L’ex du PSG Daniel Kenedy raconte comment le démon du jeu l’a dévoré

Par Alexis Pereira
3 min.
Daniel Kenedy, ici en sélection du Portugal en 2002, raconte le vice du jeu @Maxppp

Passé par le Paris SG lors de la saison 1996/97, Daniel Kenedy a livré une interview poignante au Portugal, révélant ses gros soucis avec le jeu.

Les inconditionnels du Paris SG se souviendront de Daniel Kenedy. Recruté à Benfica à l'été 1996 alors qu'il vient de disputer les Jeux Olympique d'Atlanta avec le Portugal, le polyvalent gaucher (latéral ou milieu défensif) jouera 39 matches toutes compétitions confondues sous la tunique parisienne, pour une passe décisive, avant de repartir, au pays, au FC Porto. Egalement passé par Braga, le Maritimo, l'APOEL ou encore Ergotelis, l'ancien footballeur, aujourd'hui âgé de 46 ans, s'est reconverti dans le métier d'entraîneur. Absent des bancs depuis presque deux ans et son départ de Leixões, il est sorti du silence ce lundi dans les colonnes de Record pour expliquer pourquoi.

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«Il y a quelques années, j'ai commencé à jouer au casino et le vice s'est emparé de moi», a-t-il révélé avant de poursuivre. «Tout a commencé à partir de 2002, quand je rate le Mondial (contrôle antidopage positif au furosémide alors qu'il était dans la liste des 23). J'ai pris un an de suspension et j'ai été dévasté. Je me suis séparé aussi. (...) La première fois que j'ai été au casino, c'était avec un ami et sa fiancée, pour rire. Puis j'ai commencé à y aller seul. J'ai connu plusieurs phases. Quand j'étais à l'étranger (entre 2005 et 2011), les choses se sont un peu calmées, mais quand je suis revenu... J'y allais pour passer du temps. D'ailleurs, je connais des joueurs qui vont au casino. Mais ils y vont pour s'amuser. Mais, moi, j'ai perdu le contrôle. On m'a prévenu plusieurs fois».

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«J'ai presque tout perdu...»

Mais rien n'y fait et le natif de Bissau continue à jouer et à dépenser. «Quand j'ai décidé d'arrêter, je n'avais presque plus rien. J'ai presque tout perdu au jeu. Je ne sais pas exactement combien, mais des milliers d'euros, mes économies. (...) Je ne dépensais pas des fortunes, je n'ai pas non plus énormément gagné d'argent dans ma carrière. Mais petit à petit... Ça m'a plongé dans cette situation. Je prenais une dose d'adrénaline quand je jouais. Et puis quand on n'a plus grand-chose, on fait appel à d'autres. Là, c'est l'effet boule de neige. (...) Je dois des excuses, je le ferai. (...) Niveau financier, arrivera ce qui devra arriver», a-t-il confié, aujourd'hui sur le chemin de la guérison et à la recherche de nouveaux challenges dans le monde du football.

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«Je suis remis depuis près de deux ans, mais j'ai traversé des moments très durs. Je ne vivais pas bien. Avec tout ça, j'ai perdu beaucoup. Ma famille aussi. (...) J'ai suivi une thérapie. La première étape a été d'aller au casino et d'écrire une lettre pour m'engager à ne plus y retourner. Il y a eu des réunions, j'ai beaucoup lu sur le sujet. Cela a duré un an et j'ai petit à petit été mieux. Depuis, je n'ai pas cédé, même si la tentation a parfois été forte. (...) Je mets en garde. Plus on gagne de l'argent, plus on joue facilement. On peut perdre le contrôle et la situation dégénère», a-t-il lâché, affichant ses regrets. «Si ça avait été à refaire, je n'aurais pas dépensé mon argent de cette façon, j'aurais économisé et peut-être que je serais bien aujourd'hui».

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