Italie - Espagne : les notes du match

Par La Rédaction FM
12 min.
Mikel Oyarzabal en pleine célébration avec Ferran Torres contre l'Italie @Maxppp

Pour cette première demi-finale du Final Four de Ligue des Nations, l'Espagne est allée s'imposer à San Siro face à l'Italie (2-1). La Nazionale attend désormais son adversaire en finale, qui sera la France ou la Belgique.

L'Italie recevait l'Espagne ce mercredi à Milan, théâtre de cette première demi-finale de cette Ligue des Nations. Sans surprise, Mancini alignait une équipe très proche de celle qui fut sacrée championne d'Europe à Wembley il y a trois mois. Il organisait son 4-3-3 autour du trio au milieu Jorginho-Verratti-Barella. Devant Insigne était aligné en pointe en raison des blessures d'Immobile et de Belotti. En face également Luis Enrique présentait une équipe sans réel numéro 9 puisque Oyarzabal, Ferran Torres et Sarabia démarraient, tout comme le très jeune Gavi dans l'entrejeu.

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Le milieu de poche espagnol, nouvel international le plus précoce dans l'histoire de la sélection espagnole, justifiait rapidement le choix de son sélectionneur. Sa première perte de balle offrait une opportunité à Chiesa (5e) mais il se rattrapait bien par la suite, marchant sur le collectif adverse. Dans cette première demi-finale, la Roja prenait rapidement le contrôle des débats. Après une occasion gâchée sur ce centre en retrait de Sarabia (13e), Oyarzabal déposait un centre millimétré pour le tibia de Torres, qui envoyait le cuir avec réussite au ras du poteau (0-1, 17e).

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L'expulsion de Bonucci a changé beaucoup de choses

Dans la foulée, Donnarumma, copieusement sifflé par San Siro, se faisait une énorme frayeur en faisant riper le ballon de ses mains sur son poteau, et ne devait son sauvetage qu'à un dégagement en catastrophe de Bonucci (19e). Le calvaire italien ne faisait pourtant que débuter. Le capitaine Bonucci écopait d'un premier avertissement (30e), puis d'un second pour un coup de coude sur Busquets (42e), laissant ses partenaires à dix. Le match venait définitivement de basculer car entre les deux cartons, la Squadra Azzurra a eu deux énormes occasions par Bernadeschi (35e) et surtout Insigne (36e), incapable d'accrocher le cadre seul face à Unai Simon (36e).

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Juste avant la pause, la Roja réalisait un numéro collectif aboutissant à un nouveau centre parfait d'Oyarzabal pour la tête cette fois de Torres (0-2, 45e+2). La seconde période a longtemps été une lente agonie des Transalpins. Il y avait ce poteau de Chiesa en angle fermé (61e) mais l'Italie ne semblait pas en mesure de rivaliser face à de virevoltants Espagnols. Ces derniers manquaient même de réalisme avec ces situations d'Oyarzabal (63e), et surtout Marcos Alonso et Bryan Gil (78e).

Ils ont bien failli le regretter car ils se sont fait peur dans les dernières minutes, coupables d'une grossière erreur - une remise de Pino mal appuyée vers Pau Torres - offrant une passe décisive toute faite à Chiesa pour le but de l'entrant Lorenzo Pellegrini (1-2, 83e). Cette réduction du score tardive n'aura finalement qu'entretenu un espoir vain. La Roja s'offre une victoire de prestige et met fin à la série de 37 matches consécutifs sans défaite du champion d'Europe, tout en accédant à la finale de la Ligue des Nations. Ça sera face à la France ou la Belgique.

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L'homme du match, Oyarzabal (7,5) : ce n'est pas la plus grande star de cette sélection espagnole et pourtant... Présent à l'Euro mais absent lors du rassemblement de septembre, l'ailier de la Real Sociedad a réalisé un retour canon. Très actif et disponible, le joueur de 24 ans a envoyé deux sublimes centres à destination de Ferran Torres sur les buts de la Roja (17e, 45e+2). Double passeur, il aurait même pu marquer avec des tentatives contrées (13e, 55e) mais surtout ce coup de tête de peu à côté sur un service de Yeremi (63e). Il était tout simplement partout sur le front de l'attaque.

Italie

- Donnarumma (4) : sifflé à chaque prise de balle, le gardien du Paris Saint-Germain n'a pas été sous son meilleur jour pour son retour à San Siro. Sa grosse boulette sur la reprise de Marcos Alonso, trompé par l'effet du ballon, ne l'a pas mis en confiance (19e). Le Parisien a semblé être largement battu sur la reprise du tibia et la tête à contre-pied de Ferran Torres. A la mi-temps déjà, c'est le premier match dans sa carrière internationale où il concède deux buts en sélection. D'une main ferme, l'ancien Milanais a sauvé les siens du troisième but sur une autre reprise du latéral de Chelsea (78e).

