Des nouvelles de… Victor Ikpeba
Bien qu'aujourd'hui décriée, la Ligue 1 a pendant un certain temps raffolé de joueurs de génie, étant à eux seuls, capables de faire lever les foules. Si désormais, l'attirance de stars majeures dans le championnat paraît plus complexe, il fut un temps où ces dernières inondaient les pelouses de la feu première division.
À l'heure où les vedettes africaines sont de plus en plus courtisées par le Vieux Continent, la France demeure une destination privilégiée pour ces talents en quête de reconnaissance. Cette tendance si spécifique résulte du fait que nombre d'entre eux se sont imposés comme des fers de lance du championnat hexagonal, qu'ils ne quittaient uniquement après avoir fait le tour de la question.
Parmi eux, Victor Ikpeba, de son vrai nom, Victor Ikpeba Nosa. Si on associe généralement l'attaquant nigérian aux heures de gloire de l'AS Monaco, il ne faut pas pour autant oublier que c'est en Belgique qu'il s'est révélé, sous les couleurs du RFC Liège. Vif et très adroit devant les buts, il a contribué à la victoire de son pays lors de la coupe du Monde des moins de 20 ans, alors à peine âgé de 16 ans. Sa maturité précoce lui vaut la chance d'être enrôlé par les dirigeants du club Liégeois, qui pendant quatre ans, vivront au rythme de ses performances. Avec la formation belge, il ne remportera pourtant que la Coupe de Belgique en 1990, avant de s'envoler sur le Rocher monégasque. Victor Ikpeba a alors 20 ans.
Des récompenses à tout va
Sa faste période avec l'ASM durera six saisons. Six saisons pendant lesquelles le natif de Bénin City illuminera le championnat de France, à la manière d'un Japhet' N' Doram ou d'un George Weah. Son sourire et son talent demeurent à jamais gravés au Stade Louis II, heureux d'avoir pu contribuer à l'éclosion de la perle nigériane. Sous les couleurs de Monaco, Victor Ikpeba inscrira 76 buts pour un total de 222 rencontres disputées, toutes compétitions confondues. Toujours très utile dans l'effectif, il participera activement à la conquête du titre de 1997, date à laquelle il est élu Ballon d'Or Africain, un an seulement après avoir obtenu le titre de champion olympique avec les Super Eagles.
Désireux de s'imposer en Europe, il quitte la France en 1999 pour la Bundesliga et le Westfalenstadion de Dortmund. Il ne restera pourtant que deux petites années au Borussia, ne retrouvant pas ses qualités d'antan, dans un championnat certainement plus physique à l'époque. En trois campagnes, le buteur africain a connu autant de clubs que depuis son émergence chez les professionnels. Entre 2001 et 2004, il porte successivement les couleurs du Bétis Séville, de Tripoli et de Charleroi. Une lente descente aux enfers.
Une carrière à son image
La disparition de sa femme dans le courant de l'année 2000 n'est certainement pas étrangère à la mauvaise passe traversée par l'ancien Monégasque. Du jour au lendemain, ce dernier s'est retrouvé seul à élever ses trois enfants et ce n'est qu'en 2005 où il décide de s'envoler vers le Qatar et d'évoluer à Al Sadd Doha, moyennant d'importantes indemnités et avec le même désir de retrouver les joies du ballon rond. Malheureusement pour lui, l'amour du football l'a perdu et il décide de mettre un terme à sa carrière, après 16 ans de bons et loyaux services. Demeurant loin de son passé de footballeur, l'homme a cependant toujours laissé un souvenir impérissable dans l'esprit des supporters, à qui il a procuré de nombreux riches instants de joie, à l'image de sa personnalité.