L’UNFP FC, un stage unique pour les joueurs sans contrat !
Organisé chaque année depuis 1990, le traditionnel stage de l’union syndicat des footballeurs professionnels (UNFP) ouvrait, une nouvelle fois ses portes à l’espace Léonard de Vinci pour sa 35e édition. Dédiée aux footballeurs professionnels sans contrat, cette session estivale de six semaines et demi - entièrement pris en charge par l’UNFP - est ainsi l’occasion pour les joueurs présents de se maintenir en forme avant d’embrasser un nouveau projet. Retour sur une structure en plein essor, présentant tous les attraits d’un véritable club professionnel.

Chaque été, ils sont une trentaine de joueurs professionnels sans contrat à retrouver les terrains d’entraînement, non pas sous les couleurs d’un club, mais sous celles de l’UNFP Football Club. Cette saison encore, c’est au complexe sportif Léonard-de-Vinci de Lisses que s’est installé le stage emblématique de l’UNFP FC. Un rendez-vous devenu incontournable pour ceux qui rêvent de rebond. Sortis du centre de formation, débarqués d’une première expérience douloureuse, anciens cadres de Ligue 1 ou forts d’une expérience sur la scène européenne, divers profils se sont alors retrouvés dans le sud de la région parisienne avec l’objectif de retrouver un défi à la hauteur de leurs attentes, et ce, dans des conditions exceptionnelles. Balnéothérapie, salle de sport ultra-moderne, multiples terrains accolés à l’hôtel, espace détente, salle dédiée aux soins avec kiné et ostéopathe, piscine extérieure avec cryothérapie, rien n’est laissé au hasard.
L’UNFP FC, une vitrine unique en Europe !
«C’est ma deuxième saison que je fais et vraiment, c’est un plaisir de faire ce stage. On est vraiment très bien traités, très bien accueillis et très bien entraînés. Tout est mis en œuvre pour qu’on puisse se préparer du mieux possible. C’est parfois même mieux que certains clubs où je suis passé au niveau de la qualité des entraînements, des terrains et des installations. Encore un grand merci à l’UNFP de nous proposer ça chaque saison c’est important pour les joueurs comme moi qui sont en transition à la recherche d’un nouveau projet de pouvoir se préparer avec une équipe parce que ce n’est pas forcément évident de le faire tout seul et puis en plus il y a des matchs amicaux très intéressants à jouer pour continuer notre préparation», a affirmé Vincent Koziello, passé par Nice, Cologne, Ostende et plus récemment au Katmandou Rayzrs au Népal. En fin de contrat avec le FC Nantes, Marcus Coco a, lui aussi, pris part à ce stage. «Mon avis est très positif, parce que c’est un stage qui m’a déjà apporté beaucoup et honnêtement, je n’ai rien de négatif à dire, je n’ai que du positif que ce soit au niveau technique, au niveau personnel, aussi au niveau émotionnel aussi, ce n’est que du positif. C’est une vraie famille, on a toutes les infrastructures nécessaires à disposition».
Depuis le 23 juin dernier, un staff élargi, renforcé d’année en année, accompagne ainsi les quelques 25 participants au rythme des séances quotidiennes d’entraînement conduites par Laurent Peyrelade, ancien coach de Rodez et plus récemment de Grenoble. Parmi les convives, Alexandre Oukidja, gardien expérimenté libéré par Metz, a ainsi fait le choix de rejoindre cette structure en plein essor, profitant alors d’infrastructures dignes des plus grands clubs européens. Une expérience de courte durée pour le natif de Nevers puisqu’il a depuis rejoint officiellement le FK IMT Belgrade, avec un contrat jusqu’en 2026. Outre le portier de 36 ans, de nombreux visages familiers postulent également à un avenir plus radieux. «En fait, ça fait plusieurs fois que je voulais venir. Il y a deux ans quand je n’avais pas de club avant de signer au Danemark, j’y avais pensé. Je regardais souvent l’Instagram justement de l’UNFP, mais je me préparais tout seul. Et aujourd’hui, le choix m’est venu comme ça. Je me suis dit bon au lieu de toujours m’entraîner tout seul à courir avec un prépa physique, c’est mieux de le faire avec un groupe de joueurs de qualité, d’avoir des entraînements de qualité et un staff aussi de qualité. J’ai fait le bon choix en venant ici parce qu’il y a tout qui est disponible pour les joueurs, pour nous, pour qu’on puisse progresser, pour qu’on puisse être bien physiquement et être prêt aussi à de nouvelles opportunités si elles se présentent», a souligné Yeni Ngbakoto, ancien joueur de Metz, Guingamp et Nancy.
