Ligue 1

Laurent Nicollin se lâche sur la fin de mercato chaotique de Montpellier !

En toute fin de mercato hiver, Montpellier a vu partir Mousa Tamari vers Rennes. Malgré tout, Montpellier a réussi à bloquer les départs de Joris Chotard ou Téji Savanier, non sans mal. Interrogé par le Midi Libre sur la fin de mercato du MHSC, le président du club héraultais se lâche et envoie du lourd.

Par Sebastien Denis
6 min.
Teji Savanier @Maxppp

Depuis le 23 août dernier et une défaite 6-0 au Parc des Princes face au PSG, les supporters de Montpellier ont rapidement compris qu’ils allaient vivre une saison galère. Et malgré l’arrivée de Jean-Louis Gasset fin octobre en lieu et place de Michel Der Zakarian, rien n’y fait, le club héraultais est à la peine et se traîne au fin fond de la Ligue 1. Dernier du championnat après 21 journées, à 3 points du premier barragiste Saint-Étienne à 6 points de Nantes premier non relégable, le MHSC dispose également de la pire défense de Ligue 1 avec 48 buts encaissés en 21 matches, soit le total peu flatteur de 2,28 buts encaissés par match. Une statistique terrible, d’autant que dans le même temps, Montpellier n’est que la 16e attaque de Ligue 1.

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Déjà dans le mal, le club de la Paillade n’a pas vraiment pu se renforcer sur le mercato hivernal. Pire, il s’est même affaibli avec le départ de trois éléments offensifs qui avaient marqué quasiment 50 % des buts de Montpellier en première partie de saison à savoir, Akor Adams (Séville FC), Musa Al Tamari (Rennes) et Arnaud Nordin (Mayence). Si ces trois départs ont renfloué les caisses du club (de l’ordre de 16 M€), ils ont forcément affaibli l’équipe du président Nicollin. Dans une longue interview accordée au Midi Libre, ce dernier assure s’être démené en janvier même s’il n’a rien pu faire pour conserver son attaquant jordanien parti à Rennes sacrifié pour récupérer de l’argent frais. «J’aurais aimé garder Mousa. Malheureusement, il y avait une opportunité financière de le vendre. On fait quand même une sacrée plus-value d’un joueur qu’on a acheté zéro. Pour un joueur qui a marqué combien de buts ? Je ne pousse personne dehors. Il avait des clubs au Moyen-Orient ou au Qatar. À chaque fois, qu’on lui faisait part d’une proposition, il disait non. Si Mousa n’avait pas envie d’aller à Rennes, il n’y serait pas allé. Il l’a validé. On ne lui a pas mis un fusil sur la tempe pour lui dire de signer à Rennes.»

Nicollin a bloqué le départ de Chotard pour laisser filer Tamari

Le départ d’Al Tamari à Rennes a irrémédiablement stoppé toute négociation avec Joris Chotard qui n’a pas pu rejoindre le Stade de Reims dans les dernières heures du mercato. Le vice-champion olympique a connu la même situation que celle de Maxime Estève, bloqué en janvier 2024 et finalement parti à Burnley l’été dernier. «Il y a les offres et les demandes. Quand tu n’as qu’un club, c’est compliqué de faire monter la sauce. Cet été, on a demandé un montant et on n’avait pas celui estimé, tout simplement. Quand on demande 8 ou 9 M€ et qu’on n’a que 6 M€, on dit non. Et il n’y a pas eu de retour. Cet hiver, j’ai prévenu l’agent de Joris le vendredi : "Attention, on va avoir une offre de Rennes pour Tamari". En gros, ça voulait dire que le premier club qui dégaine, le joueur partira. Dans la mesure où c’était calé pour Mousa le samedi, il n’y avait absolument aucun intérêt lundi de vendre Joris. Car j’avais plus ou moins équilibré le budget. Je n’allais pas vendre un international espoir pour me faire plaisir et brader un de mes meilleurs joueurs au montant proposé par le stade de Reims, que je respecte beaucoup. C’est très simple, c’est juste une logique économique.»

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C’est cette même logique qui a guidé Laurent Nicollin dans le dossier Téji Savanier. Le milieu de terrain de 33 ans, qui a été au cœur d’une polémique sur son salaire lors d’un match de Coupe de France, voulait quitter Montpellier pour rejoindre l’Arabie Saoudite et le club d’Al Taiwoon qui lui offrait un immense contrat comme nous vous l’avions révélé. Mais contre toute attente et au grand dam du joueur et de son entourage, Montpellier refusait alors de laisser filer le meilleur joueur du club de ces dernières saisons pour quelques centaines de milliers d’euros. Un manque de souplesse dans les négociations que Nicollin a tenu à expliquer dans les colonnes du quotidien régional : «le mercato finissait le lundi. Quelques jours avant, il est allé voir le coach. Il m’a appelé en me disant qu’il y avait une opportunité. J’ai joint l’agent : "Pourquoi pas ? Mais s’il doit partir, il me faut X millions d’euros". "Ah bon ?" Les agents sont gentils. Ils ne demandent pas au club. Après discussion avec l’agent, j’ai proposé que Téji finisse la saison, qu’il nous sauve et on fera un point au mois de juin. Téji m’a dit, "pas de souci prés’, je reste, je fais l’opération maintien". Et après on se mettra autour d’une table au mois de juin. Tout simplement», a-t-il justifié avant d’aller plus loin.

Montpellier ne s’y retrouvait pas financièrement pour Téji Savanier

«J’oblige les uns à partir et je bloque les autres ? La vie n’est pas aussi simple que ça. Il y a des choses mises bout à bout, il y a des montants. J’aurais eu un montant financier conséquent, je laissais partir un de mes meilleurs joueurs. Mais il faut avoir l’argent. Je ne vais pas le laisser partir pour partir. Ce n’est pas la fête du slip le Montpellier Hérault. Même si vous nous prenez tous pour des pipes, on essaye d’être structurés, de faire les choses correctement, d’équilibrer les budgets. Si ça rentre dans une case, on fait, on ne fait pas.» Une prise de position forte vis-à-vis de Chotard et de Savanier. Les deux joueurs, qui sont aujourd’hui deux joueurs majeurs du club, vont devoir se remobiliser pour tenter l’opération maintien du club héraultais.

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Pour y parvenir, ils pourront compter sur les deux seules recrues significatives de l’hiver, à savoir l’attaquant international algérien Andy Delort qui revient au club après une expérience plus que mitigée au Mouloudia Club d’Alger et aussi le défenseur Bamo Méité qui était à la cave durant la première partie de saison à l’OM et qui est en manque cruel de temps de jeu et de confiance. Laurent Nicollin et Montpellier sont désormais au pied du mur et les deux dernières défaites face à Lens et Strasbourg sur le même score de 2-0 ne sont guère encourageantes. Et ce n’est pas le calendrier terrible du MHSC pour les 4 prochains matches qui vont rassurer les fans de la Paillade puisque l’OL, Nice, Rennes et Lille vont se présenter devant Montpellier. Une chose est sûre, on devrait vite être fixé sur la capacité de Montpellier à rebondir. Si tel n’est pas le cas, c’est la Ligue 2 qui se rapprochera inexorablement. Une division dans laquelle le MHSC n’a plus joué depuis la saison 2008-09…

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