Info FM : l’incroyable parcours du combattant de Vamara Sanogo, ce buteur français qui s’éclate en Pologne

Par Dahbia Hattabi
5 min.
Zaglebie Sosnowiec SA Vamara Sanogo @Maxppp

Une carrière de footballeur est faite de hauts et de bas. Vamara Sanogo, lui, a connu beaucoup de galères ces dernières années. Des expériences qui lui ont permis de grandir et qui ne l'ont pas empêché de réaliser son rêve : devenir footballeur professionnel. Actuellement en Pologne, l'attaquant du Zagłębie Sosnowiec enchaîne les matches et les buts. Gros plan.

«Toujours y croire, ne pas baisser les bras et surtout être toujours proche de sa famille car quand ça ne va pas, il n'y a qu'elle». Voici les conseils que donnerait aujourd'hui Vamara Sanogo à un footballeur en centre de formation. À 23 ans, cet attaquant a connu beaucoup de bas dans sa jeune carrière. Pourtant, tout avait bien commencé pour ce Français né à Saint-Denis. À 17 ans, il a intégré le centre de formation du FC Metz. Le début d'une belle aventure pensait-il. «Avant d'arriver à Metz, j'étais confiant. Je me disais que ma carrière était partie. Mais j'ai eu des moments difficiles là-bas. Je devais passer stagiaire pro et ça ne s'est pas fait. J'étais en fin de contrat et je suis rentré chez moi à Paris». Un premier coup dur pour Sanogo qui a vite compris qu'il ne pourrait pas compter sur grand monde dans ce milieu sans pitié. «Quand je jouais à Metz, beaucoup de gens autour de moi me disaient qu'ils croyaient en moi. Puis une fois que j'ai été sans club, je n'ai pas pu compter sur grand monde».

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Il a pu s'appuyer sur sa famille et notamment sur son frère. «J'ai fait quelques essais en club mais ça ne s'était pas bien passé. J'ai vécu une année sans jouer. J'étais chez moi et je m'entraînais tout seul. A un moment, je me suis dit que le foot était fini pour moi. Je ne pensais plus au ballon, mais à travailler avec mon frère qui a sa société. Ça m'occupait. Il voyait que j'étais en train de baisser les bras, d'abandonner le foot. Mais il était tout le temps derrière moi à me dire de ne pas lâcher, d'y croire encore». Un soutien familial vital. Une autre main lui a été tendue durant cette période difficile. «Olivier Kemen m'a vraiment aidé. On se connaissait depuis Metz où on partageait la même chambre. C'est un ami. Il jouait à Newcastle à l'époque. Il m'a présenté un agent qui pouvait m'aider et qui m'a fait venir en Angleterre pour faire des essais à Leicester, Wolverhampton et à Fleetwood en League One, en troisième division anglaise».

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Plusieurs coups durs en quelques mois

Une bonne nouvelle après des mois de galères. «Ces essais m'ont redonné de la force. Ça s'est bien passé à Fleetwood Town. J'ai signé mon premier contrat pro d'une année. Tout se passait bien. J'avais fait la pré-saison et le début de saison». Alors qu'il pensait que le plus dur était derrière lui, Vamara Sanogo a connu un nouveau coup dur. «Un jour avant le début du championnat, je me suis blessé au ménisque. Je me suis fait opérer puis je suis revenu quatre mois après. C'étaient les montages russes». Ce n'était pas le seul problème pour l'avant-centre. «Pendant mon absence, le coach qui m'avait fait signer s'est fait virer. Un nouvel entraîneur est arrivé et je n'entrais pas dans ses plans. En plus de ma blessure, je devais me battre pour revenir alors que c'était clairement mort comme il avait son équipe en tête. Je jouais en réserve. Parfois, on m'empêchait même d'y jouer».

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Après avoir résilié son contrat en mars 2016 et fait quelques matches à Nuneatoon Town en division inférieure, il est retourné en France. Finalement, quelques semaines après, il a paraphé un contrat en faveur du club polonais de Zagłębie Sosnowiec. «J'ai signé en deuxième division polonaise. J'étais heureux d'enchaîner les matches (5 buts en 15 rencontres, ndlr) et j'ai reçu quelques offres au mois de décembre dont une du Legia Varsovie. J'ai signé un contrat de 4 ans là-bas». Mais il a été encore trahi par son corps. «Après ma signature, je me suis refait les croisés et j'ai dû me faire opérer. J'ai fait mon retour en juillet pour participer à la pré-saison. Le club ne comptait pas sur moi et m'a envoyé en prêt au Zagłębie Sosnowiec. Nous étions en D2 et nous sommes montés dans l'élite.Je suis de nouveau prêté là-bas cette saison». Et tout semble bien aller pour lui. «Ma saison se passe bien. Je découvre la première division, je suis titulaire et je marque des buts».

Sanogo enchaîne les buts cette saison

Six au total en 11 apparitions en championnat. Ce qui fait de lui le deuxième meilleur buteur de la ligue polonaise. «J'enchaîne les matches et les buts donc c'était mon objectif en début de saison. Collectivement, je ne vous cache pas que c'est plus difficile. On est avant-dernier au classement. Il faut que je continue à marquer mais que mes buts soient décisifs pour que l'équipe puisse se maintenir. Je découvre ce championnat. Je suis agréablement surpris. C'est très professionnel. Tous les matches passent à la télé, sont médiatisés. Mes parents peuvent suivre ça de l'étranger». Ce joueur dont les qualités sont la puissance, la vitesse, la percussion et sa capacité à peser sur les défenses a de l'ambition. «Je prends les choses les unes après les autres. Il est clair que j'aspire à jouer au plus haut niveau vu que je suis ambitieux. J'espère que ça se passera bien. On fera le point en fin d'année. J'aimerais jouer dans un très bon club européen avec de super joueurs».

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Mais revenir en France n'est pas dans ses plans à l'heure actuelle, même s'il ne ferme pas la porte. Car pour le moment, le joueur représenté par Kevin Ménez et la société Nashfootball se concentre sur l'essentiel : se faire plaisir sur le rectangle vert. «Avec toutes les galères que j'ai eues, je ne joue plus au foot de la même manière, je ne ressens plus les mêmes choses. Je joue surtout pour me faire plaisir. Ce n'est que du bonus». Malgré les doutes, les blessures, les déceptions, ce fan de Drogba et Lukaku a énormément appris en tant que footballeur et en tant qu'homme. «Aujourd'hui, quand je regarde tout ce que j'ai vécu, je me dis que ça m'a forgé, ça m'a aidé. Je suis plus préparé à des situations difficiles par rapport à il y a trois ans. Je remercie ma famille, mes proches qui ont été là dans les moments difficiles. J'ai eu un vrai parcours du combattant». Un combattant qui n'a jamais rien lâché et qui veut plus que jamais rattraper le temps perdu.

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