Déjà présent lors de l’édition 2023 avant de signer en Suisse, Jérémy Vachoux partage, à ce titre, les cages avec Geoffrey Lembet et Victor Poisson. De retour après une expérience concluante au Royal Excelsior Virton (D3 belge), Florentin Pogba figure lui aussi au sein de cette liste hétérogène. Tout comme Thomas Fontaine, ancien international malgache, Vincent Koziello, revenu d’un passage insolite au Népal, Marcus Coco, libéré par le FC Nantes, ou encore Jordan Tell, Yeni Ngbakoto, Garland Gbelle, James Léa Siliki et Lamine Ghezali. Habitué au stage UNFP, Florentin Pogba avoue le développement toujours plus positif de ce rassemblement estival : «je pense qu’évolution n’est pas le bon mot, car c’est toujours bien. On est toujours bien ici. Il y a toujours le même staff qui est vraiment avec nous, constamment disponible pour nous, ils font tout pour nous. Ils nous mettent dans les meilleures conditions, donc je pense que c’est un rituel, un bon rituel, plus qu’une évolution. Et après, on participe à ce stage parce que c’est important pour nous en tant que joueur libre de rester en bonne condition et de toujours montrer aux clubs et aux gens qui voudront nous voir, qu’on est prêt pour signer et pour retrouver un éventuel club et un nouveau challenge».
Une recette mouvante mais toujours réussie
Directeur de cette structure depuis 2004, Pascal Bollini a lui passé le flambeau a une nouvelle organisation : Samuel Allegro, Malik Couturier, Steven Pinto-Borges et Franck Signorino ont ainsi pris les rênes de l’encadrement. Pour les accompagner, l’UNFP FC a également su s’entourer d’un staff de qualité. Outre Robert Malm (parrain) et Laurent Peyrelade (entraîneur), Michael Ciani (entraîneur-adjoint), Yassine El Kharoubbi (entraîneur des gardiens), Olivier Guillier (préparateur physique), Laurent Toselli (préparateur mental), Sam Pignolet (Kinésithérapeute), Philippe Durpes (masseur), Philippe Rossi (communication & réseaux sociaux) et Barkley Miguel Panzo (vidéo & réseaux sociaux) contribuent, à ce titre, à l’essor de cette session estivale, désormais reconnue de tous. «La transition a été très bien assurée, on a fait ça dans la progressivité et ça fait longtemps que je postule pour ce rôle depuis quelques années, depuis que je suis rentré à l’UNFP et Pascal m’avait fait venir sur plusieurs stages déjà pour voir comment ça se passait l’encadrement, le quotidien et après j’ai vraiment postulé officiellement quand Pascal m’a dit qu’il prenait du recul. Après on a décidé avec nos collègues de se partager le stage en plusieurs coupures parce qu’au niveau familial, c’était plus compliqué de rester six semaines et ça se passe très bien. Le relais a été fait facilement parce qu’il a fait du très bon boulot pendant 20 ans. Maintenant, c’est à nous de mettre notre patte et pour l’instant, je suis très heureux, je suis très fier d’être à la tête de ce stage parce que je connais maintenant le fonctionnement», nous a expliqué Samuel Allegro.
