Euro 2024 : ce qu’il faut savoir de la Slovaquie

Par Jordan Pardon
5 min.
@Maxppp

Équipe surprise et poil à gratter lors des qualifications, la Slovaquie s’apprête à disputer son troisième Championnat d’Europe de suite, après 2016 et 2021. Avec des individualités intéressantes et un collectif solide mais peut-être vieillissant, les Sokoli auront une carte à jouer dans leur poule.

Le parcours de préparation et le groupe

Pour la troisième fois de son Histoire, et la troisième de suite, la Slovaquie va participer à un Championnat d’Europe cet été (14 juin - 14 juillet en Allemagne). 2es d’un groupe de qualification relativement homogène sur le papier, aux exceptions du Portugal, bien supérieur, et du Liechtenstein, bien inférieur, les Sokoli (« Les Faucons ») ont directement validé leur billet sans passer par la case barrage. Durant leur campagne, les joueurs de Francesco Calzona n’ont jamais véritablement tremblé (22 points sur 30 possibles), dominant entre autres, la Bosnie-Herzégovine d’Edin Dzeko, ou l’Islande.

La suite après cette publicité

Seuls les coéquipiers de Cristiano Ronaldo ont été en mesure de s’en défaire (défaite 1-0 à Bratislava, et défaite 3-2 à Porto). Cet été, c’est dans la poule de la Belgique, l’Ukraine et la Roumanie, que tentera de briller la 48e nation mondiale au classement FIFA. Si les Diables Rouges semblent se dessiner comme les favoris de ce groupe E, deux autres strapontins seront à décerner pour les 1/8es de finale : celui du 2e, et potentiellement celui du 3e, à condition qu’il fasse partie des quatre meilleurs troisièmes. Un objectif loin d’être insurmontable, donc.

À lire Brentford : le départ d’Ivan Toney remis en cause

Les qualités et faiblesses

C’est dans un costume d’outsider que débarqueront donc les Slovaques cet été en Allemagne. Mais comme lors des qualifications, c’est sans complexe qu’ils aborderont chacune de leur rencontre. Pour ça, Francesco Calzona pourra s’appuyer sur ses cadres, dont certains tutoient au quotidien le très haut-niveau. On peut notamment penser à Milan Skriniar, malgré une saison décevante au PSG, David Hancko, de Feyenoord, Stanislav Lobotka, champion d’Italie avec Naples en 2023, ou encore le gardien de Newcastle, Martin Dubravka, prépondérant dans la réussite de son équipe lors des qualifications (la Slovaquie n’a encaissé que 8 buts en 10 rencontres). Conjugué à cela un collectif bien huilé, composé d’individualités habituées à la sélection depuis une demi-douzaine d’années, la Slovaquie aura des arguments à faire valoir.

La suite après cette publicité

Néanmoins, le sélectionneur Calzona en est bien conscient : il faudra gommer certaines choses pour espérer faire déjouer les pronostics. Et l’absence de réel buteur pourrait notamment être un frein. Lors des qualifications, l’Italien a sans cesse retouché sa ligne d’attaque, faute d’avoir à sa disposition un joueur capable de se muer en véritable leader offensif. C’est l’ailier du Sparta Prague, Lukas Haraslin, qui a terminé meilleur buteur de sa sélection en qualifications (3 buts). Polievka, du Banska Bystrica, et Bozenik, de Boavista, se sont eux partagés les miettes au poste de numéro 9, mais aucun n’a véritablement éteint le débat. Autre inconnue à l’aube du tournoi : la capacité pour les dinosaures de l’équipe, comme Robert Mak (Sydney FC) ou Juraj Kucka (Slovan Bratislava) d’enchaîner les matches tous les trois jours.

Le sélectionneur : Francesco Calzona

Modeste joueur dans les années 1980/90, Francesco Calzona a écumé les divisions amateurs du football italien avant d’émerger comme entraîneur. C’est en 2004 qu’il entame une reconversion, mais d’abord dans le football amateur, car Calzona est un véritable profil «foot d’en bas». En 2007, alors représentant commercial dans un café, il rencontre Maurizio Sarri, promoteur financier d’une banque. Et là, tout décolle. Calzona devient l’adjoint du technicien italien en Serie B, à l’US Avellino, et le suit pendant huit saisons, jusqu’à Naples en 2018.

