Info FM, Zacharie Boucher : « Je ne suis pas sur le départ et je veux regagner ma place »

**Foot Mercato : Vous venez de débuter la saison en tant que numéro 1 à Auxerre. Puis après deux matches, tout a basculé pour vous. Comment l'expliquez-vous ? Comment vivez-vous cette situation ?

Zacharie Boucher** : L'explication est simple. Aujourd'hui, l'AJA, qui est un grand club de Ligue 2, a des ambitions et ne peut pas se permettre de prendre six buts en deux matches. Après, ce n'est peut-être pas forcément de ma faute. Mais je suis le dernier rempart. Le coach (Pablo Correa) a décidé de prendre les devants et de modifier certaines choses. Il a décidé de changer de gardien. C'est respectable et moi je le respecte. Il a fait ce qui lui semblait bon pour l'équipe. Moi, mon objectif en tant que joueur de l'AJA, c'est que le club se porte bien et qu'on ait des résultats. Le choix est respectable et je le respecte. Le coach décide. C'est tombé sur moi. Je n'ai pas forcément bien pris la chose au départ. Forcément, quand vous êtes joueur de foot vous voulez être sur le terrain. C'est un peu compliqué. Je n'ai pas bien vécu les choses depuis une semaine. Mais c'est comme ça et il faut l’accepter.

*FM : Le coach, Pablo Correa avait pourtant dit en début de saison en parlant de vous : «Ce sera lui qui va débuter. Il a ma confiance et je ne changerai pas de gardien tous les trois matches»*. Avez-vous eu des explications ?

Z.B** : Non, on n'a pas eu forcément d'échanges. Mais je n'ai pas forcément envie de revenir là-dessus. C'est surtout le futur qui m'intéresse. Comment ça s'est passé, ce qu'il s'est dit... au final c'est de la littérature et ça ne fait pas avancer la situation. Moi, ça ne m'intéresse pas. Aujourd'hui, la situation est claire. Je ne suis pas du groupe aujourd'hui. Je n'ai pas été non plus dans celui contre le Gazélec en Coupe de la Ligue. Mais cependant, j'ai encore un contrat à l'AJA (jusqu'en 2020, ndlr). J'ai encore deux années. Comme tous les joueurs qui sont sur le terrain, on est en concurrence. J'ai payé cette concurrence-là. À moi de faire en sorte de regagner ma place aux entraînements, ce que j'essaye de faire actuellement, et rester le plus professionnel possible. Ce n'est même pas rester professionnel. C'est aller s'arracher à chaque entraînement, saisir toutes les opportunités que je peux avoir pour montrer que je suis encore là.

**FM : Comment se passe votre quotidien à présent ? Etes-vous en marge du groupe, dans le loft ? Est-ce que cela vous apprend aussi des choses personnellement ?

Z.B* : Oui, forcément. J'ai pris un peu de recul. Comme je vous ai dit, je n'ai pas très bien vécu la situation. Après, c'est normal. Quand on vous dit que vous n'allez pas être dans le groupe, vous n'allez pas recevoir cette nouvelle avec un grand sourire en disant : "oui, c'est tout à fait normal*". Si on est un minimum compétiteur, c'est normal de réagir en étant un peu sur les nerfs. J'ai pris du recul cette semaine sur la situation. Il fallait peut-être en passer par là. Ça fait partie du lot de la vie des sportifs de haut niveau. Je n'échappe pas à la règle. Je garde le cap et je suis très serein dans ma tête. Aujourd'hui, mon objectif est de regagner ma place sur le terrain. C'est en travaillant et en donnant tout, quand j'aurais des opportunités, que je regagnerai ma place.

**FM : Etes-vous sur le départ ?

Z.B**: Aujourd'hui, je ne suis clairement pas sur le départ. Il y a beaucoup de choses qui se disent en ce moment. Mais je ne suis pas sur le départ. Ce n'est pas ce qui me préoccupe aujourd'hui. J'ai un agent qui s'occupe de la situation. Oui, j'ai perdu ma place aujourd'hui. C'est un moment compliqué de ma carrière et de mon expérience à l'AJ Auxerre. Mais j'ai encore deux ans de contrat. Il n'y a pas d'urgence à avoir. Il va falloir se battre pour gagner sa place et je suis prêt à le faire. Mon objectif et mon seul leitmotiv sont de regagner ma place à l'AJA. C'est ce que j'ai en tête. Je veux me battre pour ça.

**FM : Pourtant, le club se serait mis apparemment mis à la recherche d'un nouveau gardien. Vous a-t-on demandé de trouver un point de chute ailleurs ?

Z.B** : Il y a des choses qui se sont dites forcément. Je suis au courant que l'AJA recherche un gardien parce qu'on me l'a dit. Je sais que la hiérarchie a changé, il n'y a pas de problème. On me l'a dit, on me l'a fait savoir. Le club a eu le respect de me le dire. Je sais qu'il y a possibilité qu'un gardien débarque. Moi, je n'ai pas peur de la concurrence. On fait aussi ce métier pour relever des challenges. Aujourd'hui, j'ai un défi à relever et je vais faire en sorte de le relever.

**FM : Votre situation pourrait évoluer d'ici le 31 août. Vous préparez-vous aussi à partir ?

ZB** : Si demain le club me demande de partir, ben il me demande de partir. Je ne vais pas foncer dans un mur. Pour le moment, ça n'a pas été le cas. On ne pas demander de partir avant le 31 août. On ne m'a pas fixé d'ultimatum. Je fais partie du club. J'ai perdu ma place mais je me bats pour la regagner. (...) Mon agent s'occupe de ça. Moi, je m'occupe du terrain. Mon job aujourd'hui est de regagner ma place. Tout peut se passer après. Mais mon objectif premier c'est de me battre pour retrouver le terrain. S'il y a un changement, mon agent me tiendra au courant et on verra.