Liga : Almería, l'invité surprise qui risque de dynamiter le mercato estival

Par Max Franco Sanchez
5 min.
Liga : Almería, l'invité surprise qui risque de dynamiter le mercato estival @Maxppp

Promu en Liga ce week-end, le club du sud de l'Espagne a tout pour réaliser un joli mercato et s'installer durablement dans l'élite du football ibérique.

À moins d'être un mordu de foot espagnol, un admirateur d'Unai Emery ou d'avoir passé des étés au bord de ses plages, le nom d'Almería ne vous dit probablement pas grand chose. Dimanche soir, ce club andalou dont le principal fait d'armes historique est d'avoir évolué quelques saisons en Liga pendant les années 2000 et 2010, a obtenu son ticket pour évoluer en première division dès le mois d'août. Une promotion dans l'élite du football espagnol, qui fait beaucoup parler en Espagne, bien plus que celle de Valladolid, pourtant détenu par Ronaldo Nazario, tout comme le nom du troisième club promu début juin au terme des playoffs ne suscitera sûrement pas le même engouement que les Andalous. Et pour cause, depuis l'été 2019, l'UD Almería appartient à un riche businessman saoudien, Turki Al-Sheikh.

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Il convient de préciser qu'il ne s'agit pas d'un investissement d'un état ou d'un fonds d'investissement étatique, mais d'un seul homme. Son parcours est d'ailleurs assez atypique, du moins si on le compare au portrait-robot de l'investisseur du Moyen-Orient dans le foot. Il n'est pas issu d'une famille importante et sa fortune ne vient pas des matières premières. C'est grâce à la production artistique qu'il a réussi à empiler les millions, travaillant pour de nombreux artistes réputés dans le monde arabe, lui qui a commencé en tant que garde du corps du prince Mohammed et qui a gravi les échelons peu à peu, jusqu'à se faire une place dans un ministère. Son éducation s'est notamment faite aux États-Unis, et il n'hésite pas à critiquer la politique des pays voisins comme le Qatar. Il fait partie de ces hommes qui veulent véhiculer une nouvelle image de son pays et y développer le tourisme, ayant notamment ramené de nombreux artistes internationaux. Il a même prévu d'organiser une San Fermin (fête typiquement espagnole pendant laquelle les riverains courent devant des taureaux dans les rues des villes) en Arabie Saoudite !

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Quelques critiques en Espagne

Un parcours sur lequel on pourrait écrire pendant des heures, et qui lui a valu de devenir proche de gens comme José Mourinho et Lionel Messi, qu'il a invité chez lui à plusieurs reprises. Pas uniquement pour parader sur les réseaux sociaux avec eux, mais pour recueillir leur avis sur des sujets liés au football. Parce que oui, Turki Al-Sheikh est avant tout un passionné de football, et il avait déjà été patron du Pyramids FC, grosse puissance égyptienne. Comme il l'a fait savoir à bien des reprises, il a l'intention de mener son club vers les sommets. Et ça passe logiquement, en bonne partie, par le mercato. Depuis son arrivée, il a déjà signé quelques gros chèques, comme Lucas Robertone et Umar Sadiq, recrutés en 2020 à Vélez et au Partizan pour 6,4 et 5 millions d'euros. Des sommes très rares pour des clubs de deuxième division. L'été dernier, il avait enrôlé Samu Costa, l'espoir portugais, pour un peu plus de 5 millions d'euros.

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C'est surtout en 2019, lors de son premier mercato à la tête du club, qu'il avait frappé fort en recrutant un certain Darwin Núñez à Peñarol pour 13 millions d'euros, ou encore la pépite anglaise Arvin Appiah pour 9 millions d'euros. Des montants inédits à ce niveau, qui prouvent l'ambition d'Al-Sheikh, mais qui en ont énervé plus d'un en Espagne, estimant qu'Almería faussait la compétition, et ne respectait pas ce fameux fair-play financier mis en place par Javier Tebas et la Liga. Il faut dire que très souvent, le club dépensait bien plus d'argent que des écuries de première division ! Et tout indique que cet été, il sera l'un des plus dépensiers de Liga, après avoir obtenu sa promotion, lui qui avait échoué en playoffs de montée lors des exercices 2019/2020 et 2020/2021.

Gare à vous, amis entraîneurs !

Bien sûr, Al-Sheikh a parfois une gestion pour le moins... folklorique. À son image, lui qui est présenté comme quelqu'un d'assez excentrique. Si les résultats sportifs depuis son arrivée son plutôt bons, il y a notamment eu un sacré bal des entraîneurs. Lors de son arrivée, il avait immédiatement mis Oscar Fernandez à la porte, alors que ce dernier avait été nommé un mois plus tôt. Depuis, en l'espace de trois ans, cinq coaches se sont succédés : Pedro Emanuel, l'ancien du Real Madrid Guti, Nandinho, José Gomes et Rubi, qui bat le record de longévité étant présent au club depuis avril dernier. Autant dire qu'en étant coach à Almería, vous ne pouvez jamais dormir sur vos deux oreilles et vous n'avez pas le droit à l'erreur.

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Au delà du mercato, Al-Sheikh a surtout envie de fédérer toute la ville autour du club et de miser sur le moyen/long terme. Aidé par son bras droit Mohammed El Assy, il a mis en place certaine initiatives curieuses, comme un tirage au sort d'une voiture Audi à chaque match de l'équipe à la maison, afin d'inciter les supporters à venir au stade. Une refonte totale du stade, los Juegos del Mediterraneo, est d'ailleurs en cours en ce moment même, afin d'avoir une arène à la hauteur du projet du club. Vous l'aurez compris, il ne s'agit pas de dire que Mohamed Salah ou Neymar vont débarquer à Almería cet été. Mais le club pourrait bien recruter bon nombre de joueurs pour des montants relativement élevés, et ainsi s'installer durablement dans l'élite du football espagnol. Sachant qu'en plus, l'effectif est déjà particulièrement bon avec des joueurs comme Costa, le serial buteur Umar Sadiq (17 buts cette saison), la pépite belgo-burundaise Largie Ramazzani (ex-Manchester United) ou José Angel Pozo, et que la direction recrute généralement très intelligemment...

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