Euro 2020 : ce qu’il faut savoir sur l’Écosse

Par Maxime Barbaud
5 min.
L'équipe d'Écosse retrouve enfin la scène internationale @Maxppp

De retour sur la scène internationale après une très longue absence de 21 ans, l'Écosse avance un peu masqué. Avec un tirage au sort difficile face au voisin anglais et au finaliste de la dernière Coupe du Monde la Croatie, les partenaires d'Andrew Robertson peuvent aussi se dire qu'ils n'ont rien à perdre et que personne ne les attend.

Une première qualification depuis 1998

C'est la fin d'un long tunnel pour l'Écosse. Jamais présente dans une grande compétition internationale depuis la Coupe du Monde 1998, la Tartan Football Team a enfin brisé le signe indien. Dans un groupe I compliqué avec la Belgique et la Russie comme concurrents, les Écossais ont logiquement terminé 3e, loin derrière les deux favoris. Le début de la campagne n'a pas été simple avec une lourde défaite inaugurale au Kazakhstan (3-0) mais ils ont su battre tous leurs adversaires directs par la suite (Kazakhstan donc, Chypre et Saint-Marin), profitant également de la défaite surprise des Kazakhs à Noursoultan face à Chypre. Il a donc fallu passer par des barrages incertains. Les dieux du football étaient sans doute écossais durant cette période car après avoir sorti Israël aux tirs au but (0-0, 5 t.a.b. à 3) à Glasgow, c'est de nouveau par une séance fatidique que les protégés de Steve Clarke ont obtenu leur qualification face à la Serbie (1-1, 5 t.a.b. à 4) à Belgrade. Pour l'Euro, il s'agira d'élever le niveau de jeu. L'Écosse est tombée dans le groupe D en compagnie de sa voisine l'Angleterre, pour une revanche de l'Euro 1996, de la Croatie et la République tchèque.

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Le football écossais à l'image de sa sélection

Forcément, l'Écosse est déjà contente de se qualifier pour l'Euro. Elle ne fera pas partie des favorites et aura même du mal à sortir de son groupe avec les derniers 2es et 4es de la dernière Coupe du Monde, en plus des Tchèques, régulièrement présents dans les grandes compétitions. La Tartan Army ne brille pas par la qualité de son jeu mais elle a fait preuve d'une grosse abnégation et d'une solidité de groupe pour en arriver là ; les deux matches de barrages au couteau sont là pour en témoigner. L'instauration d'un 3-4-3 par Steve Clarke a aussi changé la donne. Pas vraiment dans les mœurs écossaises, ce système a leur a pourtant permis d'aligner ses meilleurs éléments sur le terrain. Tierney et Robertson, tous les latéraux gauches, peuvent ainsi jouer ensemble avec le Gunner en défense central et le joueur des Reds dans le couloir dans un rôle de piston. Car si l'Écosse est de retour sur la scène internationale, c'est aussi parce qu'elle dispose de sa plus belle génération depuis des années. En plus des grands espoirs Billy Gilmour (Chelsea), Nathan Patterson (Rangers) et David Turnbull (Celtic), tous les trois sélectionnés, il n'est désormais pas rare de croiser un Écossais titulaire dans un club du top 10 en Premier League. Et même si ces joueurs sont globalement jeunes (McTominay et Tierney ont 23 ans, Robertson a 27 ans), ils détiennent déjà les clés de la sélection. Le football de clubs s'améliore également puisque si le Celtic, qui a dominé la scène nationale de la tête et des épaules durant cette dernière décennie, s'est raté en Europa League, les Rangers ont terminé premiers de leur groupe devant Benfica et le Standard avant de s'arrêter en 8e de finale.

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Steve Clarke et l'innovation 3-4-3

À l'arrivée du sélectionneur en mai 2019, les éliminatoires pour l'Euro ont déjà débuté, et pas de très bonne manière. L'Écosse s'est inclinée au Kazakhstan 3-0, avant de se rattraper avec une petite victoire à Saint-Marin 2-0. Elle semblait repartie vers un nouvel échec mais voilà que Steve Clark débarque de Kilmarnock, avec qui il a terminé à la 3e place de la Scottish Premier League. Ses premiers matches ne sont en plus pas un cadeau car après la réception Chypre, il a dû affronter deux fois la Russie et la Belgique. Cela se solde par 4 défaites bien méritées. Forcément avec une telle entrée en matière, on lui promettait le même bilan que ses prédécesseurs. En tâtonnant, il est parvenu à se hisser en barrages où il décide de changer son système. Face à Israël puis la Serbie, Clarke met en place une défense à trois qu'il va ensuite réemployer pour les débuts de la campagne de qualification à la Coupe du Monde pour un bilan correct de deux nuls contre l'Autriche et Israël, et une large victoire face aux Iles Féroé. Si le sélectionneur a pu mettre ce dispositif en place, c'est aussi qu'il dispose de pistons très fiables sur les ailes, notamment Andrew Robertson.

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Andrew Robertson, le leader né

À 27 ans, le gaucher arrive au sommet de sa carrière. Après avoir explosé à Liverpool ces quatre dernières saisons au point de devenir l'une des références, si ce n'est la référence mondiale à son poste, Andrew Robertson s'est rapidement imposé comme un cadre de sa sélection. Devenu titulaire dès ses premières capes en 2014, il récupère le brassard de capitaine en 2018. «J'ai hâte d'essayer de ramener ce pays dans des tournois majeurs», promet-il alors. Objectif réussi. Il prend ce rôle à cœur d'ailleurs, ce qui n'étonnera personne. Alors qu'il était encore jeune, il n'a pas hésité à pousser un coup de gueule envers ses coéquipiers après une défaite contre la Russie. Depuis le passage à une défense à 3, l'ancien joueur de Dundee United joue un cran plus haut dans une position de piston, ce qui lui offre également plus d'impact sur le jeu de son équipe et convient parfaitement à ses qualités de centreurs et d'attaquants.

Le onze de l'Ecosse :

La liste des 26 :

Gardiens : David Marshall (Derby, ANG D2), Craig Gordon (Hearts), Jon McLaughlin (Rangers).

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Défenseurs : Liam Cooper (Leeds United, ANG), Declan Gallagher (Motherwell), Grant Hanley (Norwich City, D2 ANG), Jack Hendry (KV Oostende, BEL), Scott McKenna (Nottingham Forrest, D2 ANG), Stephen O'Donnell (Motherwell), Nathan Patterson (Rangers), Andy Robertson (Liverpool, ANG), Kieran Tierney (Arsenal, ANG), Greg Taylor (Celtic)

Milieux : Stuart Armstrong (Southampton, ANG), Billy Gilmour (Chelsea, ANG), John Fleck (Sheffield United, ANG), Callum McGregor (Celtic), Scott McTominay (Manchester United, ANG), John McGinn (Aston Villa, ANG), David Turnbull (Celtic)

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Attaquants : Ché Adams (Southampton, ANG), Ryan Christie (Celtic), Lyndon Dykes (Queens Park Rangers, ANG D2), James Forrest (Celtic), Ryan Fraser (Newcastle United, ANG), Kevin Nisbet (Hibernian)

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