Recruter des joueurs en fin de contrat, vraiment une bonne idée ?

Paul Pogba, Kylian Mbappé, Antonio Rüdiger, Ousmane Dembélé, Paulo Dybala, et bien d'autres encore. La free agency 2022 - pour reprendre des termes utilisés en NBA - s'annonce monstrueuse, et c'est sûrement la première fois qu'autant de grands noms du football sont disponibles libres de tout contrat, surtout à un âge où la plupart ont encore de longues années devant eux. Mais est-ce qu'aller chercher des joueurs libres est toujours une bonne affaire ?

Par Max Franco Sanchez
4 min.
Paulo Dybala célèbre son premier but face au Zenit @Maxppp

Oui, c'est toujours une bonne affaire

Recruter un joueur de prestige libre de tout contrat, c'est toujours une bonne affaire. Difficile de le contester, surtout à l'heure où il est de plus en plus difficile d'aller piocher chez les gros clubs, qui verrouillent leurs joueurs, et où l'inflation du marché fait qu'on paye des prix démesurés pour certains joueurs qui ne sont même pas encore confirmés. Le Real Madrid va ainsi "économiser" près de 200 millions d'euros - somme que demandait le PSG pour Mbappé l'été dernier - et ne va rien payer pour un des joueurs appelés à dominer la planète foot sur la prochaine décennie. Cas de figure similaire pour les Parisiens lorsqu'ils ont enrôlé Donnarumma par exemple. Le contexte financier difficile pour beaucoup de clubs, covid oblige, rend ce type d'opération encore plus intéressant.

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Autre point à soulever : c'est le joueur qui choisi sa destination. Il n'y a donc pas de cas où un club refuse de vendre le joueur à une autre écurie pour X raisons, ou un club qui pousse le joueur à s'engager avec telle formation pour X intérêts. Le joueur signe là où il le souhaite, ce qui évite par exemple des cas comme Romelu Lukaku, qui n'avait visiblement pas vraiment envie de rejoindre Chelsea pour prendre un exemple parlant du moment. Ce qui assure, du moins en théorie, que le joueur sera à fond et ne posera pas de souci...

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Un autre aspect qu'on ne prend pas souvent en compte, et qui arrange énormément les clubs et surtout les entraîneurs, c'est que ces joueurs ont généralement trouvé leur future destination avant même d'avoir terminé la saison. Ce qui leur permet d'être opérationnels et de rejoindre leurs coéquipiers dès la reprise, et ainsi s'adapter plus facilement. Pas de longs feuilletons tout au long de l'été, qui en plus peuvent être usants mentalement pour toutes les parties, avec une arrivée en catastrophe dans les derniers jours du mercato une fois les championnats déjà démarrés.

Mais attention...

Pas de montant de transfert à payer certes... Mais souvent, les joueurs et leurs agents en profitent pour se montrer gourmands. Résultat, des salaires plus élevés que dans le cadre d'un transfert "classique", ainsi que des primes à la signature conséquentes à régler également. Sur le moyen/long terme, en cas de gros salaire et de grosse prime, recruter un joueur libre peut parfois s'avérer plus coûteux...

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Il y a aussi le risque - qui rejoint le point précédent - de voir comment les entourages des joueurs font monter les enchères. Un agent qui a plusieurs gros prétendants à ses pieds pour son poulain est en position de force et peut négocier de sacrées conditions pour son joueur. Memphis Depay en est plus ou moins un bel exemple. Certes, le Néerlandais a fait des efforts financiers pour rejoindre le Barça, mais il n'a signé que pour deux saisons, ce qui met les Catalans dans une situation délicate si on parle de l'aspect purement monétaire et contractuelle. Le joueur lui est assuré de pouvoir plus ou moins partir sans souci quand il le désire si ça venait à mal se passer en Catalogne. Et un joueur qui a déjà quitté un club gratuitement pourrait bien être amené à le refaire à l'avenir.

Puis, pour conclure, on peut se poser une question qui peut sembler simpliste, mais qui est pourtant bel et bien légitime. Pourquoi ces joueurs n'ont pas été prolongés ? Si ces joueurs sont libres, c'est aussi qu'il y a une raison. Dans beaucoup de cas, les joueurs libérés n'ont pas été prolongés en raison d'exigences salariales bien trop importantes au vu de leur niveau ou de leur âge, ou tout simplement parce que leur club d'origine ont estimé qu'ils n'étaient plus à leur place. L'exemple Sergio Ramos est particulièrement parlant : le Real Madrid n'a pas voulu s'aligner sur les demandes du défenseur, qui sortait d'une deuxième partie de saison où il n'avait pratiquement pas joué à cause des pépins physiques. On peut imaginer que les Merengues étaient parfaitement au courant des problèmes de blessures du joueur, et que ça a énormément joué dans leur décision de ne pas le prolonger.

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