OL : Sylvinho plus que jamais dos au mur

Par Dahbia Hattabi
5 min.
Olympique Lyonnais Sylvio Mendes Campos Junior @Maxppp

Déjà menacé avant la rencontre, Sylvinho est plus que jamais fragilisé à Lyon. Son avenir pourrait bien se jouer cette semaine.

18 mai 2019. L'Olympique Lyonnais officialise les arrivées de Juninho et Sylvinho aux postes de directeur sportif et entraîneur de l'équipe masculine. Un choix audacieux de la part de Jean-Michel Aulas, bien décidé à déléguer au Brésilien tout ce qui concerne le domaine sportif. En retrait, le patron des Gones a donné son aval pour le recrutement de Sylvinho, choisi par "Juni" pour prendre le relais de Bruno Genesio. Dix jours plus tard, le 28 mai, les deux nouveaux hommes forts de l'OL étaient présentés face à la presse dans l'auditorium du Groupama Stadium, bondé pour l'occasion. Quatre mois plus tard jour pour jour, le duo brésilien est au cœur d'une crise qui touche de plein fouet les Gones. Depuis le 31 août et après deux succès de rang, Lyon n'a plus gagné. Le club rhodanien est sur une série de 7 matches sans victoire toutes compétitions confondues. Samedi, les Olympiens, qui s'étaient pourtant longuement parlé lors d'une réunion organisée la veille avant l'entraînement, se sont de nouveau inclinés face au FC Nantes à domicile (0-1).

La suite après cette publicité

Sylvinho ne s'attendait pas à ce que ça soit si difficile

Une défaite au goût amer pour Sylvinho, qui cherche la bonne formule mais n'y arrive pas vraiment pour le moment, lui qui n'est pas trop aidé par ses joueurs en total manque de confiance et d'inspiration. En conférence de presse, le technicien brésilien a confié. «Nous sommes face à une situation de crise aujourd’hui. Il faut être dans une dynamique de travail pour récupérer cette confiance. Les joueurs sont stressés. Il n’y a eu que deux tirs cadrés et ils (les Nantais, ndlr) ont réussi à marquer un but. Il faut relativiser quand on joue des performances individuelles et collectives. Nos atouts et nos armes restent les mêmes. Il nous faut travailler et être plus précis devant le but. Il nous faut marquer pour avancer». Puis, Sylvinho a évoqué les difficultés qu'il rencontre, lui qui apprend le métier d'entraîneur. L'ancien adjoint de Tite a même fait un aveu de faiblesse.

À lire L’OL entre dans l’histoire de la Ligue 1

«J'ai toujours dit que le chemin serait long et difficile. On est en plein dedans. Je ne m'attendais pas à ce que ça soit aussi difficile, je vous l'avoue. On a de bons joueurs. Il y a de la technique, il y a de bons milieux de terrain, de bons défenseurs, de bons attaquants. Un excellent gardien également. Ce n'est pas normal cette situation. On est aujourd'hui dans une crise de résultats, de performances. Il y a un manque de confiance évident». Menacé, Sylvinho peut compter sur le soutien de son directeur sportif. Même si Juninho n'exclut rien concernant l'avenir de son coach. «Une semaine décisive ? Je ne peux pas dire à 100% mais oui vous connaissez le foot. Quand tu es là, que tu es sur une série où tu ne gagnes pas, que tu ne produis pas de jeu, que tu ne donnes pas satisfaction à tes supporters, que tu ne donnes pas satisfaction à tout le monde, bien sûr que si vous étiez à notre place vous feriez pareil. C'est comme ça le foot». En désaccord avec son entraîneur sur certains choix (Sylvinho préférerait mettre Memphis en 9), "Juni" a reconnu que le message de Sylvinho ne passait peut-être pas totalement auprès du vestiaire lyonnais.

La suite après cette publicité

Un message qui passe encore ?

«On va se poser la question, si le message continue à passer. Mais je ne pense pas que ça soit la faute du coach seulement. Nous sommes un staff. Un staff qui est ici depuis un long moment, qui connaît tout le monde. Donc il faut que tous assument un peu leur rôle. C'est vraiment facile de dire c'est seulement le coach. On travaille tous ensemble. Chacun a sa part de connaissances. Les joueurs doivent aussi réagir. Est-ce qu'on a un leader sur le terrain ? Je cherche. On a discuté, on discute souvent. Je ne parle pas souvent avec vous mais j'ai déjà parlé trois fois avec les joueurs. Hier, ça s'est très bien passé. Beaucoup de joueurs se sont exprimés. On a eu des discussions ouvertes. Au moins huit ou neuf joueurs ont donné leur avis. On est ouvert, on respecte. Il y a la hiérarchie. Quand ça ne marche pas, il faut aussi accepter le fait qu'on doive écouter les joueurs. C'est ce qu'on a fait hier avant l'entraînement. Je suis parti beaucoup plus serein, plus tranquille. Je pensais qu'on allait voir un autre visage cet après-midi».

Même si cela a été un peu mieux sur certains points, c'est encore très insuffisant voire médiocre par moment. Au-delà du jeu où il n'arrive pas à tirer le meilleur de chacun et à bien faire jouer son équipe, Sylvinho doit aussi composer avec un vestiaire où ses choix ne sont pas toujours très bien compris. Le technicien brésilien n'explique pas forcément ses décisions, ce qui n'est pas très bien accueilli par certains éléments nous a-t-on fait savoir. Quoi qu'il en soit, l'entraîneur de l'OL demeure sur la sellette mais rien n'est encore décidé à écouter Juninho. « Nous tous, nous sommes un staff. C’est vrai que le coach c’est le premier (à être mis en avant), c’est la loi du foot. C’est lui qui est sur le banc, c’est lui qui a le dernier mot. Mais ce n’est pas juste non plus de ne pas penser à tout un staff qui est là depuis un bon moment aussi. Nous sommes tous ensemble. Bien sûr, quand tu ne gagnes pas, si tu es à la place du président, tu aurais fait la même chose je pense, non ? C’est comme ça que ça marche le foot. Ça ne veut pas dire qu’on va changer, mais ça veut dire qu’on va se remettre en question nous tous. Est-ce que le message va passer si on continue à insister ? Que ce soit mon message, celui du coach ou du staff ». Il faudra bien qu'il passe cette semaine où l'OL va affronter Leipzig et l'ASSE, un autre club en crise.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité