PSG : l'intégration réussie de Thomas Tuchel

Ses anciens joueurs l'aiment ou le détestent. Ses dirigeants précédents ont parfois eu des mots durs à son encontre après une aventure commune mal finie. De quoi penser que Thomas Tuchel est un personnage clivant, que l'on suit ou que l'on repousse. Pourtant, depuis sa nomination sur le banc de touche du Paris Saint-Germain le 14 mai dernier, l'entraîneur allemand diffuse de très bonnes ondes autour de lui. Lorsque la personnalité d'Unai Emery faisait parfois tiquer certains employés du club de la capitale, Tuchel est lui jugé comme un homme chaleureux, qui s'intéresse aux autres.

Agé de 44 ans, l'Allemand ne veut pas rater son intégration au sein du club et sait avoir des mots pour tous ou presque. Pour mieux faire passer de futures exigences ? Pour l'instant, sur les prés, cela se goupille bien. Bien sûr, il y a eu cette défaite face au Bayern Munich (1-3) à Klagenfurt en Autriche. Mais au regard de l'effectif mis à sa disposition et du jeu proposé par ce PSG ter, il était plutôt content du résultat. Non, on parle là de ses séances d'entraînement qui, comme annoncé, sont aussi diverses que denses.

Une complicité visible avec les joueurs

Appliqué et méthodique, Tuchel débarque avant tout le monde, parfois 1h30 en avance, comme cela a été le cas lors du premier entraînement à Singapour. On le sent désireux de faire partager sa philosophie à tous et cela commence par le staff. On l'a vu plusieurs fois en discussions intenses avec Zoumana Camara, l'un de ses adjoints, pour détailler le pourquoi d'un exercice proposé aux joueurs. Attentif à la préparation athlétique, il ne lâche pas ses ouailles du regard, parfois assis sur un ballon quelques mètres plus loin. Puis il rentre en action lors des mises en place. Et là c'est le grand show, parfois digne de Luis Fernandez et de ses bras s'agitant dans tous les sens.

Il interrompt les exercices régulièrement, rappelle ses exigences en français (« deux touches de balle au milieu seulement » lors d'un jeu de conservation), replace, félicite. Depuis l'arrivée à Singapour, malgré une chaleur étouffante, il a proposé des séances assez longues, où l'exploitation de la largeur du terrain semble être le leitmotiv. Dans le système à 3 derrière qu'il propose, il s'attache aussi au timing des appels des pistons dans les couloirs. Il assure cependant ne pas encore avoir choisi le schéma tactique dans lequel il fera évoluer son équipe une fois les grands absents de la tournée de pré-saison revenus.

« Je vais simplement vous dire que c'est un entraîneur qui est proche de ses joueurs. On est dans le processus où on apprend à le connaître et il apprend à nous connaître aussi. Pour le moment, tout se passe bien. C'est vrai qu'il communique beaucoup avec ses joueurs, qu'il essaye de nous imprégner de sa philosophie de jeu », a expliqué Lassana Diarra vendredi en conférence de presse. Un Lassana Diarra pourtant replacé au cœur de la défense centrale, ce qui n'est pas toujours bien accepté par les milieux de terrain. Mais entre les deux hommes présents ce jour-là devant la presse, une certaine complicité apparaît déjà, avec quelques accolades et des compliments réciproques. Une scène qui ne se voyait pas sous l'ère Emery. La preuve que Thomas Tuchel a su réussir ses débuts au sein de son nouveau club.