FC Barcelone-Bayern Munich : les notes du match
Impressionnant de sérénité, le Bayern Munich a une fois encore surclassé le FC Barcelone dans son antre du Camp Nou 3-0. Le club munichois ira donc défier Dortmund à Wembley le 25 mai prochain.
Après sa gifle 4-0 reçue à l’Allianz Arena par le Bayern, le FC Barcelone se devait de réagir devant son public. Malheureusement pour les Catalans, une pluie de forfait au coup d’envoi affaiblissait le Barça. Carles Puyol, Éric Abidal, Sergio Busquets et surtout Lionel Messi étaient absents au coup d’envoi. Pas le meilleur moyen d’aborder l’un des matches les plus importants de la saison du FCB. D’entrée, le Bayern impose un pressing haut sur les joueurs du Barça qui n’arrivent pas à déployer leur jeu. Les Bavarois procèdent en contre et sont près d’ouvrir le score, mais Piqué a sauvé les siens à deux reprises. Après 15 minutes, le club espagnol est méconnaissable tant le Bayern domine au milieu de terrain. Signe d’impuissance, c’est une frappe lointaine de Pedro (23e) qui offre sa première occasion au probable futur champion d’Espagne. Cette première frappe cadrée donne des idées aux Blaugrana et Xavi bien placé aux six mètres envoie sa demi-volée dans les nuages (26e). Le Barça monte en puissance et prend peu à peu l’ascendant sur le Bayern Munich. Une domination stérile malheureusement pour le public du Camp Nou puisque les deux équipes se quittent sur un score nul de 0-0.
Dès la reprise, Arjen Robben glace le public catalan. Sur une superbe transversale d’Alaba, le milieu offensif néerlandais se joue facilement d’Adriano et enroule parfaitement sa frappe du gauche (48e). Sonné, le Barça n’y arrive décidément pas et Tito Vilanova résigné sort coup sur coup Xavi et Iniesta. Le Bayern Munich gère parfaitement le match et double la mise sur un centre de Ribéry détourné dans son propre but par l’infortuné Gérard Piqué qui ne méritait pas ça (72e). Le Barça est à terre et va continuer à subir les foudres d’une équipe du Bayern bien décidée à corriger son adversaire du soir. Et sur un nouveau déboulé de Ribéry, c’est Thomas Muller qui porte le score à 3-0 pour Munich. Le score n’évoluera plus et le Bayern Munich réalise une véritable démonstration en humiliant encore un FC Barcelone incapable de tenir la comparaison et qui aura encaissé 7 buts sans en marquer un seul. C’est donc une finale allemande 100% inédite qui aura lieu à Wembley le 25 mai prochain entre le Borussia Dortmund et le Bayern Munich.
L'Homme du match : Franck Ribéry (8) : admirable d’envie et de combativité, le tricolore a déroulé dans le secteur offensif. Ses courses pouvaient faire des ravages à chaque instant. Première grosse alerte, son magnifique centre tendu pour Robben (54e), qui aurait pu permettre aux siens de creuser l’écart. Son appel génial sur le côté droit pousse Piqué à marquer contre camp (72e). Pour parachever sa prestation pleine, il trouve la tête de Müller, qui ne se fait pas prier pour alourdir la marque (76e). À noter sa douleur à la jambe rencontrée dès la première demi-heure, espérons pour lui qu’elle ne gâchera pas sa finale.
FC Barcelone :
Valdes (4) : une première période assez calme hormis un jeu au pied précis. Des prises de balle d’une grande sérénité. Malheureusement, il ne peut rien sur les trois buts inscrits par le Bayern.
Alves (4) : très actif sur son côté droit, il a multiplié les débordements devant un Franck Ribéry affuté et incisif. Mais le brésilien n’a pas été heureux dans ses prises de décision et a connu beaucoup de déchet dans ses passes et a été surclassé en fin de rencontre par la fougue et le talent de l'international tricolore.