Au-delà du travail physique et tactique, l’UNFP FC est surtout un levier psychologique pour ces joueurs souvent en proie au doute. Retrouver un rythme, un collectif, des repères… autant d’éléments qui permettent de se remettre sur les rails, en attendant un appel, un contrat, un projet. «Dans un seul laps de temps très court, c’est aussi notre rôle de pouvoir sensibiliser les joueurs sur une tactique de base, sur un comportement de base qui auront forcément partout dans n’importe quel club, n’importe quel projet. Je suis agréablement surpris parce que c’était une découverte pour moi, j’en avais entendu parler suffisamment pour me faire une idée. C’est très bien organisé et structuré, ça permet au joueur et au staff d’être prêt, à intégrer à un projet», détaille Michäel Ciani, reconverti entraîneur aujourd’hui après sa carrière à Bordeaux, à la Lazio et au Sporting. «On s’entraîne avec des joueurs de qualité, il y a du niveau, tu es dans des conditions de club donc ça te permet aussi de pouvoir te mettre dans le rythme que tu as de base durant la saison. Souvent, les gens pensent que l’on pourrait se considérer comme un joueur de recyclage. Je prends ça comme une préparation dans de meilleures conditions que quand je suis tout seul avec un préparateur. Les infrastructures sont magnifiques. On a les terrains jute à côté, on a des belles chambres, le repas est top. C’est comme dans un club. Au niveau du staff aussi, mieux que certains clubs. Il y a des joueurs d’expérience qui ont fait des choses dans le football, donc c’est plaisant. Cela te met dans des conditions réelles. En tant que jeune joueur, c’est une très belle expérience», nous a expliqué Marwann Nzuzi (21 ans), qui a vu son contrat avec l’ASSE se terminer il y a quelques semaines.
Si des suivis de performance sont également réalisés chaque jour et peuvent être envoyés aux clubs qui souhaitent prendre à l’essai les membres de l’effectif, ce stage offre, par ailleurs, différentes interventions en dehors des terrains. Prisé, ce stage UNFP représente finalement une opportunité unique pour tous ces joueurs, plus ou moins populaires aux yeux du plus grand public. Dans cet antre de la renaissance, chacun court alors vers un horizon plus dégagé. L’occasion, également, de gommer certains défauts accumulés et de briller au cours des sept matches amicaux organisés durant ces six semaines. Autant de vitrines offertes aux clubs, à leurs recruteurs, leurs scouts, tout autant qu’aux agents. Vainqueur d’Orléans (2-0), avant de chuter contre Le Mans (1-2) et Rouen (1-2) et de concéder le nul contre Fleury-Merogis (2-2), l’UNFP FC s’apprête désormais à défier Laval, ce samedi 26 juillet, Nancy (1er août) avant de terminer en beauté contre le Paris FC (6 août), tout juste promu en Ligue 1. «De ce que j’ai vu, c’est top et je n’ai pas hésité à venir. Je suis venu directement et ils m’ont très bien accueilli et j’espère que ça va très bien se passer. J’espère que tout le monde va retrouver un projet, qu’on fasse des bons matchs, qu’on passe de très bons moments et qu’on n’en garde qu’un très bon souvenir. J’encourage vraiment les jeunes et les plus vieux à venir quand ils peuvent parce que c’est vraiment quelque chose qui nous aide et qui aide aussi les autres», a ajouté James-Léa Siliki.
Le stage estival 2025 de l’UNFP a une nouvelle fois confirmé son rôle de tremplin essentiel pour les joueurs en quête de rebond, avec plusieurs signatures marquantes enregistrées dès les premières semaines. Si Brice Dja Djedje, libre de tout contrat après une expérience en Belgique, vient lui de poser ses valises à Lisses, Arnold Temanfo a été le premier à officialiser son retour en s’engageant avec le Paris 13 Atlético. Quelques jours plus tard, Steve Shamal, après avoir affiché de belles dispositions durant les entraînements, a rejoint les Girondins de Bordeaux, tandis que Garland Gbellé a convaincu l’US Concarneau de lui offrir une nouvelle opportunité en National. Dans le même temps, Amilcar Silva, latéral gauche, n’a eu besoin que de cinq jours pour séduire les recruteurs du FK Liepāja en Lettonie, preuve de son état de forme et de sa détermination. Alexandre Oukidja, gardien international algérien libre depuis son départ de Metz, a profité du stage pour se relancer et s’est engagé pour une saison avec le FK IMT Belgrade, poursuivant ainsi sa carrière à l’étranger. Enfin, Thomas Fontaine, défenseur central expérimenté, a signé au GOAL FC, concluant une séquence de signatures qui témoigne une fois encore de l’utilité concrète du dispositif UNFP FC dans le paysage footballistique français et européen. Loin d’être une simple préparation estivale, le stage de l’UNFP FC, qui fermera ses portes le jeudi 7 août prochain au matin, reste quoi qu’il en soit une aventure humaine, collective et profondément professionnelle, qui redonne à chaque édition un sens très concret au mot “espoir”. À Lisses, l’été ne se joue pas seulement au ballon. Il se joue aussi à la vie, à la relance, à la passion.