Coupe du monde des clubs

Une rencontre de la Coupe du Monde des Clubs tourne au fiasco total !

La Coupe du monde des clubs, censée devenir un rendez-vous majeur du football international, peine à convaincre sur plusieurs fronts. Entre stades clairsemés, ambiance inexistante et décisions d’organisation contestées, le tournoi soulève de nombreuses interrogations. L’exemple du match entre Ulsan Hyundai et les Mamelodi Sundowns, disputé dans des conditions surréalistes, illustre parfaitement les dérives d’une compétition déconnectée de sa promesse initiale.

Par Valentin Feuillette
4 min.
Orlando Inter&CO Stadium @Maxppp

La Coupe du monde des clubs, dans son nouveau format élargi, cristallise de nombreuses critiques, notamment en ce qui concerne l’ambiance générale et la fréquentation des stades. Si l’objectif de la FIFA est d’en faire une vitrine mondiale du football de clubs, la réalité sur le terrain semble bien différente. Plusieurs rencontres, y compris celles impliquant des clubs champions de leur continent, se déroulent devant des gradins clairsemés, voire vides. Cette faible affluence interroge non seulement sur le choix des lieux d’organisation – souvent éloignés des bases de supporters des clubs participants – mais aussi sur la pertinence du calendrier, parfois en décalage avec les saisons nationales. Il en résulte une atmosphère aseptisée, déconnectée de la ferveur que l’on attendrait d’un tournoi de ce niveau. La chaleur populaire, pourtant essentielle au prestige et à l’intensité d’une telle compétition, semble avoir été sacrifiée sur l’autel de l’expansion commerciale et géopolitique du football.

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Ce manque d’ambiance se ressent jusque dans le rythme et l’engagement des matchs eux-mêmes, où l’absence de public agit comme un anesthésiant. Les joueurs évoluent dans des stades surdimensionnés et vides, où chaque consigne d’un entraîneur résonne comme dans un gymnase. Ce vide sonore et émotionnel mine l’intensité que devrait incarner une Coupe du monde des clubs, censée opposer l’élite planétaire du ballon rond. L’expérience des supporters, qu’ils soient sur place ou derrière leur écran, s’en trouve considérablement appauvrie. Le spectacle sportif ne peut totalement exister sans son décor vivant : chants, applaudissements, tension collective. Ce déséquilibre entre l’ambition affichée du tournoi et sa réalité sur le terrain illustre une dissonance de plus en plus flagrante entre les grandes instances du football mondial et les attentes fondamentales du public. Le match entre Ulsan et Mamelodi, joué devant un stade évacué pour cause de tornade, en est un symbole saisissant.

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97 spectateurs seulement au coup d’envoi !

Le match entre Ulsan Hyundai et les Mamelodi Sundowns, disputé dans le cadre de la Coupe du monde des clubs 2025, restera dans les annales non pas seulement pour son issue sportive, mais surtout pour son contexte hors normes. Programmée dans le Inter&Co Stadium de 25 000 places, la rencontre n’a accueilli que 97 spectateurs au coup d’envoi, une affluence déjà étonnamment faible. Mais le véritable coup de théâtre est survenu en marge du coup d’envoi, lorsque les autorités ont ordonné l’évacuation immédiate des tribunes en raison d’une alerte à la tornade. Les spectateurs, ainsi que le personnel non essentiel, ont dû se mettre à l’abri, laissant les deux équipes s’affronter dans un stade totalement vide. Ce décor apocalyptique, accentué par un ciel menaçant et des rafales de vent, a plongé joueurs et téléspectateurs dans une ambiance aussi étrange qu’inédite à ce niveau de compétition. A la reprise de la rencontre, avec plus d’une heure de retard, 3 412 personnes ont été recensées selon les chiffres officiels. Sur le plan sportif, les Mamelodi Sundowns ont su tirer leur épingle du jeu malgré ces circonstances perturbantes.

Face à une formation sud-coréenne d’Ulsan Hyundai bien en place et disciplinée, les Sud-Africains ont fait preuve de patience et de pragmatisme. Ils ont finalement trouvé la faille grâce à une action décisive en seconde période, conclue avec sang-froid. Ce but, suffisant pour sceller le sort du match (0-1), propulse les Sundowns provisoirement en tête du groupe F. Leur performance est d’autant plus remarquable qu’ils ont su maintenir leur concentration dans un contexte totalement atypique, sans le soutien ou la pression d’un public. De son côté, Ulsan débute mal la compétition avec des regrets, n’ayant pas su concrétiser ses temps forts, et en laissant passer sa chance dans un match hors du commun où même la météo s’est invitée comme acteur principal. Alors que la FIFA persiste à faire de cette Coupe du monde des clubs une vitrine planétaire, les signaux d’alerte se multiplient : désaffection du public, atmosphères figées, matchs sans relief. À trop vouloir étendre son empreinte globale, le football de clubs semble perdre ce qui faisait sa force : l’énergie des tribunes et l’émotion partagée. Pour que ce tournoi s’impose durablement, il devra rapidement retrouver un équilibre entre ambition économique et passion populaire.

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