Les derniers grands enjeux des championnats européens

Si plusieurs champions nationaux sont déjà connus où en passe de l'être, d'autres sont loin d'être définis. L'exemple le plus marquant se trouvant en Italie. Depuis le début de la saison, la Juventus et le Napoli se livrent un duel haletant. Tour à tour en tête de la Serie A, les deux formations ont enchaîné les performances de haute qualité. Néanmoins, les dernières semaines étaient à l'avantage des Bianconeri. Pire, ils avaient même provisoirement 9 points d'avance lors de la 33e journée de Serie A. Alors en tête contre Crotone (1-0), l'équipe de Massimiliano Allegri profitait de l'avantage de l'Udinese contre Naples (2-1). Pourtant, tout basculait en l'espace d'une minute. Raul Albiol égalisait pour les Partenopei (2-2) tandis que Simy mettait la Juventus dans l'embarras (1-1). Naples l'emportait finalement grâce à des buts de Milik et Tonelli (4-2) tandis que la Vecchia Signorina ne parvenait pas à reprendre l'avantage contre Crotone.

Résultat des courses, l'écart entre les deux équipes n'était plus que de quatre points avant que la Juve n'accueille les partenaires de Marek Hamsik. Au terme d'un match au suspense insoutenable, Kalidou Koulibaly finalement donnait la victoire aux Napoletani (1-0), qui revenaient à un point de leur adversaire du soir. Désormais, les quatre dernières journées s'annoncent trépidantes entre les deux rivaux. Le calendrier de la Juventus semble plus difficile, avec un déplacement sur la pelouse de l'Internazionale (35e journée) et un autre au Stadio Olimpico contre l'AS Roma (37e journée). Si Naples s'en sort mieux, il faudra pour autant manœuvrer la Fiorentina, le Torino et la Sampdoria. Trois équipes qui sont encore en course pour une qualification européenne et qui pourraient jouer de mauvais tours à Naples.

Une lutte à quatre au Portugal et en Turquie

Si le scénario de la Serie A s'annonce palpitant jusqu'ç la dernière journée, que dire du Portugal. Longtemps en tête, le FC Porto a conservé le fauteuil de leader devant le Sporting CP. Toutefois, le quadruple champion en titre, Benfica, n'a jamais abdiqué. Revenus aux affaires en 2018, les Encarnados prenaient même la première place lors de la 28e journée de Liga NOS. Sonné, le FC Porto n'abdiquait pas et reprenait son bien à la faveur d'un succès contre son éternel rival (1-0). Désormais dotés de 79 points - deux de plus que Benfica - à trois journées de la fin du championnat, les Dragões semblent bien partis pour mettre fin à l'hégémonie des Aigles. D'autant plus que ces derniers doivent affronter le Sporting CP lors de l'avant-dernier match de la saison. La deuxième équipe lisboète n'a d'ailleurs pas dit adieu au titre avec cinq points de retard sur le leader tandis que le SC Braga (4e) a parfaitement joué les troubles fêtes et reste mathématiquement en course pour remporter la Ligue Portugaise.

La lutte à quatre est également à la mode en Turquie. Comme souvent, les trois ogres stamboulioutes - à savoir Galatasaray, Besiktas et Fenerbahçe - ont tout écrasé sur leur chemin. Toutefois un quatrième larron de la Nouvelle Rome s'est invité dans la cour des grands. Comme l'an dernier, l'Istanbul Basaksehir a surpris son monde en concurrençant les principales écuries de Super Lig. Un exercice accompli pour les coéquipiers d'Emmanuel Adebayor qui sont plus que jamais en course pour le titre. Le leader est actuellement Galatasaray avec 63 points, mais Istanbul Basaksehir (62 points), Besiktas (62 points) et Fenerbahçe (60 points) sont clairement dans le coup. Les choses pourraient néanmoins évoluer dès ce dimanche avec le choc entre Galatasaray et Besiktas (18h). L'arbitrage de cette dernière ligne droite dantesque sera donné par les formations de Göztepe (6e), Sivasspor (7e), Kayserispor (8e) et Kasimpasa (9e). Placées dans la première partie de tableau, elles essayeront de terminer la saison sur de bonnes notes et de faire déjouer les cadors du championnat.