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- Di Lorenzo (3) : positionné à droite de la défense centrale bleue, le Napolitain a eu du mal face aux offensives espagnoles, souvent initiées sur son côté par Oyarzabal. Offensivement, sa tête au premier poteau sans danger n'a pas dérangé Unai (27e). Ces difficultés se sont confirmées en seconde période face à l'attaquant de la Real Sociedad, qui l'a crocheté trop facilement dans la zone de vérité. De plus en plus proche de la charnière centrale après la pause, il a permis aux siens de garder un peu l'espoir de l'égalisation grâce à un beau tacle sur Gil (90e).

- Bonucci (2) : le capitaine de la sélection a été souvent trop passif sur Oyarzabal, lui laissant l'espace suffisant pour centrer, notamment sur le premier but de Ferran (17e, 35e). S'il a sauvé de justesse son portier sur son erreur de main (19e), mais a laissé ses coéquipiers à 10 juste avant l'entrée aux vestiaires après deux cartons jaunes pour contestation (29e) et un coude sur Busquets (41e).

- Bastoni (5) : très haut en début de match, l'Intériste y est allé même de sa frappe en dehors de sa surface (6e). Dans cette défense à 3, il est souvent le premier à anticiper sur les joueurs offensifs (3 interceptions), contrant notamment la tentative d'Oyarzabal (13e) dans la surface. Il ne peut néanmoins rien sur le but de Ferran Torres, mais joue bien le coup sur le contre initié par le buteur espagnol (26e). Obligé de jouer en quasi-libéro, il a réussi à dégager pas mal de ballons envoyés par les Espagnols.

- Emerson (4,5) : le Lyonnais était plus tranquille que son homologue à droite de l'arrière-garde italienne : il est bien intervenu face à Sarabia, peu actif offensivement sur son couloir droit. Il est lui-même à l'origine de l'interception suivie du superbe centre à ras de terre pour Insigne (35e), ratée par le Napolitain. Lui non plus n'a rien pu faire sur Ferran Torres au deuxième poteau (45e+1). Cependant, il aura bien muselé Yeremi dans le deuxième acte.

- Barella (3,5) : le milieu de terrain de l'Inter Milan n'a pas pu combler les prestations insuffisantes de ses coéquipiers. Pourtant, il aurait pu tromper tout le monde en jouant une combinaison sur le coup franc d'Insigne, habilement défendu par Gavi (29e). Dans ses efforts dans le rond central, il n'a pas empêché le contrôle incessant du trio adverse. Remplacé par Calabria (72e).

- Jorginho (3,5) : s'il a été important dans le jeu sans ballon de la Squadra Azzurra, se retrouvant souvent sur la ligne de l'attaque pour initier le pressing adverse dans les premières minutes du match, il a perdu en lucidité au fil de la rencontre, parfois trop juste dans ses interventions (5 duels perdus sur 8). Face à l'activité incessante de Gavi dans l'entrejeu, la pointe basse de Chelsea a parfois eu du mal. Remplacé à la 64e par Pellegrini, qui a inscrit le but de l'espoir (83e).

- Verratti (4) : un premier beau duel avec Gavi, remporté par le Parisien, qui a obtenu le coup-franc (29e). Cependant, ses quelques pertes de balle face au pressing espagnol ont offert des opportunités à la Roja d'asseoir sa possession dans la moitié de terrain adverse. Physiquement, ses mouvements sur le terrain ont semblé quelques fois hasardeux, ne revenant pas assez sur le milieu de terrain adverse. Tout comme le numéro 8, il n'a pas su limiter les prises de balles intéressantes de Gavi. Remplacé à la 58e par Locatelli.

- Chiesa (5,5) : dans un trio offensif bridé, il a été le plus dangereux, s'étant proposé à plusieurs reprises dans le dos de la défense espagnole. Buteur à l'Euro contre la Roja cet été, il a failli récidiver très vite avec sa première frappe, bien détournée par Unai (5e). Voyant les siens en infériorité numérique, il a joué la deuxième période au poste de piston pour soutenir au mieux le côté droit de sa défense, répétant les courses dans ce couloir. Son poteau à l'heure de jeu n'est pas comptabilisé dans le film du match en raison d'un hors-jeu au départ de l'action (60e), mais il a bien terminé avec cette passe décisive et cette belle course sur le but de Pellegrini (83e).

- Insigne (3,5) : soirée plus compliquée que prévu pour le leader offensif de l'Italie. Sa première occasion de l'intérieur du pied est complètement ratée à cause d'un pied trop ouvert (35e). Le Partenopeo, surnom donné aux joueurs de Naples, a souvent changé de côté avec ses coéquipiers d'attaque avant de terminer la première période dans l'axe. Deuxième occasion ratée : seul au premier poteau après un coup-franc joué rapidement, il a été surpris par la sortie rapide de Simon (45e). Remplacé par Kean (58e) qui n'a pas pesé sur le front de l'attaque italienne.

- Bernardeschi (3) : dans l'axe de l'attaque italienne, il a été le moins en vue car bloqué par la charnière centrale adverse. Le Juventino était obligé de dézoner sur les couloirs pour toucher des ballons. Plus en vue aux côtés de Di Lorenzo pour l'aider à défendre. Bien lancé à droite, il a fixé Marcos Alonso avant de viser le premier poteau d'Unai qui a repoussé la tentative sur son montant (34e). A cause de l'expulsion de Bonucci, il a laissé sa place à la mi-temps (45e) à Chiellini (note 4), qui a tenté au mieux de sauver la baraque italienne, en vain.

