Le FC Barcelone a-t-il vraiment besoin de Nico Williams ?
La tendance s’est inversée ces derniers jours : le Barça fonce finalement sur Nico Williams, après avoir un temps refusé de se positionner sur l’ailier basque, proche de signer l’été dernier. Mais le club catalan en a-t-il vraiment besoin ? Focus…

Il y a quelques jours encore, Deco et la direction sportive du FC Barcelone ne juraient que par Luis Diaz, l’ailier colombien de Liverpool. C’est lui qui était tout en haut de la liste de courses du champion d’Espagne en titre, à la recherche d’un renfort offensif de qualité cet été. Mais la tendance a changé, et c’est désormais Nico Williams qui est l’objectif numéro 1 des Blaugranas. Comme révélé par nos soins, un pré-accord existe même déjà avec l’international espagnol, qui rêve de rejoindre la Catalogne. Seul soucis : sa clause libératoire d’environ 60 millions d’euros (58 millions selon certaines versions, 62 selon d’autres), que le Barça ne peut pas payer cash pour l’instant. Les dirigeants barcelonais vont donc devoir trouver des solutions pour pouvoir débourser ce total, sachant que l’Athletic, en froid avec les Catalans, ne négociera pas un paiement en plusieurs échéances, et ça passera sûrement par des ventes. Mais en attendant, on peut se poser une question : Nico Williams est-il un bon renfort pour le Barça ?
Puisqu’on évoquait le prix du joueur ci-dessus, restons sur l’aspect financier. Un montant environnant les 60 millions d’euros et un salaire tout à fait raisonnable de 12 millions d’euros bruts par saison sont à l’ordre du jour ; ce qui fait du joueur de 22 ans un joli coup sur le plan purement comptable. Les joueurs de son profil, jeunes, différentiels et ayant déjà fait leurs preuves à très haut niveau et avec leur sélection partent généralement pour des montants plus élevés aujourd’hui, dépassant largement les 80 millions d’euros. Tout comme ils touchent généralement des émoluments bien plus conséquents, surtout en Premier League. Sur le papier, c’est donc un transfert très loin d’être surpayé, même s’il faut aussi prendre en compte que si débourser 60 millions d’euros pour un cador anglais ou pour le PSG reste une formalité, c’est un peu plus compliqué pour un club en difficulté financière comme le Barça.
Un secteur offensif bousculé
Sur le plan sportif, c’est aussi un très bon coup sur le papier. Les qualités du Basque sont connues de tous : c’est un excellent dribbleur, il est rapide et létal dans le un contre un, et c’est aussi un joueur qui peut garantir une grosse dizaine de buts par saison. Il est en plus capable de jouer sur les deux côtés, et a déjà des automatismes avec de nombreux joueurs qu’il fréquente en sélection comme Pedri ou Lamine Yamal. Si le Barça pouvait déjà s’appuyer sur un secteur offensif très performant cette saison, Hansi Flick recevrait une nouvelle arme plus que puissante, mais aussi nécessaire, dans la mesure où l’effectif était un peu short quantitativement devant. Des titulaires performants, un Ferran Torres qui a prouvé être un très bon joker de luxe, mais derrière, le coach allemand n’avait pas vraiment d’autres joueurs de garanties sur qui compter. En revanche, une question se pose : où jouera Nico Williams ? Il semble difficile de voir l’Espagnol sur le banc. Mais dans le même temps, difficile aussi de l’imaginer prendre la place de Raphinha, qui sort d’une saison exceptionnelle, tout comme Lamine Yamal est indéboulonnable à droite.
Pour beaucoup d’observateurs, Nico Williams viendrait pour jouer à gauche, sa position naturelle, et décalerait Raphinha vers l’axe. Le Brésilien n’y serait pas forcément dépaysé, puisque s’il est souvent à gauche sur la compo, il repique très souvent vers le centre, bien aidé par un Baldé qui a le volume de jeu pour couvrir tout le couloir derrière lui. Une ligne de trois composée de Williams, Raphinha et Lamine Yamal derrière Robert Lewandowski semble donc être la solution la plus probable, et au final, ce sont plutôt des joueurs comme Dani Olmo ou Fermin Lopez qui seraient "victimes" de l’arrivée de Williams. Une autre hypothèse, plutôt en cours de match que dès le coup d’envoi, pourrait être d’imaginer Raphinha en faux 9 à la place de Lewandowski, et Williams, Olmo et Lamine Yamal derrière. Quoi qu’il en soit, c’est un "problème de riche" pour Hansi Flick comme on a l’habitude de dire.
Le vestiaire l’attend les bras ouverts
L’autre gros point en faveur du transfert de Nico Williams est son adaptation au vestiaire, qui devrait être immédiate. Si des joueurs comme Marcus Rashford, un temps convoité, ou même Luis Diaz, auraient probablement eu besoin d’un certain temps pour s’acclimater à leur nouvel environnement, l’international espagnol n’en aura absolument pas besoin. Il est très ami avec plusieurs joueurs du Barça comme Lamine Yamal, Gavi, Fermin Lopez et Alejandro Baldé, et depuis le dernier Euro déjà, la presse espagnole soulignait qu’il ne fréquentait pratiquement que des joueurs du club catalan lors des rassemblements de la Roja. Clairement, il ne sera pas dépaysé et le vestiaire va l’accueillir les bras ouverts, d’autant plus que selon la presse locale, ce sont même des joueurs du Barça qui ont insisté auprès de Joan Laporta pour qu’il passe à l’attaque et le recrute.
Justement, le président barcelonais avait des doutes à cause des affinités de Williams avec le vestiaire blaugrana, ayant peur que les joueurs s’entendent trop bien et puissent parfois prendre les entraînements moins au sérieux et moins se concentrer sur le foot. Il faut aussi signaler que Williams est un joueur qui doit encore polir certains aspects de son jeu qui, peuvent être tolérés à l’Athletic en étant jeune, mais qui pourraient lui valoir plus de critiques au Barça dans un avenir plus ou moins proche. On pense à sa prise de décisions dans les derniers mètres parfois un peu aléatoire, ou à sa finition qui n’est pas toujours optimale. C’est aussi un joueur qui a eu quelques pépins physiques assez récurrents ces dernières années. Bien évidemment, c’est la réalité du terrain qui nous dira si Williams est un bon coup du Barça - ou non - mais sur le papier et malgré les quelques petits points négatifs cités juste avant, force est de constater qu’il y a très peu d’arguments pour critiquer cette opération…
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