PSG : à quoi s’attendre avec Luis Enrique ?
Luis Enrique devrait prendre les commandes du Paris Saint-Germain dans ces prochains jours. Un choix fort de la part de Doha, et qui ne fait pas forcément l’unanimité auprès de la fanbase parisienne. Voici ce à quoi il faut s’attendre.

Le tiki-taka, oui mais…
Luis Enrique a forcément cette étiquette de coach fan de tiki-taka en raison de son passage à la tête du Barça et de la sélection espagnole. Un style de jeu que beaucoup considèrent aujourd’hui obsolète, à l’image de ce qu’on a vu lors du duel entre le Maroc et la Roja lors du Mondial, et même Pep Guardiola a dû faire évoluer son jeu. Mais la réalité est un peu différente. Luis Enrique n’est pas un fanatique du jeu de possession, loin de là. S’il veut que son équipe contrôle les rencontres et qu’il se base sur le jeu de position cruyffiste, il apprécie aussi de voir les siens jouer de façon assez directe une fois qu’ils sont dans le dernier tiers de terrain. Ses équipes sont généralement capables d’attaquer en jouant un jeu plutôt court et dans les petits espaces, mais aussi de faire mal sur les transitions, dépendant aussi des joueurs qu’il a sous la main. Luis Enrique n’est pas un entraîneur qui prône la possession stérile, même s’il est vrai que, parfois, il a un peu de mal lire les rencontres et peine à trouver des solutions lorsque l’adversaire s’adapte bien et pose des problèmes à ses hommes. Dans le contexte parisien, on peut s’attendre à voir une équipe ultra-dominatrice, en 4-3-3, avec beaucoup de responsabilité créative pour les trois milieux, aussi capables de prendre les espaces et de prendre des initiatives, et trois joueurs de devant qui permutent sans arrêt.
L’exigence au coeur du projet
Les joueurs parisiens sont prévenus, Luis Enrique est un entraîneur très exigeant. Il attend que ses joueurs se donnent à 100% à tout moment, et n’hésite pas à couper des têtes si ce n’est pas le cas. Tout joueur qui ne fera pas les efforts ou n’écoutera pas consignes du coach risque ainsi de se retrouver sur le banc. Ou pire. Luis Enrique est en plus un coach assez têtu et intense. Quand les choses vont bien, les joueurs l’apprécient et se soumettent volontiers à ses exigences. Avec la sélection espagnole par exemple, on sait qu’il y avait une union sacrée autour du coach, et que les joueurs se donnaient à fond pour lui. Par contre, on sait aussi que quand les choses se corsent un peu, comme lors de sa fin d’aventure à Barcelone, il peut être bien plus clivant et les joueurs peuvent se retourner contre lui et ne plus forcément croire en son projet… C’est à double tranchant donc. Lui même n’hésite pas à tacler un peu ses joueurs, comme lorsqu’il a expliqué regretter avoir appelé un joueur lors du dernier Mondial. Tout comme certains membres de la sélection, comme Gavi, ont été marqués en bien par son passage à la tête de la Roja et lui ont même dédié le titre de Ligue des Nations.
Le staff, très important
L’Espagnol a plutôt un profil de manager à l’anglaise. Contrairement à un Marcelo Bielsa ou à un Pep Guardiola qui veulent absolument tout contrôler, l’ancien sélectionneur ibérique n’hésite pas à déleguer à son staff. Il compte énormément sur ses hommes de main - reste à savoir qui seront les élus qui l’accompagneront à Paris - pour gérer divers aspects comme les séances d’analyses vidéo, la data, la supervision des adversaires ou la préparation physique. Luis Enrique a une vision plutôt horizontale du métier de coach, et ne se place pas forcément au-dessus de ses collaborateurs, qui ont autant d’importance que lui au moment de prendre certaines décisions. Lucho préfère surtout se concentrer sur l’aspect tactique et la gestion humaine. Il est fort probable qu’au Camp des Loges, comme il l’a fait à Vigo ou au centre d’entraînement de la sélection, il demande l’installation d’une plateforme en hauteur pour pouvoir travailler et analyser la tactique depuis un angle un peu plus élevé, communiquant avec les joueurs et ses adjoints par talkie-walkie.
Quels joueurs bénéficiraient de son arrivée ?
L’arrivée de Luis Enrique va-t-elle rabattre les cartes du côté de Paris ? En partie, oui. Certains joueurs un peu en déliquescence pourraient bénéficier de l’aterrissage de l’Asturien du côté du Parc des Princes. On pense forcément à Carlos Soler, à qui Luis Enrique avait donné beaucoup de temps de jeu en sélection. L’ancien de Valence avait d’ailleurs été plutôt performant sous les ordres de celui qui sera à nouveau son coach. Même cas de figure pour Fabian Ruiz, ou même Marco Verratti, qui a un profil assez compatible avec ce qu’apprécie Luis Enrique. Devant, on imagine que Neymar, qui a déjà évolué sous ses ordres, pourrait gagner en importance et retrouver cette liberté qu’il avait lors de ses années à Barcelone et ses premières saisons à Paris. Les jeunes joueurs devraient aussi avoir un peu plus d’opportunités que par le passé.
Du caractère
Là où Luis Enrique risque de marquer un tournant par rapport à ses prédecesseurs, c’est au niveau de sa façon de se comporter. L’Espagnol est un entraîneur particulièrement sulfureux, un peu à l’image d’un José Mourinho. Il n’hésite pas à se positionner en bouclier pour ses joueurs, cristallisant les critiques et les couvant un peu. Lui même n’hésite pas à se porter responsable des échecs de son équipe quand les choses ne vont pas bien. C’est aussi un coach qui peut parfois être assez conflictuel avec l’environnement médiatique, et qui, comme expliqué plus haut, arrive à féderer les joueurs autour de sa personne. Ses joueurs partent à la guerre pour lui, et ça peut clairement faire la différence avec ce qu’on a vu ces dernières années. Mais là aussi, il peut y avoir un effet pervers, et Luis Enrique peut aussi créer des crispations autour du PSG, ce dont l’équipe n’a pas forcément besoin, et emmener les siens dans une dynamique un peu négative et toujours dans une relation de conflit avec la presse et/ou les supporters.
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