Marcus Coco : « être à l’UNFP FC, c’est l’endroit parfait pour rebondir ! »
Formé à Guingamp et après six années passées à Nantes, Marcus Coco se retrouve aujourd’hui sans contrat. Présent à Lisses depuis le 23 juin dernier, le polyvalent latéral droit de 29 ans a finalement décidé de rejoindre l’UNFP FC pour débuter une préparation intensive de six semaines et demie, ponctuée par huit matchs amicaux contre des équipes de renom. Entretien.

Au complexe Leonard de Vinci de Lisses (91), le traditionnel stage de l’union syndicat des footballeurs professionnels (UNFP), organisé chaque année depuis 1990, a une nouvelle fois ouvert ses portes le 23 juin dernier. Blessés, en échec, à court de forme, en crise de confiance ou tout simplement récemment libéré par leurs clubs, de nombreux footballeurs professionnels sans contrat cherchent ainsi à retrouver un projet séduisant au plus vite. Parmi eux ? Une figure bien connue du championnat de France : Marcus Coco.
Formé à Guingamp, l’international guadeloupéen (6 sélections) se retrouve, aujourd’hui, sans club après six années passées du côté de La Beaujoire. «Le FC Nantes remercie Marcus Coco pour son engagement envers le Club durant ces six saisons. Marcus aura tout donné pour nos couleurs, plus de 150 matchs avec le Club et vainqueur de la Coupe de France 2022. Il aura également participé à l’épopée européenne. Bonne chance pour la suite de ta carrière», indiquait, à ce titre, le communiqué des Canaris.
À la croisée des chemins mais plus que jamais déterminé à l’idée de retrouver un challenge excitant, le droitier d’1m84, fort d’une expérience significative (305 rencontres professionnelles, 260 matches de Ligue 1) a finalement fait un choix fort : celui de rejoindre cette structure en plein essor où chaque membre de l’organisation est animé par l’esprit de dévotion. De sa fin d’aventure sur les bords de l’Erdre à cette parenthèse estivale en passant par ses ambitions futures, le polyvalent latéral droit franco-guadeloupéen, capable d’évoluer dans une position plus avancée, n’a éludé aucun sujet. Entretien.
«Après Nantes, je ne voulais pas m’entraîner seul»
Foot Mercato : bonjour Marcus, vous avez décidé de rejoindre le stage de l’UNFP FC après votre fin d’expérience à Nantes, après quelques jours passés ici, quelles sont vos premières impressions ?
Marcus Coco : mon avis est très positif, parce que c’est un stage qui m’a déjà apporté beaucoup et honnêtement, je n’ai rien de négatif à dire, je n’ai que du positif que ce soit au niveau technique, au niveau personnel, aussi au niveau émotionnel aussi, ce n’est que du positif. C’est une vraie famille, on a toutes les infrastructures nécessaires à disposition.
FM : pour compléter sur ces premiers jours, vous arrivez tous d’horizons divers, l’intégration se passe bien ?
MC : honnêtement, c’est facile, je vis cette expérience assez simplement et avec humilité. Après voilà, comme dans tout, il y a une petite période d’adaptation, mais c’est sûr que dans des conditions comme ça, ça a été très facile. On a tout, que ce soit en termes de récupération, en termes de performance, il y a vraiment tout et c’est quelque chose qui a été très surprenant pour moi et très bénéfique au final.