Piqué (5) : ce soir, il s’est mué en pompier de service. Le compagnon de Shakira a réalisé plusieurs retours déterminants notamment devant Robben qui partait seul au but (12e) ou sur ce tacle impeccable devant Lahm (17e). Précieux aussi pour sa capacité à apporter le surnombre, il a toutefois joué avec le feu en se faisant contrer dans son dos par les rapides contre-attaques allemandes. Dépassé par les pilonnages allemands, il va sombrer comme l’ensemble du Barça en fin de match, inscrivant même un but contre son camp.
Bartra (3) : le remplaçant de Carles Puyol a rapidement affiché ses limites. En difficulté dès l’entame du match devant Mandzukic et Ribéry, le défenseur espagnol a connu les pires difficultés à tenir la comparaison avec les attaquants du Bayern. Remplacé par Montoya (84e).
Adriano (3) : effacé très facilement par Robben sur l’ouverture du score du Bayern, le défenseur brésilien n’a rien fait de bon ce soir. Il faut dire qu’il avait sans doute l’une des doublettes droitières les plus incisives d’Europe avec la doublette Robben-Lahm.
Song (5) : le remplaçant de luxe de Sergio Busquets a prouvé ce soir qu’il valait bien plus qu’une place sur le banc de touche. Une belle présence physique et de nombreux ballons grattés. Toujours très bien placé, il a intercepté de nombreuses tentatives de contre du Bayern. A baissé de pied au fil de la seconde période. Émoussé, il a été très facilement éliminé par Ribery sur le troisième but bavarois.
Xavi (4) : dans l’ensemble, le maestro du Barça a lui aussi déçu. S’il a eu très peu de déchets dans ses passes, rares sont celles qui ont fait la différence. Xavi se contentant la plupart du temps de jouer latéralement ou en retrait. Sa demi-volée ratée à 6 mètres du but à la 25e minute aurait pu changer la physionomie du match. Remplacé par Alexis Sanchez (55e).
Iniesta (3) : dans le sillage du match aller, Andres Iniesta n’a jamais paru en mesure d’apporter un peu de folie devant le but de Neuer. Un manque de fraicheur évident l’a empêché de donner sa pleine mesure. Résultat, aucune frappe dangereuse et un impact sur le jeu très faible pour un joueur d’un tel calibre. Logiquement remplacé par Thiago Alcantara (64e).
Pedro (3) : hormis une belle frappe de loin détournée par Neuer dans sa lucarne en première période, le virevoltant Pedro manquait de carburant ce soir. Jamais dans le bon tempo, il a été parfaitement maitrisé par les latéraux allemands.
Fabregas (2) : transparent, le remplaçant attitré de Lionel Messi a encore déçu ce soir. Incapable d’apporter offensivement, l’ancien Gunner n’a jamais vraiment trouvé sa place dans l’animation offensive du Barça. Sifflé par le public du Barça, il n’a guère fait mieux quand il a été replacé plus en retrait en remplacement de Xavi.
Villa (3) : trop esseulé, il a effectué de nombreux appels dans le vide. Peu mobile et bien maitrisé par la défense centrale du Bayern, l’attaquant international espagnol n’a jamais été en mesure d’apporter le danger dans la défense bavaroise hormis sur une tête décroisée qui a frôlé le cadre (72e). Une bien faible prestation qui ne va pas faire grimper sa cote de popularité au sein du club Blaugrana.
Bayern Munich
Neuer (6) : une fois de plus cette saison, il a dû trouver le temps long. Jamais inquiété, il n’a eu qu’à effectuer une claquette des tentatives lointaines de Pedro (23e, 70e) ou encore Villa (85e), et à jaillir dans les pieds de Fabregas (30e). Il était surement battu sur la volée de Xavi (26e), mais le dépositaire du jeu catalan n’a pas cadré.
Boateng (7) : littéralement énorme. Jamais perturbé par les quelques incursions barcelonaises, il a régné en patron dans sa surface de réparation, verrouillant inlassablement l’accès au but. Explosivité, rigueur et agressivité dans les duels, sa prestation était digne des plus grands à son poste. Seul oubli de sa part, la reprise de Xavi qui échoue dans les tribunes du Camp Nou (26e). Mais avait-il seulement le temps d’intervenir ?
