Coupe du Monde 2022 : les premières fausses notes de l'organisation

Par Aurélien Léger-Moëc
4 min.
Les fameux supporters de la sélection anglaise présents au Qatar @Maxppp

Vrais ou faux supporters, premières images qui sèment parfois le trouble, calme relatif, les derniers jours précédant le début officiel de la Coupe du Monde 2022 au Qatar laissent apparaître les premières interrogations sur l'organisation et les possibles difficultés qui seront rencontrées dans les jours à venir.

Il y a bien sûr la compétition, que tout le monde attend pour parler ballon. Mais l'autre enjeu, largement évoqué ces dernières semaines, reste la capacité du Qatar à accueillir la Coupe du Monde 2022 sans heurts ni tensions. Les sélections arrivent au compte-goutte, les supporters sont attendus ou espérés, et surtout, les journalistes du monde entier débarquent pour couvrir l'événement et raconter ce qu'ils voient du Qatar.

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La première bizarrerie tourne en boucle depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, avec le défilé des premiers « supporters ». En réalité, des petits groupes de travailleurs indiens, comme l'explique L'Equipe, mobilisé par le comité d'organisation. Cela a intrigué nombre de journalistes étrangers, qui sont partis à la rencontre de ces fans que l'on croirait dupliqués comme dans un célèbre jeu vidéo de football. Exemple avec le Daily Telegraph, qui a discuté avec l'un de ces Indiens, présent devant l'hôtel de la sélection anglaise, tout juste arrivée à Doha.

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Les "faux supporters" assurent leur bonne foi

« Ceux qui se trouvaient à l'extérieur de l'hôtel Souk Al-Wakrah ont fermement démenti cette suggestion. Ils ont dit qu'ils avaient acheté leurs propres billets et payé les chemises du fan club qu'ils portaient. Gireesh Edavana, 42 ans, un ingénieur en mécanique du Kerala, vivant à Doha, a déclaré que les allégations que lui et ses amis avaient été payés pour être là étaient "entièrement fausses" », peut-on lire dans le journal anglais. « La plupart d'entre nous soutenons l'Angleterre parce que nous aimions David Beckham quand il était joueur. C'est lui qui a fait de nous des fans de l'Angleterre. Nous avons été vraiment choqués quand nous avons appris que les gens nous traitaient de faux fans. On ne sait pas d'où ça vient. » Cela vient aussi de leur propre camp puisque de nombreux supporters originaires d'Angleterre se moquent des versions de leurs chants habituels entonnés par ces fans locaux.

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L'Argentine aussi a été intriguée par ces fans présents sur place portant les couleurs de l'Albiceleste. Là encore, ils s'insurgent d'être considérés comme de « faux supporters ». « Tous les participants (aux défilés), nous sommes supporters depuis des années et nous faisions partie de différents groupes de fans de l'Argentine. Mon idée était de les unir et de les regrouper sous un même toit pendant la Coupe du Monde. Bien sûr, l'amour pour Messi va au-delà de ce que peuvent illustrer les mots, puisque c'est le meilleur joueur du monde. Mais nous avons grandi en regardant Diego Maradona et son voyage footballistique à travers le monde. Beaucoup d'entre nous avons suivi Gabriel Batistuta et Ariel Ortega », dit Suhail Dohakkaran, Indien fondateur de Argentina Fans Qatar, cité par La Nacion, journal argentin, qui écrit : « pour être dans le groupe il faut vivre au Qatar, la plupart des fans sont d'Inde, Pakistan, Népal, Bangladesh et Sri Lanka, quelques Qataris et Argentins aussi ».

Des premières images parfois déconcertantes

La corniche, ainsi nommée en français, se veut être l'épicentre du Mondial à Doha, mais elle reste pour l'instant, comme le rapportent les journalistes français plutôt désertée, en attendant que l'essentiel des fans débarque. Plus d'un million de personnes est attendu au Qatar pour suivre le Mondial et les conditions d'hébergement seront également scrutées. Une première polémique agite d'ailleurs déjà l'Angleterre, avec des images montrant des tentes censées accueillir les supporters. Certains font le parallèle avec le Fyre Festival, tristement célèbre pour avoir promis monts et merveilles avant d'être tout bonnement annulé une fois le public arrivé sur place.

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Autre mauvaise nouvelle pour les supporters désireux d'accompagner leurs matches de quelques bières. Le prix du breuvage, annoncé à 13 euros la pinte, comme le rapporte The Times. Le Qatar, où l'alcool est très cher et réservé aux résidents non musulmans, avait pourtant annoncé vouloir faire un effort à ce sujet pendant la compétition.

Et les journalistes là-dedans ? Jusqu'à présent, une fois les formalités administratives bouclées, aucun couac n'a été rapporté par les envoyés spéciaux des médias français. Par contre, un journaliste danois a déjà eu maille à partir avec les autorités locales, comme vous pouvez le constater via le tweet ci-dessous. Interrompu en plein direct par des membres officiels de la sécurité, il a été sommé d'arrêter de tourner, sous peine de voir sa caméra détruite. Il ne semblait pourtant rien montrer de terrible. Pour le Qatar, c'est ce genre de séquence qu'il faudra éviter au maximum...

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