FC Sète 34 : Mohamed Kharrazi, dans les pas de son oncle

Par Mathieu Rault
5 min.
Mohamed et Abdel Kharrazi unis sous les couleurs du FC Sète 34 @Maxppp

Une histoire de famille. Auteur de débuts remarqués en National 1 avec le FC Sète 34, Mohamed Kharrazi espère marcher sur les traces de son oncle, Abdel, défenseur comme lui, figure du club qui avait participé à la dernière aventure des Héraultais en Ligue 2.

Cette année, l’équipe première du FC Sète a retrouvé le championnat de National 1. De son côté, la réserve est remontée l’an passé au plus haut échelon régional, grâce notamment au duo d’entraîneurs Pfertzel-Kharrazi. Deux anciennes figures club. De ce duo qui s’était apprivoisé en tant que joueurs au début des années 2000, seul Abdel Kharrazi avait participé à l’épopée de 2005. Année de la dernière montée en Ligue 2 des Dauphins sétois. Parmi les héros de la bande à Claude Calabuig cette année-là, Abdel Kharrazi faisait figure de taulier. Le grand défenseur marocain en était alors à sa septième saison en équipe première, qu’il avait intégrée en 1998, alors âgé de 22 ans. En Ligue 2, le FC Sète n’y aura fait qu’une brève réapparition (2005/2006, 20e).

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Avant la chute, la liquidation judiciaire et la rétrogradation en DH en 2009. Avec Christophe Rouve, Abdel Kharrazi est le seul à n’avoir jamais quitté le navire. « Un repère pour les jeunes. » Une jeunesse parmi laquelle figure désormais son neveu, Mohamed. Fils de son frère, ancien boxeur émérite, le gamin, qui vient de fêter ses 20 ans, lui doit beaucoup. Pur produit de la formation verte et blanche, Mohamed Kharrazi a été jeté dans le grand bain cette saison. « Je suis passé latéral gauche il y a deux saisons. Avant j’étais sur toute l’aile gauche. Ça me correspond mieux latéral. J’aime beaucoup défendre dans le couloir, j’aime attaquer, et j’ai un bon cardio donc ça m’aide, » explique-t-il.

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Après une année avec la réserve en Régionale 1 et une poignée d’entraînements avec l’équipe première, le jeune homme a été intégré au groupe N1 par Nicolas Guibal cette saison. Et le 6 novembre dernier, il a fait ses grands débuts avec l’équipe première, sur la pelouse de Bastia-Borgo. « Dans les vestiaires, j’étais stressé. J’attendais ça depuis petit, mais c’est allé si vite ! Les vingt premières minutes c’était compliqué, puis je me suis libéré. J’étais concentré. » Le poids du nom ? « Oui et non. J’ai un peu la pression quand je joue, mais globalement ça va. » Aîné d’une fratrie de cinq, Mohamed Kharrazi était minot lorsque le stade Louis-Michel vibrait devant les exploits de son oncle. Devenu un modèle.

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Parmi les plus jeunes titulaires de National 1

« Abdel, je prends exemple sur lui, il me donne des conseils, c’est un peu lui qui s’occupe de moi. Dans le foot, j’ai envie de suivre ses traces, voire aller plus haut. » Son père allait souvent le voir et l’emmenait. Petit, Mohamed veut suivre les traces de son paternel. Le ring, hors de question. « Il m’a inscrit au FC Sète, il voulait que je fasse comme mon oncle. J’y ai fait toute mes classes depuis les U7, sauf une saison. A cause de mon comportement. Petit, j’étais vraiment un sauvage. » Une saison passée chez le voisin du RC Sète, avec lequel il brille face aux Dauphins, qui le rappellent. Depuis, son tempérament, son oncle l’a aidé à le canaliser.

« Il m’a expliqué que si je voulais atteindre le haut niveau il fallait que je me calme. Être attentif aux entrainements, travailler. Je l’ai écouté. J’y suis arrivé. Mon oncle est très important. Il m’a toujours conseillé. Je suis très proche de lui. Après les matches, il me dit ce qu’il a trouvé de bien et de moins bien. Il est vraiment là pour moi. ». Le travail paye. Mohamed Kharrazi enchaîne cinq matches comme titulaire en novembre-décembre avec l’actuel 13e de N1. Peu nombreux sont les joueurs nés en 2001 à tirer leur épingle du jeu dans des effectifs de National 1 cette saison. Avec six matches disputés à seulement 19 ans, Mohamed Kharrazi se place juste derrière le peloton de défenseurs centraux composé de Logan Costa (Le Mans), Yohan Baret (Avranches) et Théo Barbet (Bastia-Borgo), tous trois prêtés par des clubs pros (Reims, Guingamp et Dijon).

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« La différence entre R1 et N1, je dirais que les entraînements sont vraiment durs. Sur le terrain, tu as plus d’espaces. Dans le jeu, ça va plus vite. Les répétitions d’efforts, ça n’a rien à avoir. Il faut beaucoup plus travailler. » Son objectif désormais ? Faire le maximum de matches. Mohamed Kharrazi est monotâche. Un bac électricité décroché pour faire plaisir aux parents. Mais le foot, toujours. Quand « Kharra » ne s’entraîne pas, il coache « les petits » du club. Après avoir appris et donné au FC Sète, Mohamed Kharrazi s’imagine bien un jour découvrir d’autres latitudes, quand son oncle n’a lui été l’homme que d’un club.

Un rêve d'Angleterre

« Bien sûr, c’est une fierté de jouer pour le club de ma ville. Après, je sais aussi que le football, le haut niveau, ça va au-delà de Sète. J’espère aller le plus loin possible. » Son futur ? Il l’imagine à Sète, où il doit d’abord enchaîner et a tout à prouver. L’Angleterre est un objectif qui reste pour le moment inavouable. Pour Frédéric Gelly, fondateur des Green Sailors, groupe de supporters du FC Sète, Mohamed Kharrazi peut espérer suivre le chemin de son oncle Abdel. « Au FC Sète 34, la famille Kharrazi est une institution, de l'oncle au neveu. Cela prouve que le club peut former des jeunes Sétois, de génération en génération. »

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Fondé en 1914, en première division de 1932 à 1954, champion de France en 1934 et 1939, le FC Sète 34 ne s’endort pas sur son glorieux passé. Andy Delort, Adrien Regattin, Florian Lejeune, Baptiste Valette, Wilfried Zahibo... tout récemment l’attaquant Warren Caddy a signé un contrat professionnel au Paris FC et le milieu Kléri Serber s’est engagé en faveur du Toulouse Football Club ... Il n’y a pas que le Montpellier HSC dans le département. De son côté, Mohamed Kharrazi sait qu’il n’est qu’au début du chemin. « Il faut que je prouve à l’entraînement et que j’enchaîne le plus de matches possible. Le coach et le staff de la première ont vu que j’avais le niveau, donc maintenant à moi de tout faire pour. »

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