Allemagne - France : Rudi Völler et Didier Deschamps, l’heure des retrouvailles !

Par Josué Cassé
5 min.
Rudi Völler, sélectionneur intérimaire de l'Allemagne. @Maxppp

Au Signal Iduna Park, ce mardi soir (21h), l’équipe de France et l’Allemagne croiseront le fer pour un match amical de prestige. L’occasion également pour Rudi Völler et Didier Deschamps de se retrouver et de partager, le temps d’une soirée, un souvenir aussi commun que mémorable : le sacre final en Ligue des Champions du 26 mai 1993.

Adversaires d’un soir, mais liés à vie. Au Signal Iduna Park, ce mardi à 21 heures, Rudi Völler et Didier Deschamps prendront place sur le banc de leur sélection respective avec un état d’esprit bien différent. D’un côté, l’homme fort des Bleus aura, à cœur, de confirmer la très belle dynamique des siens sur la scène internationale. Vice-champion du monde 2022 et leader du groupe B des phases qualificatives à l’Euro 2024 avec 6 longueurs d’avance sur les Pays-Bas et la Grèce, l’équipe de France tentera, ainsi, de confirmer son statut de nation dominante à l’échelle mondiale. Aussi surprenant soit-il, ce constat ne pourra, en revanche, pas s’appliquer à l’Allemagne, naviguant, plus que jamais, en eaux troubles.

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Le souvenir du 26 mai 1993…

Éliminée dès le premier tour du dernier Mondial, et ce pour la deuxième fois de suite, la Mannschaft reste, en effet, sur cinq matchs de suite sans victoire, dont quatre défaites contre la Belgique, la Pologne, la Colombie et le Japon, samedi dernier. Un ultime camouflet qui aura d’ailleurs eu raison d’Hansi Flick, limogé de la sélection allemande dans la foulée. «L’équipe nationale avait besoin d’un nouvel élan après les résultats décevants obtenus récemment. Dans la perspective du championnat d’Europe qui se déroulera dans notre pays, nous avons besoin d’un esprit de renouveau et de confiance. Pour moi personnellement, c’est l’une des décisions les plus difficiles de mon mandat jusqu’à présent», déclarait, à ce titre, Bernd Neuendorf, le président de la fédération. Une décision historique et une grande première pour les quadruples champions du monde, en 123 ans d’existence.

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C’est donc dans ce contexte explosif et à quelques mois du prochain Euro, organisé en Allemagne du 14 juin au 14 juillet, que Rudi Völler et Didier Deschamps vont se serrer la main au coup d’envoi. Intronisé sur le banc allemand pour assurer l’intérim, le directeur sportif de la Mannschaft aura ainsi la lourde tâche de jouer les pompiers de service afin de calmer, quelque peu, la situation enflammée actuellement vécue outre-Rhin. Une soirée particulière pour l’ancien buteur de l’Olympique de Marseille, resté deux ans sur la Canebière (1992-1994), qui aura donc l’occasion de recroiser son ancien coéquipier chez les Ciel et Blanc. «J’ai une relation parfaite avec Didier. La victoire de 1993 est un souvenir merveilleux dans ma carrière, j’étais l’un des plus vieux de l’effectif à l’époque (33 ans) et je peux vous dire qu’à l’époque, on avait déjà remarqué que Didier pouvait devenir entraîneur. Il pensait déjà comme un technicien. Et je savais qu’il ferait à l’avenir un très bon entraîneur ou sélectionneur, je ne me suis pas trop trompé», assurait, à ce titre, l’Allemand de 63 ans, présent en conférence de presse et interrogé sur cette victoire finale en Ligue des Champions qui marquera, à tout jamais, l’histoire du football français.

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Un respect mutuel, des destins opposés !

Loin des yeux mais près du cœur, les deux hommes qui s’apprécient mais ne se côtoient peu tout au long de l’année partagent, en effet, ce destin commun : celui d’avoir soulevé la coupe aux grandes oreilles un soir de mai 1993. Relancé, à son tour, sur ces retrouvailles, Didier Deschamps tenait d’ailleurs un discours tout autant respectueux à l’égard de son aîné. «C’est ma jeunesse (il avait 24 ans en 1993, ndlr). Rudi avait ce tempérament joyeux et c’est un grand plaisir de le croiser, puisque je ne l’ai pas revu en trente ans. C’était un immense buteur, un combattant et il avait cette joie de vivre en permanence. Il débarquait de l’AS Roma à l’époque et il avait ramené l’ambiance du sud à Marseille, c’est un chambreur. On prenait plaisir de l’avoir au quotidien dans le vestiaire».

Loin du ton chambreur prêté par son homologue français, Völler préférait, lui, garder des propos mesurés face à la situation critique traversée par l’Allemagne. «On va essayer de perturber l’équipe de France, mais il faudra être à 100%. En tout cas, j’ai hâte de voir Didier mardi avant le match». Désormais éloignés de la cité phocéenne, les deux hommes – qui ont quitté l’OM en 1994 suite aux nombreux déboires juridiques du club – poursuivent, aujourd’hui, leur passion commune sur les bancs. Passé par le Bayer Leverkusen en tant que joueur puis à deux reprises comme entraîneur, celui qui a également coaché l’AS Roma quelques semaines se retrouve ainsi propulsé à la tête de la Mannschaft après une première expérience entre 2000 et 2004 (29 victoires, 11 nuls et 13 défaites en 53 matches).

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De son côté, l’ancien milieu défensif de la Juventus Turin, en poste depuis 2012 à la tête des Bleus, entame quant à lui un nouveau cycle avec l’Euro 2024 et le Mondial 2026 en ligne de mire. Architecte du sacre tricolore en 2018, le natif de Bayonne force d’ailleurs l’admiration de son ancien coéquipier… «Je suis impressionné par sa longévité», confiait, lundi soir, Rudi Völler avant de détailler l’exigence de cette fonction. «Ce poste, il faut travailler et avoir des résultats dans la durée pour le mériter. Sinon vous ne restez pas. Il a gagné des titres dans des clubs, maintenant en tant que sélectionneur, il gère bien la pression. Il était champion du monde en tant que joueur et entraîneur, que dire de plus que ça ? Peu de personnes peuvent s’en targuer dans le monde du football. Mais malgré tout, on essaiera de le bousculer demain (ce mardi, ndlr)». Après les mots, place désormais aux actes pour des retrouvailles qui s’annoncent d’ores et déjà pleines d’émotions.

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