Bordeaux : Gérard Lopez veut taper du poing sur la table avant la catastrophe

Par Hanif Ben Berkane
4 min.
Les joueurs des Girondins de Bordeaux @Maxppp

Les Girondins de Bordeaux s’enfoncent doucement, mais sûrement dans une crise. 17e au classement de Ligue 2, la formation bordelaise, qui a changé d’entraîneur il y a deux mois, n’avance pas. Et cela commence à agacer Gérard Lopez.

Le constat des Girondins de Bordeaux cette saison reste le même qu’il y a deux mois. Malgré le départ de David Guion qui n’arrivait pas à performer, Bordeaux est toujours relégable en Ligue 2 et l’arrivée d’Albert Riera n’a strictement rien changé. Au contraire. Le technicien espagnol ne parvient pas à réveiller une équipe apathique, en manque d’idées offensives et qui multiplie les erreurs individuelles et offre des buts gags à chaque fois. Depuis son arrivée à la tête de l’équipe, l’ancien joueur de Liverpool affiche un bilan de 2 victoires, 1 nul et 4 défaites déjà.

La suite après cette publicité

Ce mardi, face à Quevilly Rouen Métropole, les Bordelais ont encore livré une prestation indigne. Menés 3-0 après 60 minutes, et plombés par une nouvelle erreur de relance de leur gardien Rafał Strączek (la troisième en 2 mois), les coéquipiers de Yoann Barbet n’ont pas pu revenir dans la partie malgré un doublé d’Albert Elis. Résultat, après 17 journées, Bordeaux est 17e de Ligue 2 avec 18 points à 10 points de la première place des barragistes pour l’accession à la Ligue 1, l’objectif ultime fixé en début de saison par Gérard Lopez. Car le propriétaire des Girondins, qui a mis 40 millions de sa poche pour passer la DNCG cet été, ne s’en est pas caché : une montée est vitale pour la survie du club.

À lire La LFP va enquêter sur les accusations de racisme contre Danylo Ignatenko

Gérard Lopez sort du silence

Critiqué pour être peu présent, pour se tromper dans sa gestion du club (notamment en refusant de nommer un président délégué présent au quotidien), l’ancien président du LOSC est enfin sorti du silence après la nouvelle déroute en Championnat. «Le match de ce soir (mardi) comme les résultats depuis le début de la saison ne sont pas à la hauteur ni de l’histoire du club, ni du soutien des supporters, ni des moyens qui ont été mis pour redresser le club et lui redonner l’ambition qu’il mérite. Je veux m’adresser aux joueurs pour leur dire ma déception et les appeler au sursaut : nous le devons à nos supporters, à notre club et à notre ville. Malgré une réaction salutaire en fin de match, et du mieux dans certaines séquences, le groupe n’est pas au niveau, et nous devons regarder les situations individuelles avec lucidité. Mathématiquement, nous pouvons encore y arriver, mais pour cela il faut un électrochoc. Personne n’a de place attitrée dans l’équipe, de la direction sportive jusqu’aux joueurs. J’ai parlé au coach qui a mon aval pour mener à bien tous les changements qu’il jugera nécessaires. Chacun doit faire honneur à ce maillot. J’y veillerai. Nous pouvons y arriver, mais l’effort sera grand», écrivait ainsi Gérard Lopez après le match.

La suite après cette publicité

Les changements sont effectivement nécessaires pour réveiller une bête endormie (morte?). Le premier changement pourrait bien concerner Admar Lopes. Le directeur sportif du club a tout raté depuis son arrivée à la tête des Girondins. Ses choix sur le mercato sont peu pertinents et il est associé à tous les récents échecs du club (descente en Ligue 2, non montée en Ligue 1 et début de saison cauchemardesque). Et s’il pouvait se défendre en disant qu’il avait dû composer avec les contraintes de la DNCG les années précédentes, cet été l’ancien scout de Luis Campos avait le champ libre. Et encore une fois, il a déçu. Et les supporters pointent du doigt ses compétences. Preuve par exemple avec l’arrivée du portier polonais Rafał Strączek qui avait débarqué à l’époque où Bordeaux jouait en Ligue 1. L’idée était qu’il remplace Costil pour une équipe qui jouait donc les places européennes en Ligue 1. Au final, le jeune gardien de 24 ans enchaîne les boulettes dans une équipe relégable en Ligue 2. Même son de cloche pour le Roumain Alexi Pitu qui n’a jamais confirmé son potentiel annoncé par Admar Lopes.

Admar Lopes premier à partir ?

Selon les informations de RMC Sport et France Bleu, que nous sommes en mesure de vous confirmer, Admar Lopes est en sursis et pourrait rapidement faire ses valises. Son manque d’influence envers son groupe dont il est devenu proche (parfois trop selon certaines sources) pose un problème. Et si Bordeaux ne redresse pas la barre avant la fin d’année, Admar Lopes ne devrait pas continuer l’aventure bordelaise. Enfin Riera, qui semble avoir la confiance de la direction pour l’instant, va devoir rapidement proposer mieux. Si pour le moment, il s’entête dans une guerre de communication avec les journalistes, le technicien espagnol, qui se vante souvent d’être un expert tactique, ne parvient pas à transmettre ses idées à son groupe. Pire encore, il se fait souvent battre tactiquement par les coachs adverses, qui n’apprécient pas du tout sa communication jugée prétentieuse et arrogante selon nos informations.

La suite après cette publicité

Enfin, dernier levier que pourrait utiliser Gérard Lopez pour changer les choses, les sanctions contre les joueurs. Cette année, les cadres de l’effectif ne sont absolument pas au niveau et globalement personne ne sort du lot. Les joueurs déçoivent et certains semblent être dans un confort. Riera ne sanctionne pour le moment personne, mais cela pourrait bien arriver. Certains joueurs pourraient être envoyés avec l’équipe réserve en cas de niveau insuffisant. Les leaders techniques doivent aussi assumer leur statut et porter une équipe qui devait, à la base, jouer le titre cette saison. Mais pour le moment, l’heure est à l’urgence et Gérard Lopez commence doucement à le comprendre…

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité