Info FM : la nouvelle vie de Fabrice Abriel

Par Dahbia Hattabi
5 min.
Fabrice Abriel @Maxppp

À 36 ans, Fabrice Abriel a raccroché les crampons au mois de septembre dernier. Pour Foot Mercato, l'ancien Lorientais raconte sa nouvelle vie et évoque ses futurs projets.

«J'ai eu une carrière crescendo». Au moment de feuilleter l'album souvenir de sa carrière, Fabrice Abriel a le sentiment du devoir accompli lui qui a porté plusieurs maillots dont ceux de Lorient, Nice ou de Valenciennes. Il y a de belles pages comme l'année 2010 et le titre de champion de France avec l'Olympique de Marseille, son meilleur souvenir en tant que footballeur : «C'est l'aboutissement d'une saison sur 10 mois de travail. Etre champion de France c'est un aboutissement de votre façon de vous entraîner, de votre façon d'être au quotidien dans le football». Il y a aussi eu quelques passages plus difficiles : «L'un des plus douloureux a été de quitter le PSG mon club formateur. Je n'ai pas de regrets. C'est ce qui a fait qu'aujourd'hui j'ai pu continuer à progresser. Le fait de ne pas jouer au PSG à cette époque m'a permis de jouer en L2 à Amiens. J'ai sans cesse progressé et monté d'échelon». Malgré tout, Abriel a un regret : «Si j'ai un regret, c'est de ne pas avoir pu dire au revoir aux supporters à Lorient et dire merci au club et au coach. Le merci et l'au revoir, ça a été tous les jours sur le terrain en étant à fond pour eux. A la fin, je n'ai pas pu le dire avec les mots car j'étais parti en cours de vacances en juillet. Ce n'était pas prévu que je parte. Je n'ai pas pu faire mes adieux».

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Une reconversion comme entraîneur

Ses adieux au foot, l'ancien joueur de l'OM les a faits le 9 septembre dernier alors qu'il portait le maillot de Valenciennes : «J'ai résilié mon contrat en septembre. Je n'apprenais rien avec l'entraîneur qui était en place et il n'y avait pas d'échange. J'arrivais à un moment de ma carrière où je n'avais plus envie de me prendre la tête avec certaines choses. Mais il y avait toujours du respect. C'est le professionnalisme. Mais dans la sensibilité si je ne suis pas d'accord avec son discours et lui avec mes souhaits, on s'arrête là». Les crampons raccrochés, l'ex-Niçois s'investit toujours autour de projets mettant en avant l'île de la Réunion. Très impliqué dans son association 1000 Sourires qui œuvre pour les enfants issus des quartiers modestes, il est aussi consultant pour France Ô lors des matches de Coupe de France concernant les équipes réunionnaises. «Tout ce qui permet de promouvoir mon île, je le fais avec plaisir. Ça rentre dans mon rôle d'ambassadeur de la Réunion. Je ne veux pas en faire mon métier».

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Car celui qui est né en 1979 a d'autres ambitions en ce qui concerne sa reconversion. C'est sur un banc qu'il souhaite poursuivre sa carrière. Ce qui a mis du temps à émerger dans l'esprit du natif de Suresnes : «Ce n'est pas venu naturellement. Mais dans ma carrière et les rencontres que j'ai pu faire au niveau des entraîneurs, on a souvent échangé sur mon ressenti par rapport à l'équipe. J'étais une sorte de relais. Dans les clubs où je suis passé, j'ai souvent été capitaine. Du coup, ça veut dire qu'on a une certaine compréhension, une certaine écoute par rapport aux envies du coach. Au fur et à mesure en me rapprochant de ma fin de carrière, j'étais plus dans la transmission que dans l'action. Ça m'a permis de pouvoir observer plutôt que d'agir. J'étais en soutien des jeunes joueurs qui arrivaient. C'était mon rôle de relais avec Claude Puel à Nice. On était des relais importants pour le coach. À Valenciennes je le faisais un peu ma dernière année. On arrive à sentir si on a un impact sur un jeune. A partir du moment où l'on sent qu'on a un impact et une écoute, on se dit qu'on ne dit pas forcément des bêtises. Après, il fallait apprendre à mettre les formes. C'est pour ça que la formation complète bien l'expérience que j'ai pu acquérir sur le terrain».

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S'inspirer de ses anciens entraîneurs

Car Fabrice Abriel suit depuis cette saison une formation afin d'acquérir l'aspect: «Je suis en formation pour passer le diplôme d'entraîneur, le BEF (Brevet d'Entraîneur de Football). C'est le troisième niveau. C'est une session de formation sur l'année. On doit être en pratique toute la saison, c'est-à-dire être adjoint ou entraîneur d'une équipe. Moi j'ai choisi d'entraîner une équipe de niveau PH à Escaudain, à côté de Valenciennes. Je peux mettre en pratique ce que j'apprends en cours lors des séances. Avec mon équipe, on joue la montée. On a aussi signé une convention de partenariat avec Valenciennes». L'ancien joueur de 36 ans apprend donc à un niveau inférieur avec l'idée d'avancer petit à petit comme il l'a fait durant sa carrière de joueur. Même s'il avoue ambitionner d'entraîner en Ligue 1: «C'est mon objectif». En revanche, entraîner à l'étranger n'est pas une priorité : «Comme j'ai arrêté cette année, j'ai pu voyager et voir beaucoup de choses. C'est très intéressant. Coacher à l'étranger, oui. Mais si je ne suis pas parti de la France en tant que joueur, ce n'est pas pour partir tout de suite en tant qu'entraîneur».

Fabrice Abriel va donc faire ses armes dans l'Hexagone dans l'ombre et avec humilité. Pour cela, il compte s'inspirer de tous les coaches qu'il a eu l'occasion de croiser. «Tactiquement, j'ai eu une référence en France avec Christian Gourcuff. Durant ma formation d'entraîneur, je pousse tout le monde à aller voir ce que fait Christian durant ses séances. Quand vous voyez que Zidane, Diomède ont été à Lorient... Ils n'ont pas été qu'à Lorient. Mais ils sont allés à Lorient ce qui montre bien que ce n'était pas pour rien. Sur le plan de la formation, un des meilleurs aujourd'hui est Claude Puel. Savoir lancer un joueur, le maintenir à un degré de performance, savoir le gérer et le faire progresser, c'est important. J'ai bien vu avec des joueurs comme Amavi, Maupay, Bosetti, comment il se comportait avec eux et la façon dont il les faisait travailler. En management et par rapport à sa façon de faire pour aller conquérir des choses, Didier Deschamps est l'un des meilleurs aujourd'hui avec Laurent Blanc. J'ai eu des coaches qui ont compté en France et qui ont compté pour moi aussi. J'ai appris de tous mes éducateurs depuis que j'ai commencé au PSG. Même si c'est une phrase, ça a compté». À lui à présent de transmettre son savoir avec, il faut l'espérer, la même réussite que ses mentors...

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