettre le doute dans les têtes mancuniennes.

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L’OM devra-t-il miser sur le même plan s’il souhaite aussi créer la surprise ce mardi soir ? C’est une possibilité que Villas-Boas ne devrait pas écarter. Contre Lorient, il a justement terminé les derniers instants de la rencontre dans un 3-5-2. Simple coïncidence ou premier petit test avant City ? Dans ce dispositif, on pourrait imaginer une charnière composée de Caleta-Car, Gonzalez et Balerdi. Plus haut, on retrouverait sans doute Kamara, Rongier et Sanson voire Cuisance dans l’entrejeu avec Amavi et Sakai en pistons, et devant, Thauvin (qui paraît incontournable) avec soit Benedetto soit Luis Henrique, dont le profil pourrait correspondre à cette recherche de vitesse et de profondeur.

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Sur le papier, cette équipe est armée pour tenir le ballon sous pression et défendre de façon compacte dans un 5-3-2, un 3-4-3 à la manière de l’OL en août lors du Final 8 ou un 5-4-1. Les Marseillais avaient justement su bien défendre et piquer sur coups de pied arrêtés (et sur contre) pour s’imposer au Parc des Princes, en septembre dernier (1-0). Il s’agira donc de mettre les mêmes ingrédients en étant encore plus efficace devant. Cela passera peut-être par un autre choix tactique.

3-5-2 ou 4-3-3 sans 9 ?

Adepte du 4-4-2 losange lors des dernières sorties de son équipe en Ligue 1, André Villas-Boas pourrait aussi opter pour une variante qui pourrait poser des problèmes à City. Un 4-3-3 sans attaquant central de pointe (ou plus simplement avec un faux 9). On l’a déjà vu précédemment dans un article dédié au 4-3-3 mais une structure en 4-3-3 avec un faux 9 est proche d’un 4-4-2 losange. La différence se situe au niveau des deux attaquants qui sont juste excentrés dans le 4-3-3.

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*L'avantage

Ce qui pourrait donner pour l’OM une formation composée de Mandanda dans les buts, Caleta-Car ou Balerdi et Gonzalez en défense centrale, Sakai et Amavi en latéraux, un milieu à trois en pointe basse avec Kamara (ou Gueye), Rongier, Sanson et sans doute Cuisance en faux 9, et avec deux attaquants excentrés. Avec Thauvin et Payet, le jeu serait sans doute orienté trop vers l’intérieur donc la solution serait de mettre des ailiers rapides capables de prendre la profondeur.

La piste de Luis Henrique est donc à relancer comme celle de Marley Aké. Le grand perdant de cette formation serait Benedetto, en pleine crise de confiance actuellement et possiblement Payet, à moins qu’il occupe le poste de faux 9. Il s’agit évidemment d’un scénario fictif mais il s’agit d’une vraie solution sur laquelle peut compter Villas-Boas, qui s’est quand même montré très prudent en conférence de presse.

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Prudence plutôt que prise de risque ?

« On va s’adapter au contrôle de la possession de Manchester City. Si tu vas les presser, ça peut mal se passer parce que c’est une équipe qui a beaucoup de mobilité et qui trouve toujours des solutions entre les lignes. C’est une équipe dure à presser et ça peut nous obliger à être plus prudents », a indiqué l’entraîneur portugais après le match contre Lorient.

Les choix de Villas-Boas peuvent aussi être conditionnés par ceux de Pep Guardiola, dont l’équipe n’est pas sur une forme étincelante et qui a encore perdu des points contre West Ham (1-1), le week-end dernier en Premier League. Si Manchester City évolue dans son 4-3-3 qui se transforme en 3-4-3 ou 3-5-2 selon les déplacements de Rodri et Sterling et avec un Cancelo piston gauche sur phase offensive, alors le 3-5-2 ou le 3-4-3 serait bien adapté pour gêner City dès les premières relances.

Phil Foden celebra con Eric García

En bloc médian ou bas, un 5-4-1 compact sur phase défensive serait un choix très prudent mais qui pourrait garantir une bonne solidité. Le FC Porto, qui a évolué dans ce dispositif contre les Skyblues, s'est incliné (1-3) après avoir ouvert le score sur un contre express (14e). Les Portugais se sont créés des belles opportunités sur contre durant le match, mais ont fini par exploser après les entrées de Phil Foden et Ferran Torres, dont la mobilité a posé énormément de problèmes. « Si on les laisse jouer, ils pourraient nous causer des ennuis. Il ne faudra pas faire trop d’erreurs, car ils peuvent vous punir à n’importe quel moment », a prévenu Villas-Boas en conférence de presse d’avant-match.

L’autre grande difficulté pour l’OM, c’est qu’il ne possède pas les joueurs devant pour gagner les duels aériens si jamais sa défense venait à être harcelée et devait jouer long. La solution à ce problème serait d’être très juste techniquement sur les relances courtes sous pressing adverse et pouvoir aussi percuter pour casser des lignes. Le profil de Radonjic dans ce registre peut être intéressant pour André Villas-Boas. La tâche s’annonce donc ardue et le défi sera de taille mais quoi de mieux qu’une belle affiche européenne pour se relancer et surprendre ?

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