FM : concernant votre démarche, vous êtes un joueur bien connu du championnat de France, pouvez-vous nous parler de votre choix de rejoindre ce stage ?
MC : sincèrement, ça a été très simple de venir ici. Cela peut être drôle à dire, mais au final, on vient à l’UNFP sans avoir rien à dépenser. C’est plus facile de se préparer en groupe avec beaucoup de personnes qu’on connaît ou qu’on apprend à connaître. C’est plus facile que de le faire tout seul. Pouvoir le faire en groupe avec beaucoup de personnes et des gens qui sont dans la même situation que nous, ça facilite les choses.
FM : comment avez-vous entendu parler de ce stage ?
MC : je connaissais déjà notamment par le biais de certains footballeurs, comme Nicolas Benezet qui a déjà participé à ce stage. Après, au-delà de ça, c’est venu tout naturellement parce que personnellement, je ne suis pas un adepte des préparations en solitaire. Sincèrement, je n’aurai pas eu cette motivation que j’ai aujourd’hui de me réveiller le matin, d’enchaîner l’après-midi pour aller m’entraîner. Ça aurait été totalement différent tout seul à la maison. Avec mon parcours, je n’ai connu que des prépa de groupes donc ça a forcément motivé mon choix et je le regrette en aucun cas.
FM : sur le plan émotionnel, le cap n’est pas difficile à passer ? On peut aussi se dire qu’on se retrouve sans club après avoir quand même été un joueur reconnu de L1…
MC : avant d’arriver ici, j’étais un peu stressé et inquiet, oui mais en arrivant ici, j’ai eu ce soulagement de me dire que je suis là pour me préparer. Et qu’à tout moment, un club va me contacter et je serai prêt donc ça m’a rassuré.
FM : sans forcément parler de votre avenir à court terme ou des rumeurs actuelles, quelle est la nature de vos liens avec votre agent durant cette période ?
MC : ils sont très sains et très naturels. Justement le fait d’être ici, à l’UNFP, ça permet de prendre un peu de recul sur l’écosystème global, ça permet d’apaiser toutes les tensions qui sont extérieures et de simplement se focaliser sur la performance, le fait de se préparer pour être prêt. Ça veut dire qu’au final, on a juste à… entre guillemets à attendre, bosser et décider de la direction qu’on veut prendre.
«J’ai 29 ans, pour la suite de ma carrière, je suis ouvert à tout»
FM : pour revenir plus en détails sur votre futur, avez-vous des envies, des préférences, un championnat, un pays en particulier…
MC : non, honnêtement, aujourd’hui, non, je n’ai pas de préférence particulière. Je suis vraiment ouvert à tout. Aujourd’hui, j’ai 29 ans et je suis plus dans l’optique de découvrir des choses. Après, au-delà de ça, rester en France, ça reste toujours bien. Une chose est sûre, mon prochain projet me changera de Nantes où j’ai passé 6 ans. Donc honnêtement, non, je suis ouvert à tout, et j’ai hâte de voir où l’avenir me mènera.

🆚 @US_Orleans 👉 09 juillet à Saran
🆚 @LEMANSFC 👉 12 juillet à La Suze-Sur-Sarthe
🆚 @fcr1899 👉 16 juillet à Neufchâtel-En-Bray
🆚 @FCFleury91

