Kadidiatou Diani : « très clairement, l’objectif c’est la Ligue des champions avec le PSG »

Par Sébastien DENIS - Kevin Saccani
8 min.
PSG Kadidiatou Diani @Maxppp

Après une Coupe du monde féminine 2019 où ses coups de rein et ses dribbles ont fait vaciller plus d'une adversaire, Kadidiatou Diani a pris une nouvelle dimension et une place à part dans le cœur des fans de l'Equipe de France. Malgré une Coupe du Monde qui s'est achevée dans la douleur, l'attaquante du PSG a clairement tiré son épingle du jeu allant jusqu'à devenir l'une des égéries d'adidas pour sa nouvelle campagne Hard Wired.

Au mois de mai, nous avions interrogé une Kadidiatou Diani encore inconnue du grand public. Deux mois plus tard, l’attaquante du PSG a pris une nouvelle dimension et il lui est difficile désormais de passer inaperçue. Il faut dire que la Coupe du Monde féminine est passée par là. L’une des meilleures joueuses de la compétition, qui jouit d’une popularité énorme malgré l’élimination des Bleues face aux Etats-Unis en 1/4 de finale du Mondial organisé en France, est venue à notre rencontre, dans le cadre d’un événement organisé à Paris par son équipementier adidas pour le lancement du pack Hard Wired pour sa gamme de crampons Copa, Predator, X et Nemeziz. C’est une joueuse radieuse, consciente de la mission qui est la sienne, à savoir poursuivre le développement du football féminin en France, qui s’est confiée. L’après Coupe du Monde, une possible aventure aux USA, son nouveau statut d’égérie d’adidas aux côtés de Lionel Messi, Paulo Dybala ou encore de Paul Pogba, elle n’a éludé aucun sujet à notre micro. Morceaux choisis.

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FM : vous êtes très présente sur les réseaux sociaux. Est-ce important pour vous afin de développer votre image ?

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Kadidiatou Diani : Oui, aujourd'hui, notre image passe beaucoup par les réseaux sociaux. Je pense donc qu'être active sur ces canaux donne de la visibilité à certaines filles. Quand j'étais jeune, je n'avais aucune visibilité, je n'ai jamais su que je pouvais m'inscrire dans un club. Les réseaux sociaux aident donc beaucoup pour le développement du foot féminin. De mon côté, j'essaie d'aider du mieux que je peux et de mettre en avant le foot féminin. Aujourd'hui, on veut prendre de l'ampleur, c'est important d'être active sur les réseaux sociaux. On peut se montrer au monde entier, donc c'est important.

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FM : le nombre de followers compte-t-il pour vous ou le plus important est le contenu posté ?

KD : si on veut être plus vu par les jeunes filles ou les marques, c'est important d'avoir des followers, oui. Mais personnellement, que j'en aie beaucoup ou moins que d'autres, ça ne me dérange pas. Le plus important c'est d'être vu par les jeunes filles et qu'elles puissent s'inspirer de ce qu'on fait.

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FM : y a-t-il des jeunes filles qui prennent contact avec vous pour connaître les coulisses de votre vie professionnelle ?

KD : depuis la Coupe du monde, je reçois beaucoup de messages de jeunes filles, de jeunes garçons ou de parents qui me félicitent ou qui veulent des conseils. C'est toujours plaisant de recevoir ces messages-là même si je ne peux pas répondre à tout le monde. Mais je lis tous les messages.

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FM : qu'est ce que le foot féminin français doit faire aujourd'hui pour réduire l'écart avec les États-Unis ?

KD : je pense que pour progresser, cela passe par les infrastructures et la formation dès le plus jeune âge que ce soit en club ou en sélection. Ceci afin que l'on travaille dans de meilleures conditions au quotidien. Et cela devrait beaucoup aider le développement fu foot féminin.

FM : selon vous, le processus est déjà enclenché ?

KD : par exemple, adidas a mis en place le projet "She breaks barriers" où ils mettent à disposition des terrains pour des matches de five. Ça incite les jeunes filles à aller jouer. Ce sont des petites choses qui peuvent aider le foot féminin et sa progression.

« J'aimerais bien voir à l'étranger, aux USA ou ailleurs, mais ce n’est pas le moment »

FM : aller jouer aux États-Unis est-il quelque chose qui vous faire rêver ?

KD : oui j'aimerais bien voir à l'étranger, aux États-Unis ou ailleurs, ça me tenterait. Mais pour le moment, ce n’est pas le moment. Je suis bien dans mon club, mais plus tard pourquoi pas.

FM : vous êtes fan de Cristiano Ronaldo. Et chez les femmes, quel est votre modèle ?

KD : oui je suis fan de Cristiano Ronaldo parce qu'il a été mon seul modèle durant ma jeunesse. Chez les femmes, j'aime beaucoup le jeu de Marta. C'est une joueuse explosive, incroyable sur le terrain. La voir jouer encore aujourd'hui, c'est énorme. Elle inculque beaucoup de valeurs, surtout à son âge donc Marta restera un de mes modèles féminins.

FM : quel message vous passeriez à ces jeunes filles qui n'osent pas franchir le pas de s'inscrire dans un club ?

