OL : comment en est-on arrivé là ?
C’est tout l’OL qui est abasourdi par la décision de la DNCG de rétrograder le club en Ligue 2. John Textor avait affiché sa confiance à la sortie de l’audition. Comment l’OL peut-il s’en sortir alors que son patron américain avait promis de passer cette étape sans encombre ?

« On est plutôt satisfait. La DNCG est au courant de ce qu’on a proposé. Vous pouvez le voir, notamment la vente de Crystal Palace. Tout s’est passé comme on avait prévu. On a aimé ce qu’il s’est passé cette année. On a amené beaucoup d’argent, on a fait notre boulot. J’ai assez d’argent pour assurer l’avenir », disait John Textor, la mine cependant quelque peu renfrognée, à la sortie de son audition par la DNCG. Qui n’a pas tremblé pour lâcher la sanction tant redoutée par les Lyonnais : rétrogradation en Ligue 2. Soit l’exécution de la menace qui planait depuis le 15 novembre dernier. Ce soir-là, la DNCG informait de la rétrogradation à titre conservatoire à l’issue de la saison, en Ligue 2.
Le gendarme financier expliquait alors qu’il attendait de la part de l’OL entre 100 M€ et 200 M€ à apporter d’ici au 30 juin, des garanties et de réelles perspectives, pas d’hypothétiques ventes de joueurs ou de capitaux. Dès le lendemain, John Textor organisait une conférence de presse où il s’en prenait à la DNCG, coupable de ne pas comprendre son business-model pourtant si efficace. Et il faut dire que l’homme d’affaires américain s’est donné du mal pour rentrer dans les clous. Des ventes en janvier 2025, une diminution conséquente de la masse salariale, l’apport en liquidité des actionnaires, un joli transfert de Rayan Cherki à Manchester City pour près de 42,5 M€, et même la vente programmée de ses parts dans Crystal Palace qui semblait se concrétiser avec un accord signé avec Woody Johnson, le patron des Jets de New York.
Un coup de bambou
L’OL semblait coller aux recommandations de la DNCG, et pourtant, celle-ci n’a pas hésité à concrétiser la menace. C’est tout un club qui est sous le choc, presque KO debout, en témoigne une certaine latence pour annoncer sa volonté de faire appel. John Textor, qui avait réussi à s’attirer la sympathie des supporters en s’opposant à Nasser Al-Khelaïfi concernant les droits TV, est aujourd’hui considéré comme le pire dirigeant de l’histoire du club. Que va-t-il dire pour sa défense ? Lui qui s’est rabiboché avec Nasser Al-Khelaïfi, lui qui a connu une belle joie avec Botafogo, lui qui semblait finalement si serein à l’aube d’affronter la DNCG a-t-il encore les ressources nécessaires pour se battre et sauver l’OL de la relégation administrative ?
«Notre club ne sera pas relégué… Si nous n’atteignons pas nos objectifs financiers d’ici à la fin de la saison, nous pourrions être relégués… Ce n’est pas ce qui va se passer», disait John Textor en novembre dernier. Le problème désormais, c’est que ses déclarations ne valent plus grand-chose aux yeux des supporters. En témoignent celles lâchées à la sortie de son audition tout à l’heure. Textor a-t-il encore des cordes à son arc ? Il serait totalement dépité par la décision de la DNCG, qu’il ne comprendrait pas, et attendrait d’en connaître les justifications. Il n’est pas le seul.