FM : le stage a débuté assez récemment mais avez-vous déjà eu des échos de votre agent concernant votre avenir ?
MC : oui, effectivement j’ai eu des offres. Tout peut arriver, je vais devoir réfléchir, et prendre une bonne décision, parce qu’il ne faut pas faire ce choix à la légère. Il y a plein de choses qu’il faut prendre en compte, comme le futur, mais aussi le cadre familial. Je veux être bien dans mon nouvel environnement, que la personne avec qui je partage ma vie sera bien aussi. Il y a eu des intérêts, des très bons intérêts, et j’attends juste de trouver le meilleur projet. Là-encore, le fait d’être à l’UNFP, c’est l’endroit parfait pour rebondir, ça me permet de prendre mon temps, d’être prêt, et quel que soit le club que je choisirais, d’être à 100% à mes débuts.
FM : pour revenir sur ce stage, pouvez-vous nous en dire plus sur l’état d’esprit de ce groupe ?
MC : ça a été très facile de s’acclimater avec ce groupe, que ce soit les joueurs ou même le staff. Ça a été très simple, parce qu’honnêtement il n’y a que des personnes simples. Il n’y a pas de leadership renforcé pour l’un ou pour l’autre. Forcément, certains joueurs sont plus expérimentés donc ils sont aussi là pour conseiller les plus jeunes mais je pense que toutes les personnes qui sont là, ils n’ont pas besoin de montrer un faux visage. La diversité permet aussi de se redécouvrir, certains partent d’autres arrivent mais la dynamique reste la même et c’est vraiment une expérience à vivre.
FM : avez-vous fixé une date de départ, un ultimatum ?
MC : non, honnêtement, je n’en ai aucune idée. Je vais même aller plus loin, je vais rester le plus longtemps possible. Tant que ça me permet d’être bien personnellement, je vais faire le maximum et profiter de chaque seconde ici.
«Je n’ai aucun remords après ce départ de Nantes»
FM : vous sortez d’une saison à 23 matches toutes compétitions confondues avec notamment une passe décisive en L1, pouvez-vous nous expliquer votre départ de Nantes ? C’était une décision commune ?
MC : oui, ça a été d’un commun accord. Ça a été un choix aussi personnel et je pense que ça a été le meilleur choix pour moi. Après, j’espère que ce choix sera aussi payant dans un futur proche avec mon nouveau club. Je n’ai, en tout cas, aucun remords parce que je suis parti en laissant le club en Ligue 1 et j’ai pu gagner un titre avec ce club donc ça ne restera que des bons souvenirs.

FM : plus globalement, le football français traverse actuellement une période très compliquée, notamment sur le plan économique et ça vient s’ajouter, pour vous, aux différentes contraintes que vous devez déjà appréhender… Avec votre expérience, votre vécu, quels conseils donneriez-vous aux plus jeunes ?
MC : honnêtement, par rapport à la situation économique, je dirai aux jeunes de se prendre en main très tôt, d’essayer d’être un peu rationnel et pas émotif. Je m’explique mais c’est un monde où c’est dangereux de fonctionner avec les émotions, que ce soit pour la famille ou pour l’entourage. Il faut être très rationnel. C’est un monde qui peut aller très vite, même si on sait qu’il y a beaucoup de footballeurs qui ont duré dans le temps, ça peut basculer n’importe quand. Une blessure, une fin de contrat, une rupture de contrat… c’est difficile mais il faut également être en mesure de gérer ces événements.
«J’ai déjà posé ma candidature de coach (rires)»
FM : à titre personnel, avez-vous déjà réfléchi à votre reconversion future ?
MC : oui, j’ai déjà posé ma candidature de coach (rires). Non, honnêtement, ce sont des choses auxquelles je pense et j’espère vraiment que par la suite, les souhaits que j’ai aujourd’hui vont se réaliser. Je le disais en rigolant mais entraîneur est un projet réel donc je passerai les diplômes qu’il faut pour que ça fonctionne.
FM : concernant la sélection, vous êtes international guadeloupéen (6 sélections) depuis octobre 2023, quel regard portez-vous sur l’évolution des Gwada Boys, qui viennent justement de participer à la Gold Cup ?
MC : j’ai un œil très attentif sur ce qui se passe en Guadeloupe. C’est sûr que c’est très compliqué et peut-être qu’aujourd’hui, les personnes extérieures diront que ça n’a pas beaucoup bougé mais moi en ayant vécu et ayant vu la sélection évoluer, puisque j’ai été aux matchs en Guadeloupe depuis tout petit, je pense qu’il y a beaucoup d’évolution. Ce n’est pas encore terminé, il y a encore du travail mais j’espère juste que la «hype» prendra et que ça amènera plus de joueurs et qu’on aura plus de résultats positifs par la suite.
FM : pour terminer Marcus, si vous deviez définir le stage UNFP FC avec trois mots…
MC : professionnel, incroyable et unique. Franchement, je vis une expérience inédite et quand je vais partir, j’aurais beaucoup d’émotions et beaucoup de respect pour toutes les personnes qui étaient présentes.
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