Espagne

  • U. Simon (6,5) : deux périodes bien différentes. Rapidement dans le bain sur une frappe lointaine de Chiesa (5e), le portier de l'Athletic Bilbao est resté sur sa lancée en captant une tentative de Bernardeschi (6e), avant d'en sortir une, aidée par son poteau, de l'ailier de la Juventus (34e). Encore présent juste avant la pause face à Insigne, finalement signalé hors-jeu (45e+1), il n'a rien eu à faire dans le deuxième acte, les Italiens étant totalement impuissants à dix contre onze.

  • Azpilicueta (5) : dans son couloir droit, le latéral de Chelsea a plutôt bien contenu Bernardeschi ou encore Insigne. Mais sur l'ensemble de la rencontre, il a connu plus de difficultés que ses coéquipiers en défense. C'est d'ailleurs lui qui a été averti à la 45e pour un bloc sur le Gone Emerson. Avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, le numéro 2 a dû lever le pied pour intervenir, tout en anticipant.

  • Laporte (6) : désormais bien installé en charnière centrale, l'ancien international français est très solide dans sa nouvelle sélection. Le défenseur de Manchester City anticipe, intervient proprement et a aussi un bon jeu au pied pour relancer sans stress. Comme toute son équipe, sa deuxième période a été bien plus tranquille que la première.

  • P. Torres (5,5) : son duo avec Laporte marche toujours aussi bien. Le défenseur de Villarreal a bien étouffé les attaquants italiens avec l'aide de ses partenaires. Mais c'est surtout son placement, qui lui permet d'intercepter des passes longues, qui est important. On l'a vu souvent couper des transmissions. Egalement précieux pour calmer le jeu et relancer tranquillement. Malheureusement, il ne s'est pas compris avec Pino sur le but italien (83e)...

  • Marcos Alonso (6,5) : après avoir laissé échapper Chiesa en début de partie, l'autre latéral de Chelsea a haussé son niveau de jeu et a rendu une très bonne copie. Omniprésent sur le plan offensif, le joueur de 30 ans a énormément combiné avec Oyarzabal ou Sarabia, et les buts sont à chaque fois venus de son couloir. Il aurait même pu marquer si Donnarumma n'avait pas brillé (78e). Intéressant devant, l'Espagnol n'a pas oublié son travail défensif, comme sur cette couverture importante en première période (33e). Un latéral comme on les aime en 2021.

  • Koke (5,5) : positionné un peu plus haut que Busquets sur la pelouse, le milieu de terrain de l'Atlético de Madrid a fait la transition entre les lignes. Son entente avec Marcos Alonso ou Oyarzabal a été bonne, et le numéro 8 a aussi réalisé de belles choses dans la récupération. Mais son travail a été éclipsé par celui de Gavi qui a mis tout le monde d'accord ce soir. Remplacé par Merino (75e).

  • Busquets (6) : brassard de capitaine autour du bras, le milieu du FC Barcelone a dicté le tempo pour son équipe. Toujours serein et confiant balle au pied, le joueur de 33 ans a parfaitement relancé et a toujours été disponible pour ses partenaires. Une touche, deux touches : Busquets est toujours aussi à l'aise et le pressing italien ne l'a jamais dérangé.

  • Gavi (7) : celui qui vient de battre le record de précocité avec la Roja a été étincelant. A un peu plus de 17 ans, le joueur du Barça a déjà montré qu'il avait tout d'un grand. Face à Verratti et ses partenaires, il n'a pas hésité à jouer de l'épaule pour s'imposer et partir rapidement vers l'avant. Balle au pied, il a régalé les amateurs de ballon rond. Et de beaux poumons, ce dernier a multiplié les courses. Une grande prestation. Remplacé par Sergi Roberto (84e).

  • Sarabia (5) : titulaire en attaque, le joueur du Sporting CP, prêté par le PSG, ne s'est pas beaucoup montré dans cette partie. Malgré quelques déplacements intéressants, il n'a pas su s'imposer pour marquer cette rencontre de son empreinte. On retiendra tout de même sa très belle déviation sur le second but espagnol avant la pause (45e+2). Averti après l'heure de jeu pour une faute sur Chiellini (65e). Remplacé par Brian Gil (75e).

  • F. Torres (7) : placé à la pointe de l'attaque espagnole, le joueur de 21 ans n'a pas eu énormément de ballon mais a tout de même su être décisif. Tel un renard des surfaces, toujours bien placé, l'attaquant de Manchester City a d'abord parfaitement repris un centre aux petits oignons d'Oyarzabal (17e), avant de terminer une sublime action de la tête juste avant la pause (45e+2). Un doublé (6 buts en 7 matches de Ligue des Nations) mais une sortie prématurée au retour des vestiaires à la suite d'un coup reçu. Remplacé par Yeremi (49e), qui a réalisé une erreur avec une tête pas assez forte sur le but italien (83e).

  • Oyarzabal (7,5) : voir ci-dessus

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