KD : je les inciterais à aller s'inscrire dans un club, à croire en leurs rêves, à ne surtout pas hésiter à parler à leurs parents parce que c'est important. Aujourd'hui il y a beaucoup de filles qui renoncent à la pratique du foot parce qu'elles ont des barrières que ce soit au niveau de famille ou ailleurs. Je leur dirais simplement de croire en leurs rêves et d'aller au bout de ce qu'elles veulent faire.

FM : et vous, qu'est-ce qui vous a poussé à franchir le cap plus jeune ?

KD : j'avais des amis, mon entraîneur qui habitait en face de chez moi, ma mère me poussait à continuer la pratique du foot. C'est un peu tous ces éléments-là qui ont fait que grâce à ça, j'ai pu continuer le football.

FM : comment se passe le retour au quotidien, trois semaines après l'engouement pour la Coupe du monde ?

KD : le retour à la normale, ça va. Ce qui a changé, avec l'ampleur de la Coupe du monde, c'est que je suis un petit peu plus reconnu lorsque je sors avec mes amis ou ma famille. C'est plaisant, mais sinon rien n'a beaucoup changé.

« Notre Coupe du monde a vraiment marqué l’esprit des gens qui ne suivaient pas forcément le foot féminin. »

FM : le regard des gens à véritablement changé ?

KD : c'est clair que le regard des gens sur le foot féminin a beaucoup évolué et dans le bon sens. J'ai croisé une dame qui m'a dit qu'elle était super fière de nous même si nous n'avions pas gagné. C'est le retour que j'ai eu. Elle était super contente de notre compétition. Notre Coupe du monde a vraiment marqué l'esprit des gens qui ne suivaient pas forcément le foot féminin.

FM : vous sentez-vous investi d'une mission pour le développement du foot féminin désormais ?

KD : clairement, c'est important. Surtout après la Coupe du monde, je pense que j'ai le devoir de promouvoir le foot féminin. C'est important pour l'avenir, pour les jeunes filles. Et si l'on veut que le foot féminin en général progresse et atteigne un niveau véritablement international, c'est à nous, joueuses de l'Équipe de France, de donner une bonne image du foot féminin.

FM : personnellement, est-ce que vous avez senti que votre style de jeu avait beaucoup plu au public et en avait fait de vous une des chouchous ?

KD : c'est toujours flatteur, mais à l'instant T, je ne m'en rends pas vraiment compte. Je donne le maximum et j'essaye d'aider l'équipe du mieux que je peux. Je n’ai pas forcément vu ce que vous avez décrit comme cela. Mais après en recevant des messages notamment sur les réseaux sociaux, j'ai pu vraiment prendre conscience de la chose.

FM : cette vitesse d'exécution, cette capacité à percuter, d'où vous viennent-elles ? C'est inné ?

KD : c'est naturel, mais c'est aussi beaucoup de travail parce qu'il faut oser le faire, vouloir le faire. Ça passe par beaucoup de travail aux entraînements et de la rigueur.

« Ça me flatte d'être mis au niveau des Messi, Pogba et autres... d'après adidas »

FM : pensez-vous que c'est pour votre style de jeu qu'adidas vous a proposé d'être la nouvelle égérie de la marque ?

KD : oui, je pense que c'est par rapport à ça. Ça me flatte d'être mis au niveau des Messi, Pogba et autres... d'après adidas (rires). Je pense qu'ils ont apprécié les caractéristiques de mon jeu et encore une fois ça me flatte.

FM : les crampons c'est quelque chose qui vous intéresse, vous passionne ?

KD : oui, c'est quelque chose qui m’intéresse. Quand je reçois une nouvelle paire de crampons, je regarde tout de suite la couleur, le design puis ensuite je les essaye pour vois si je me sens bien dedans. Donc oui c'est normal de s’intéresser aux crampons, c'est notre outil de travail.

FM : d'ailleurs, ce nouveau pack, qu'est ce que vous en pensez ? Que pouvez-vous nous dire dessus ?

KD : les Nemeziz sont super belles et de couleur rose avec la pépite chaussette qui ressort. C'est un détail, mais les footballeurs et footballeuses on apprécie beaucoup cette touche-là. J'ai hâte de les mettre au pied pour commencer la saison.

FM : lorsque vous étiez enfant, vous êtes-vous dit que vous joueriez dans des stades pleins et vous seriez l'égérie d'adidas ?

KD : oh bah non (rires) ! Je ne me rends pas forcément compte, mais c'est vrai que j'ai de la chance de pouvoir pratiquer le sport que j'aime avec mes amis et de pouvoir bénéficier d'avantages avec adidas. J'en suis vraiment contente et fière.

FM : quels sont vos prochains objectifs avec le PSG et les Bleues ?

KD : avec Paris, on va bientôt reprendre le championnat. Puis il y aura la Ligue des champions et la Coupe de France. Il y a beaucoup d'échéances, mais très clairement, l'objectif c'est la Ligue des champions. C'est un but à atteindre pour chaque club de top niveau. Donc là on va se donner les moyens d'aller chercher ce trophée. Et avec les Bleues, il va y avoir les qualifications pour l'Euro 2021 qui vont arriver très vite.

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