Jakub Błaszczykowski est venu pour sauver le Wisla Cracovie des enfers

Par Constant Wicherek
4 min.
Wisla Cracovie SSA Jakub Błaszczykowski @Maxppp

Alors que le Wisla glissait lentement et dangereusement vers les enfers, un sauveur est sorti du bois. Jakub « Kuba » Błaszczykowski est en effet revenu dans le club qu'il a quitté en 2007 pour y apporter une contribution financière, mais aussi et surtout sportive !

« Mon fils peut accepter d'aller à l'Inter et faire ressusciter le club », avait déclaré Willy Ndangi, le père de Giannelli Imbula en 2015. Finalement, le milieu de terrain de l'Olympique de Marseille s'était envolé pour Porto. S'il est bien rare de voir un seul joueur faire ressusciter un club, c'est ce qui semble être en train d'arriver en Pologne. Jakub « Kuba » Błaszczykowski, revenu dans son pays natal, au Wisla Cracovie, moribond, est en train d'écrire une belle page de notre sport préféré.

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Tout d'abord, contextualisons les choses. En fin d'année 2018, comme nous vous l'expliquions, le Wisla Cracovie, un des clubs les plus titrés du championnat polonais, était au bord du gouffre. L'ex-géant polonais, en grandes difficultés financières, était sur le point d'être racheté par un homme d'affaires franco-cambodgien, Vanna Ly. Mais il n'aurait pas été seul. « Le deuxième groupe, devenant actionnaire minoritaire à hauteur de 40%, est une société britannique aux capitaux suédois dirigée par un dénommé Mats Hartling », détaillait Footballski.

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Le Wisla perd sa licence

Pour cela, les deux hommes allaient débourser la somme d'un złoty symbolique soit 0,23 centime d'euros, mais ils devaient aussi rembourser les dettes évaluées à 12 millions de zlotys, soit près de 2,8 millions d’euros. Il fallait que les nouveaux investisseurs virent l'argent le 28 décembre dernier. La suite est délicieuse - ou pas. Le 28 aucune nouvelle de l'argent, Vanna Ly ayant perdu sa carte bleue. Il fallait donc ensuite attendre le lundi 31 puisque les banques polonaises ne fonctionnent pas le samedi. Et samedi ? À nouveau rien, Footballski raconte une nouvelle fois à merveille ce qu'il se passe. La femme de Vanna Ly se rend à la banque et ne parvient pas à joindre son mari qui aurait été victime d'une attaque cardiaque dans un avion Paris-New-York. La suite ? Silence radio.

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Silence radio semble aussi être le leitmotiv de la désormais ex-présidente, Marzena Sarapata, qui est introuvable et dont les cadavres, cachés dans les placards, sortent peu à peu. C'est dans ce marasme et alors que le Wisla a perdu sa licence que la lumière va arriver. Rafal Wislocki, président de l'académie, est promu à la tête du club et donne une conférence de presse conquérante le 4 janvier dernier. Il explique les problèmes qui existent et que les joueurs ne sont pas payés depuis des mois, certains menaçant même de saisir la Ligue polonaise qui, ne comptait pas, à cette époque, réintégrer le Wisla Cracovie.

L'incroyable geste de Kuba

Cinq jours et d'autres révélations plus tard (comme le fait que le club ne dispose que de 12 000 € sur son compte courant), l'improbable arrive. On aperçoit une tête blonde aux abords du centre d'entraînement. Un visage qu'on n'avait plus vu à Cracovie depuis douze longues années. Celui de Kuba, qui avait promis de revenir en fin de carrière. Sauf que la légende ne s'arrête pas là. Il explique être prêt à jouer gratuitement pour aider le club. Une démarche même salué par le Borussia Dortmund, ancien club de Kuba : « respect à notre Kuba qui va rejoindre son ancien club, le Wisla Cracovie, sans être payé et qui va les aider financièrement à revivre ».

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Mieux encore, trois hommes vont tenter de relever le club : Kuba donc, mais aussi Jarosław Królewski, CEO de Synerise et Tomasz Jażdżyński, président de Gremi Media. Les trois hommes ont signé, chez les notaires, un prêt d'1,3 million de zlotys. Il ne manquerait plus que 3,8 M€ à trouver pour pouvoir payer les arriérés dus aux joueurs présents au club. Mais les trois hommes ne désespèrent pas de trouver un investisseur sérieux.

Mathieu Flamini est aussi dans le coup

« Je parle à plusieurs entités, mais les négociations ne sont pas assez avancées pour s'en vanter. J'ai eu beaucoup de réunions à Londres, j'y serai la semaine prochaine. Je parle aussi avec plusieurs fonds. Il est important que nous trouvions également du savoir-faire et que nous répondions à la question de savoir comment résoudre rapidement le problème des dettes. Si nous avons deux ou trois mois, nous préparerons une transaction avec l’aide d’analystes et de personnes ayant des relations professionnelles. Tout se passera comme il se doit, et pas comme ce fut le cas jusqu'à présent au Wisla. Dans ce cas, les chances augmentent. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’offre "pour le moment" », a d'ailleurs détaillé Królewski dans le journal Przeglad Sportowy.

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L'homme d'affaires a d'ailleurs ajouté que le Français Mathieu Flamini mettait aussi la main à la pâte pour aider le Wisla, en fournissant notamment des contacts dans les clubs de football qu'il connaissait. Le but aujourd'hui semble être de trouver un investisseur d'un bon calibre et de se doter d'un plan de restructuration du club sur trois ou quatre années. Reste à savoir si, un jour, les choses changeront vraiment chez ce géant polonais aux pieds d'argiles.

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