Un choc Dynamo-Shakhtar en apothéose

En Russie, quatre équipes se disputent le Graal, mais la situation est moins suffocante. En effet, le Lokomotiv, qui est actuellement leader, pourrait même être sacrés dés le week-end prochain à la faveur d'un succès (différence particulière par rapport au CSKA). Cependant les trois dernières journées s'annoncent rudes pour les Cheminots avec des déplacements compliqués à négocier contre Krasnodar (5e) et l'Arsenal Tula (7e). De plus, la formation de Jefferson Farfan rencontre le Zénith Saint-Pétersbourg lors de la dernière journée. Des matches difficiles qui nécessitent une certaine méfiance de la part du Loko. Derrière, le CSKA qui dispose de 6 points de débours, le Spartak (7 points) et le Zénith Saint-Pétersbourg (8 points) sont à l’affût en cas d’effondrement. À la recherche du titre suprême depuis 2004, les Parovozs restent néanmoins les grandissimes favoris et conservent leur destin entre les mains.

Dans le pays voisin qu'est l'Ukraine, la situation est bien plus incertaine. Même si les noms des prétendants ne sont pas surprenants. Depuis l'indépendance de l'Ukraine (1991) et l'apparition de la Premier-Liha (1992), le Dynamo Kiev et le Shakhtar Donetsk ont terminé conjointement sur les deux premières marches du podium à 20 reprises sur 26. Le titre leur échappant uniquement lors de l'année de lancement, au détriment du Tavria Simferopol. Une fois encore, la lutte entre le Shakhtar Donetsk et le Dynamo Kiev a été palpitante. Se rendant coup pour coup, les deux formations ont annihilé toute concurrence. À quatre journées de la fin, le Shakhtar possède trois points d'avance sur le rival. Un écart loin d'être rédhibitoire pour le Dynamo qui espère obtenir un seizième championnat d’Ukraine. La décision pourrait se jouer le 19 mai prochain. Une semaine avant d'accueillir la finale de la Ligue des Champions, le Stade Olympique de Kiev verra les Bilo-Syni accueillir les Taupes pour le compte de la dernière journée des play-offs. Un nouvel épilogue du duel Dynamo-Shakhtar qui pourrait bien décider du futur champion d'Ukraine.

Des finales à jouer

Malgré une saison clairement dominée par le Club Bruges, la Jupiler League n'a pas donné son verdict. Encore une fois, le système des play-offs maintient le suspens jusqu'au bout dans le plat pays. Disposant de 7 points d'avance sur Anderlecht, 9 points sur le Standard et La Gantoise ainsi que 11 points sur Genk et Charleroi, les Gazelles avancent vite. À cinq journées de la fin, cet avantage pourrait être définitif, mais les confrontations directes entre les six meilleures équipes belges de la saison pourraient rebattre les cartes. D'ailleurs, les Rouches de Liège qui étaient précédemment sixièmes en ont bien profité pour remonter à la troisième place. Le Club Bruges est donc prévenu et devra se méfier du match qui se déroulera le 6 mai contre Anderlecht.

Dans des championnats moins exposés, la différence pourrait aussi se faire sur le fil. À Chypre, l'Apollon Limassol et l'APOEL Nicosie se livrent une lutte âpre. Si le club de la capitale chypriote reste sur cinq titres de rang, il accuse un retard de deux points à trois journées de la fin. Un écart loin d'être irrattrapable puisque les deux équipes s'affrontent dès dimanche (18h). Le Danemark connaît lui aussi une belle passe d'armes. Si le FC Copenhague a déçu cette saison, Brøndby et Midtjylland ont été au rendez-vous. En tête, les Garçons de la Région Ouest ont cinq points d'avance sur leur dauphin. N'ayant pas conquis le titre depuis 2005, Brøndby est donc en passe de retrouver le sommet. Pour cela, il ne faudra pas faiblir lors des cinq prochaines échéances avec un duel contre Midtjylland lors de l'antépénultième rencontre de la saison. La Roumanie livre aussi un choc de toute beauté entre le Steaua Bucarest et son dauphin Cluj. Le leader de Liga I dispose de deux points d'avance sur son poursuivant qu'il rencontre dimanche à 19h45.