OM-OL : le coup de gueule assassin de Corentin Tolisso et Fabio Grosso

Par Hanif Ben Berkane - Dahbia Hattabi
5 min.
Tolisso (OL) @Maxppp

Présent en conférence de presse ce vendredi, Corentin Tolisso a évoqué la décision de la LFP de ne pas sanctionner l’OM après les incidents du 29 octobre dernier. Le milieu français est furieux tout comme son coach.

Le 29 octobre dernier, l’Olympique Lyonnais a vécu une soirée difficile. Le bus des Gones a été caillassé alors qu’il se rendait à l’Orange Vélodrome. Fabio Grosso a été gravement touché à l’oeil. Il a d’ailleurs failli en perdre l’usage, lui qui a eu besoin de 12 points de suture. Son adjoint, Raffaele Longo, a aussi été blessé. Dans la foulée, la Ligue de Football Professionnel avait décidé d’annuler cette rencontre. Une rencontre qui devrait finalement se jouer le 6 décembre prochain dans l’enceinte marseillaise. Les supporters phocéens devraient être de la partie. Ce qui ne sera a priori pas le cas des fans des Gones, puisque certains d’entre eux se sont fait remarquer en tribunes fin octobre pour avoir multiplié les chants racistes, les saluts nazis et les cris de singe.

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Une décision choquante

L’OL, qui essaye de chasser ces "supporters" qui font plus de mal que de bien, attendait d’en savoir plus sur les diverses sanctions. Concernant ses fans, le club sera fixé le 22 novembre prochain. En ce qui concerne les incidents avec le bus, la LFP a décidé de ne pas punir l’OM, qui n’est responsable que de ce qu’il se passe dans son stade. Ulcérée, l’écurie de John Textor a décidé de faire appel et pourrait même aller jusqu’à saisir le CNOSF. Nous n’en sommes pas encore là. Mais les pensionnaires du Groupama Stadium sont scandalisés. Vincent Ponsot a d’ailleurs expliqué pourquoi le club a décidé de faire appel. De son côté, Corentin Tolisso a avoué être choqué par une telle décision.

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«À Marseille cela nous a encore plus soudé, c’était un événement marquant. On a été solidaire et on a pris la décision tous ensemble (de ne pas jouer). Je ne comprends pas l’absence de sanction. C’est une décision qui n’est pas réfléchie. Je ne sais pas si on se rend compte que notre coach a failli perdre un oeil, je trouve fou qu’il n’y ait aucune sanction. J’ai vraiment eu peur depuis l’intérieur du bus. Il va se passer quoi quand on va y retourner? On nous a dit que la sécurité avait été optimale et que tout allait bien se passer quand on y est allé la dernière fois. Qui nous dit que cela ne se reproduira pas? Notre coach a failli perdre un oeil, on fait quoi s’il y a pire? On fait quoi si les vitres sont encore cassées ? »

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Tolisso est sidéré

Il poursuit : «je trouve vraiment très très fou qu’il n’y ait pas de sanction. Je suis père de famille et je punis les enfants quand ils font des bêtises. Là ils (à Marseille) ont fait des bêtises et ils ont aucune sanction. Ce n’est pas logique. Je ne comprends pas cette décision. Les vitres ont été pétées, des projectiles auraient pu arriver. Je ne vois pas ce qu’il faut attendre pour qu’il y ait des sanctions.» Si la LFP persiste, les Olympiens envisageront-ils de boycotter la rencontre et de ne pas se rendre à Marseille, eux qui sont dans une situation inconfortable au classement ?

«Aujourd’hui, je ne vais pas vous mentir, on n’a pas eu le temps d’en parler. Mais on en parlera peut-être durant les prochains jours ou pendant la trêve. Là, il y a Rennes. Donc je ne peux pas vous dire oui ou non. […] Ce problème peut se passer en France ou n’importe où ailleurs. C’est aberrant de ne pas avoir de sanctions. J’étais dans le bus à ce moment-là, j’ai eu peur. Il se passe quoi si un joueur perd un oeil et arrête sa carrière ? Je trouve cette décision incompréhensible.» Il n’est pas le seul puisque de nombreux dirigeants et supporters du club sont sidérés par cette décision de la LFP, qui risque d’ouvrir la porte à certaines dérives.

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Grosso ne veut pas rejouer à Marseille

Comme tout le monde, Fabio Grosso est scandalisé. «Je n’avais pas pensé à ça. J’étais presque sûr qu’on ne devait pas aller chez eux. Je ne pensais pas que quelque chose comme ça pouvait arriver. C’est inadmissible pour moi. On est professionnel et on attend les décisions finales. On se concentre car on ne veut pas d’autres excuses car on veut faire remonter l’équipe. Je pensais qu’il ne fallait pas revenir à Marseille. Ce n’est pas le cas, c’est une chose grave qui est arrivée, ça ne peut pas passer comme quelque chose de normal. Donc ça ne doit pas être simple. C’est grave et il faut appliquer des meilleures décisions. Après, on verra ce qu’on fera. Pour moi c’est clair, il ne faut pas rejouer la bas. Quelque chose inadmissible a eu lieu, et il faut prendre des décisions fortes. »

Le coach a ajouté : «et un jour ça ne sera pas l’œil mais encore plus grave. Il ne faut pas attendre ça. J’ai vu que l’OM a joué à la maison sans supporters de l’équipe adverse ensuite. Je n’ai rien contre Marseille, les joueurs, le club où les dirigeants. Il y a eu quelque chose à coté du stade qui n’a pas le droit de se passer. On peut pas penser qu’on joue un match après ça. Il faut une décision forte. je n’ai rien d’autre à dire, car c’était difficile à vivre. Je n’ai pas pensé à l’idée de ne pas jouer si c’était maintenu tellement je ne pensais pas qu’ils oseraient faire rejouer la rencontre au Vélodrome. Le club a fait appel, c’était important. C’est l’ensemble du groupe qui ne se sent pas protégé.»

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L’Italien en porte encore les stigmates sur son visage. «Je me sens mieux, mais c’est un événement marquant physiquement et mentalement à l’intérieur. J’espère que ça ira mieux et ça m’a beaucoup touché. On part pour faire du football, pour revenir à notre niveau. Et la on passe à travers. On est plus dans le sport et ça concerne la vie. Il ne faut pas rigoler avec la vie des gens. Si on ne prend pas de décisions fortes, ce n’est pas sérieux. J’ai vécu quelque chose difficile à vivre.» Malgré cela, la LFP compte suivre le règlement à la lettre.

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