CAN, Algérie : un étonnant fiasco qui fait jaser

Deux matches, deux défaites... L'Algérie s'attendait à beaucoup mieux. Les Fennecs avaient retrouvé solidité et organisation depuis l'arrivée de Vahid Halilhodzic aux commandes. Ils étaient d'ailleurs présentés comme l'une des équipes favorites pour la victoire finale dans cette Coupe d'Afrique des Nations. Et pourtant, l'aventure est déjà terminée. Battus dans le temps additionnel contre la Tunisie (1-0), les partenaires de Foued Kadir, dominateurs, se sont faits surprendre hier par le Togo d'Emmanuel Adebayor (2-0).

La déception est logiquement à la hauteur des espoirs algériens en début de tournoi. «Je ressens une honte énorme. Je ne comprends rien dans le football. Il faut faire un profond mea culpa. Mais je pense qu'on s'est vu trop beau, comme certains qui voulaient jouer un football qui ne leur appartient pas. On a reçu de grosses gifles. Est-ce qu'il y a trop de pression», a lancé le sélectionneur avant de pointer du doigt certains comportements. «Certains joueurs se prennent pour quelqu'un d'autres. On n'a pas de joueurs capables de faire la différence tout seul. On est encore loin de ce profil-là», a-t-il lâché.

Mais ses joueurs, il les a choisis. Alors, les interrogations, même couvertes, pleuvent, à commencer par Ryad Boudebouz, étonnamment laissé sur le banc de touche. «Malheureusement pour moi, le coach a fait ses choix et je les respecte. Il n’y a rien à dire sur ce point. Beaucoup de gens ont spéculé sur ce sujet, mais je le répète : je ne suis pas un indiscipliné ! Je suis un compétiteur et j’aurais aimé jouer ce match, mais cela n’a pas été le cas et je respecte la décision de l’entraîneur», a regretté le Sochalien. La non-sélection de Rafik Djebbour fait également débat, alors que son remplaçant Islam Slimani a raté des situations franches qui auraient pu s'avérer cruciales.

«À chaque fois que la sélection algérienne perd vous me posez des questions sur les absents, comme ce soir sur Djebbour et Ziani. Pour vous, les absents sont toujours meilleurs que les présents. En six ans avec la sélection algérienne, Djebbour n’a jamais inscrit de but hors de l’Algérie», a justifié le coach bosnien. Sera-t-il toujours là lors des prochains matches ? La presse locale a sa petite idée, et c'est non. «Halilhodzic vit probablement ses dernières heures à la tête des Verts», titre par exemple Le Buteur. Les joueurs, eux, ne veulent pas tout jeter. «Après une défaite, c’est toujours facile de trouver des excuses ou des prétextes. Nous avons un bon groupe de joueurs qu’il faudra préserver. Il faut lui laisser la chance de s’aguerrir car l’avenir lui appartient», a par exemple expliqué Djamel Mesbah.

Même son de cloche pour Rafik Halliche. «Il ne faut pas blâmer cette jeune équipe. Elle manque d’expérience. Plusieurs joueurs disputent la Coupe d’Afrique des nations pour la première fois de leur carrière. Il faut encourager cette équipe, pas l’enterrer. Si nous avons péché dans l’efficacité, c’est à cause du manque d’expérience. Les matches que nous avons disputés vont nous aider pour les prochaines échéances, comme les éliminatoires de la Coupe du monde», a conclu le défenseur central. Le 3e match du groupe contre la Côte d'Ivoire servira à préparer l'avenir. Ou tout du moins à sauver l'honneur. L'Algérie sait ce qu'il lui reste à faire.