Une Nazionale paradoxale au Final Four

Par Léo Scalco
4 min.
Manuel Locatelli sous les couleurs de l'Italie @Maxppp

Après sa victoire face à la Hongrie ce lundi, l'Italie va accéder au Final Four. Capable du pire comme du meilleur, la Squadra Azzurra devra s'en contenter. Retour sur une année et demie de hauts et de bas.

Que de chemin parcouru depuis l'Euro 2020 et pas forcément dans le bon sens ! La Nazionale, et tout le peuple italien avec elle, aura vécu de véritables montagnes russes affectives sur les dix-huit derniers mois. A l'époque, la sélection italienne réussissait l'impensable. A la surprise générale (conséquence directe de la première non-participation de la Squadra Azzurra au Mondial 2018), les joueurs de Roberto Mancini triomphait Outre-Manche grâce à sa jeunesse incarnée par Federico Chiesa mais aussi grâce notamment à un immense, au sens propre comme au figuré, Gianluigi Donnarumma lors de la finale de la compétition contre les Anglais, chez eux à Wembley (1-1, 3-2 t.a.b).

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Et justement, le gardien italien symbolise, à sa manière, toutes les qualités intrinsèques que possèdent les jeunes titulaires en puissance de la Nazionale sous les ordres de Mancini. Capable de réaliser le record de rencontres sans défaite d'affilée (37 matchs, 30 victoires et 7 nuls) dont une partie de cette série était réalisée durant un Euro exceptionnel avec un véritable parcours du combattant qui collait bien avec son statut de vainqueur final. La Belgique (2-1) puis l'Espagne (1-1, 4-2 t.a.b) et enfin l'Angleterre donc devaient s'incliner face à la combativité italienne. Cette série s'arrêtait finalement face aux Espagnols, qui pouvaient prendre leur revanche, lors de la demi-finale de la Ligue des Nations (perdue 1-2), le 6 octobre 2021.

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Une descente aux enfers

Après cela, même si les coéquipiers de Marco Verratti obtenaient la 3ème place en battant une nouvelle fois la Belgique (2-1) après leur précédente confrontation, toujours lors de l'Euro, la Squadra Azzurra voyait définitivement les beaux jours et les joies vécues s'éloigner définitivement. En effet, à la suite de plusieurs matches nuls pour terminer les éliminatoires de la zone Europe de la Coupe du monde de football 2022 contre la Suisse (1-1) et l'Irlande du Nord (0-0), les Italiens devaient se contenter de la 2ème place du Groupe C synonyme de barrages européens. Nul doute que les deux pénaltys manqués par Jorginho, autre symbole des symptômes de la maladie de cette Nazionale bipolaire, contre la Suisse (un à l'aller (0-0) et l'autre au retour pour deux matches nuls donc) pesaient sur le milieu de terrain.

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« Cela me fait mal, parce que j'y pense encore et cela va me hanter toute ma vie. Essayer deux fois et ne pas réussir à aider ton équipe et ton pays, c'est quelque chose que je vais porter en moi pour toujours. Les gens disent qu'il faut relever la tête et continuer, mais c'est vraiment dur », avouait même le principal intéressé au micro de la Rai. D'autant plus que le pire était encore à venir. Et personne ne pouvait vraiment s'y attendre. L'Italie absente à la Coupe du Monde 2022, une deuxième fois d'affilée ? Impossible ! Surtout après les derniers résultats. Mais le spectre d'un nouvel échec retentissant montrait déjà le bout de son nez. Entre le Portugal et l'Italie, une seule équipe pourrait accéder au Graal. Avant cela, la sélection italienne devait se défaire de la Macédoine du Nord. Un jeu d'enfant ? Pas tout à fait... La sélection italienne s'inclinait sur la plus petite des marges après une réalisation venue d'ailleurs d'Aleksandar Trajkovski à la toute fin de la rencontre (90e+2, 1-0). L'Italie était crucifiée et les habitants de la Botte vivaient une nouvelle désillusion.

Un sursaut d'orgueil ?

Roberto Mancini décidait alors de fermer la porte à plusieurs cadres expérimentés de la sélection afin de lancer encore plus de jeunes et de tout miser sur ce qui avait donné de très bons résultats un an auparavant. De nouvelles têtes comme Wilfried Gnonto étaient lancées dans le grand bain face à la Turquie. Une petite victoire au début du printemps qui permettait d'entrevoir un peu de soleil après tant de grisaille et de déception. La victoire à l'Euro 2020 étant déjà oubliée, le prochain lot de consolation se nommait alors Ligue des Nations avec en prime le groupe de la mort (Angleterre, Allemagne et Hongrie) pour les champions d'Europe en titre. Le Final Four devenait l'objectif de tout un pays encore sous le choc de cette élimination vraiment trop prématurée.

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Un objectif réussi pour la Squadra Azzurra qui s'offre un petit bol d'air avant le début de la plus belle des compétitions internationales en décembre. « Les gars ont bien fait de passer à travers un groupe très difficile. Nous devons passer le mois de décembre et c’est tout, mais jusqu’à ce moment-là, ce sera difficile », déclarait d'ailleurs le sélectionneur italien, à l'issue de la rencontre décisive face à la Hongrie lors de l'ultime journée de la Ligue des Nations, en référence à l'absence de l'Italie au Mondial. D'ici là, les joueurs italiens vont retourner dans leurs clubs respectifs avec la volonté d'être sélectionnés et de faire oublier les dernières mésaventures à leurs compatriotes. Rendez-vous est pris pour eux en juin prochain, avec le fameux Final Four qui devrait avoir lieu aux Pays-Bas, la sélection néerlandaise ayant réussi à se qualifier avant la Croatie, l'Italie donc et le Portugal ou l'Espagne qui s'affrontent ce mardi.

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