Mino Raiola part en guerre contre la FIFA

Par Alexis Pereira
4 min.
L'agent Mino Raiola en tribune lors d'un match @Maxppp

Face à la réforme du monde des agents souhaitée par la FIFA, Mino Raiola monte au créneau. Le représentant de Paul Pogba, Erling Braut Haland ou Zlatan Ibrahimovic ne compte pas se laisser faire.

La FIFA et son président Gianni Infantino souhaite revoir le système de fonctionnement du monde des agents, mettant notamment en place un plafonnement des commissions versées par les clubs et les joueurs. Ces réformes ne sont pas forcément du goût de tous les acteurs de ce milieu. Mino Raiola en tête. Le représentant de Paul Pogba, Erling Braut Haland ou Zlatan Ibrahimovic pour ne citer qu’eux s’en est clairement expliqué lors du World Football Summit. Sur le fond et sur la forme.

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«Nous ne sommes pas à la table de la FIFA. Les joueurs n’ont jamais leur mot à dire, ils doivent obéir aux consignes d’autres. Nous ne sommes pas représentés lors de ces discussions, mais nous représentons la plus grande partie de l’industrie, les joueurs. (…) Nous sommes fatigués que des gens, sans nous consulter, nous disent ce que nous devons faire, comment nous devons agir. Si c’était bon pour les joueurs, nous ne réagirions pas de la sorte. Tout le monde voit que la FIFA réduit la place des joueurs. C’est une question de pouvoir. C’est ce que la FIFA veut», a-t-il lâché avant d’insister.

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«La FIFA a un problème, ils sont considérés comme une organisation non transparente et ils tentent de détourner l’attention vers d’autres acteurs du marché. Vous pensez que les dirigeants éduqués de clubs ne sont pas assez intelligents pour décider combien ils doivent payer pour des joueurs et leurs agents ? C’est une question de pouvoir. Nous sommes les robins des bois du football. S’il y a un plafond pour les commissions, il en faut aussi un pour les transferts, pour les salaires des joueurs, des dirigeants… C’est n’importe quoi et c’est illégal», a-t-il lancé.

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«La FIFA n’existera plus dans 10 ans»

Mais il n’en est pas resté là, continuant à pointer du doigt l’instance dirigeante du football mondial. «Ils pensent que les directeurs sportifs ne sont pas assez intelligents pour décider. C’est au club de décider, certains sont en Bourse, ce n’est pas à la FIFA de leur dire comment gérer leur club. Ils les jugent peut-être stupides. (…) Nous sommes dans un système capitaliste et M. Infantino souhaite que nous suivions le modèle nord-coréen. C’est au club de juger la valeur d’un joueur. La FIFA ne veut pas collaborer, elle veut nous imposer. Je ne reconnais pas le pouvoir de la FIFA. Ce n’est pas la FIFA qui devrait imposer sa loi», a-t-il indiqué avant d’insister.

«Avec EA Sport et FIFA Ultimate Team, la FIFA exploite les droits d’image des joueurs pour eux, pas pour le bien du football, pour la FIFA. Ils gagnent de l’argent, ils ne demandent à personne, ils utilisent cela pour continuer à prospérer sans rien distribuer. (…) Le salary cap n’a pas de sens dans le monde économique dans lequel on vit. La FIFA a 50 ans de retard. La FIFA n’existera plus dans 10 ans. Ils sont toujours là parce qu’ils divisent le pouvoir, les postes, l’argent et tout le monde est content. Il n’y a aucune transparence. Il ne font rien qui ne soit pas dans leur intérêt. Je ne serai peut-être plus dans ce business, mais la FIFA ne sera plus là dans 10 ans, je vous le dis», a-t-il envoyé, très remonté.

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Raiola regrette le procédé choisi par la FIFA pour imposer sa décision. «Il faut un nouveau système, comme ce qu’il s’est passé en Major League Soccer. La MLS a créé un nouveau système. Nous n’avons aucun compte à rendre à la FIFA. Que s’est-il passé ? Le FBI a arrêté la moitié des dirigeants et la FIFA leur a attribué le Mondial 2026», a-t-il glissé, avant d’ajouter. «Nous défendons et nous protégeons les joueurs. Il faut être un avocat, un fiscaliste, un conseiller, un père, une mère. C’est compliqué. Nous sommes un contre-pouvoir pour les clubs. Nous ne voulons pas piller les clubs, nous voulons équilibrer le pouvoir entre le club et le joueur», a-t-il indiqué avant de conclure.

«C’est un domaine très spécialisé. Il faut l’expérience et les connaissances correctes pour survivre dans ce milieu. (…) Bien sûr, nous devons améliorer des choses. Il y a des bons et des mauvais agents, comme partout. Il faut un système pour le réguler, un système de qualité. (…) Ce que nous voulons, c’est que tout le monde puisse travailler d’une certaine manière et avoir une chance de réussir». Qu’on se le dise, le super agent n’aime pas la manière de fonctionner de la FIFA et le fait savoir.

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