Van Buyten (6,5) : l’expérience a parlé ce soir. Incroyable de sérénité pour ce genre de rencontre au plus haut niveau auquel il n’était plus tellement habitué, le Belge a plus qu’assuré. Parfaitement placé, il n’a manqué presque aucune trajectoire de centre, et s’est attelé à relancer proprement, systématiquement dans des pieds bavarois. Ni sa lenteur, ni le poids des années ne se sont fait ressentir. Battu une seule fois dans les airs par David Villa (73e) et Thiago Alcantara (82e).
Alaba (7,5) : difficile de croire qu’il n’a que 21 ans. Il a joué avec l’aisance et la facilité d’un briscard habitué des grands rendez-vous, tout en faisant parler la fraîcheur physique due à son âge. Face à autant d’accélérations, de débordements et de replis défensifs, Daniel Alves s’est senti bien à l’étroit dans son couloir droit. Auteur de l’incroyable transversale venue de la droite pour trouver Arjen Robben, qui ne s’est pas fait prier pour ouvrir le score (47e).
Lahm (7) : le capitaine courage de son équipe. Souvent dans les bons coups de son équipe dans la moitié de terrain, ce n’est pas pour autant qu’il a laissé son côté droit en proie aux débordements catalans. Impeccable dans ses interventions, il n’a jamais été dépassé par ses adversaires du soir. Remplacé par Rafinha (77e).
Javi Martinez (7,5) : si Schweini a pu se porter vers l’avant avec autant de décontraction, c’est en grande partie grâce à lui. Rarement aux avant-postes, l’Espagnol se cantonnait à un rôle de récupération, en effectuant ses rondes de gardes devant la défense. A coupé un nombre incalculable d’accélérations adverses. A totalement muselé Iniesta. Seuls bémols, quelques relances hasardeuses dans l’axe. Remplacé par Tymoshcuk (73e).
Schweinsteiger (7) : un métronome taille patron ce soir. À chaque fois qu’il remontait le ballon dans la moitié de terrain blaugrana, une occasion de but pouvait se profiler grâce aux appels conjugués des ailiers Ribéry et Robben, ou encore dans l’axe avec Müller. Aurait pu délivrer deux passes décisives en première période en trouvant Robben à la limite du hors-jeu (11e) ou offrant une talonnade de génie à Lahm (18e), mais ses deux partenaires se sont heurtés respectivement à Valdes et Piqué. Remplacé par Luiz Gustavo (65e).
Ribéry : voir ci-dessus.
Robben (7) : il a longtemps péché dans le dernier geste (11e) ou au moment de faire la dernière passe, mais effectuait un match plaisant où donnait la sensation de pouvoir créer le danger à chaque accélération. Puis vint la 47ème minute. Sur une superbe transversale d’Alaba, le Néerlandais fait appel à sa botte désormais connue de tous : la spéciale Robben. D’un crochet extérieur pied gauche, il efface Adriano et frappe du même pied dans le petit filet de Victor Valdés. Sans doute mis en confiance par son but, il a décidé de rôder dans l’axe, où était comme un poisson dans l’eau. Aurait même pu doubler la mise, mais sa reprise sur le centre de Ribéry est sans conviction et ne trouve pas le cadre (54e).
Müller (7) : il était l’électron libre de son équipe sur le front de l’attaque. Infatigable, il a couru à droite, à gauche et même dans l’axe, sans compter ses efforts. A logiquement été récompensé en reprenant de la tête un caviar de Ribéry (76e). Avec son pressing agressif, il a été particulièrement compliqué à gérer par le FC Barcelone.
Mandzukic (7) : il a joué dans un rôle d’attaquant plutôt défensif, n’effectuant presque aucun appel. C’est pourquoi il n’a pas été très en vue de la surface adverse. En revanche, il a beaucoup apporté à ses partenaires du milieu de terrain, en revenant défendre et en faisant avorter des remontées de balle espagnoles. Il a même parfois permuté avec Ribéry lorsque le Bayern venait de perdre le ballon dans les trente derniers mètres catalans.
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