La suite après cette publicité

D’autres expériences en tant qu’adjoint d’Eusebio Di Francesco, à Cagliari, puis de Luciano Spalletti, une nouvelle fois à Naples, suivent. Mais c’est en 2022 que sa carrière prend une toute autre dimension avec cette nomination à la tête de la sélection slovaque, après avoir été contacté par Marek Hamsik, qu’il avait côtoyé à Naples. Une véritable réussite puisqu’il qualifie la Slovaquie à l’Euro 2024, avant d’être nommé à la tête de Naples, en février 2024, pour succéder à Rudi Garcia. Comme lors de la campagne de qualification, c’est dans un 4-3-3 que devrait s’articuler l’équipe de l’Italien.

La star : Milan Škriniar

On aurait pu citer le milieu de terrain de Naples Stanislav Lobotka dans cette catégorie, mais au regard du vécu des deux hommes, il n’y avait pas vraiment photo. Malgré une première saison décevante au PSG, Milan Škriniar reste l’un des défenseurs centraux les plus réguliers d’Europe depuis 5 ans. Champion d’Italie avec l’Inter en 2021, membre de l’une des défenses les plus solides d’Europe et promu capitaine chez les Nerazzurri, le Slovène a roulé sa bosse. À 29 ans, il s’apprête donc à disputer son troisième Euro avec l’espoir de sortir des poules, comme en 2016. Capitaine depuis la retraite internationale d’Hamsik en 2022, le Parisien sera forcément la tête d’affiche de cette sélection ambitieuse.

La suite après cette publicité

L’attraction : Leo Sauer

Issu de la génération 2005 comme Mathys Tel, Arda Güler ou encore Vitor Roque, Leo Sauer sera probablement l’un des plus jeunes joueurs de cet Euro. À 18 ans, l’ailier gauche de Feyenoord s’est révélé comme l’une des promesses du Championnat néerlandais cette saison. S’il n’était pas un titulaire à part entière du onze d’Arne Slot, le natif de Bratislava a pu disputer 12 rencontres d’Eredivisie, avec à la clé un bilan plus qu’honorable (2 buts et 3 passes décisives en 264 minutes de jeu). Ailier déséquilibrant, créatif, et impressionnant athlétiquement, il est notre attraction pour cette sélection slovaque. Rien n’indique qu’il sera titulaire (il ne compte qu’une sélection), mais il a montré en Eredivisie sa capacité à briller dans un costume de supersub.

Le calendrier de la Slovaquie

  • Belgique - Slovaquie : le lundi 17 juin, à 18 heures, au Deutsche Bank Park

  • Slovaquie - Ukraine : le vendredi 21 juin, à 15 heures, à la Merkur Spiel-Arena

  • Slovaquie - Roumanie : le mercredi 26 juin, à 18 heures, au Deutsche Bank Park

La liste de 32 joueurs :

Gardien : Marek Rodak (Fulham), Henrich Ravas (New England Revolution), Martin Dubravka (Newcastle) et Dominic Takac (Spartak Trnava)

Défenseurs : Sebastian Kosa (Spartak Trnava), Milan Skriniar (Paris Saint-Germain), David Hancko (Feyenoord), Denis Vavro (Copenhague), Adam Obert (Cagliari), Norbert Gyömber (Salernitana), Vernon De Marco (Hatta Club), Michal Tomic (Slavia Prague), Matus Kmet (AS Trencin) et Peter Pekarik (Hertha Berlin)

Milieux : Stanislav Lobotka (Napoli), Laszlo Benes (Hambourg), Patrik Hrosovsky (Genk), Ondrej Duda (Hellas Vérone), Matus Bero (Bochum), Tomas Rigo (Banik Ostrava), Jaraj Kucka (Slovan Bratislava), Dominik Holly (Jablonec), Tomas Suslov (Hellas Vérone) et Jakub Kadak (Lucerne)

Attaquants : Lukas Haraslin (Sparta Prague), Leo Sauer (Feyenoord), Ivan Schranz (Slavia Prague), Lubomir Tupta (Slovan Liberec), David Duris (Ascoli), Robert Bozenik (Boavista), David Strelec (Slovan Bratislava) et Robert Polievka (Dukla Banska Bystrica)

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité